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- Membre : Luca Turilli's Rhapsody, Twilight Force
- Style + Membre : Lione / Conti

TRICK OR TREAT - Tin Soldiers (2009)
Par BAST le 10 Novembre 2009          Consultée 2497 fois

Tous les chemins mènent à Rome mais un seul au speed mélodique. C’est en tout cas le (nouveau) point de vue de TRICK OR TREAT.
The Helloween Road. Sur cette route, tu fonces et tu te marres. Le paysage défile à une vitesse de flou, tu fais la course avec les ballots de paille poussés par le vent, tu les coiffes au poteau et tu te marres. Quand tes membres sont engourdis, tu fais une pause, tu te saoules un peu à l’Autogrill et tu te marres. Puis tu repars en faisant vrombir le moteur de ton coupé allemand, le bruit fait peur aux gens, tu te sens l’âme d’un rebelle et tu te marres, forcément. Quand tu arrives à destination, les pneus de ta caisse sont tout fondus. C’est que tu as roulé drôlement vite. C’est rigolo et tu te marres encore et encore.
C’est la route du happy metal. TRICK OR TREAT la sillonne pour la seconde fois, plus joyeux qu’une star du X reconvertie dans la fabrication de Knackis.

Au volant, un clone de Mickael Kiske, doué, convaincant et agréable si tant est qu’il vous colle aux tympans un relent de nostalgie. Et sous le capot, onze compositions aux dispositions similaires : évoquer HELLOWEEN comme si derrière chaque titre couvait l’argumentaire d’un appel d’offre. L’astuce est d’avoir pioché dans le répertoire des citrouilles en prenant soin d’évincer toute jalousie. Dans un roman politique d’anticipation, ça s’appellerait la parité. Kiske ou Derris, Hansen ou Weikath, les deux factions perçoivent une rétribution équitable. Là où "Paper Dragon" se frotte sur la jambe des "Keepers", "Loser Song" fait de l’œil à "Master Of The Rings" tandis que "Take Your Chance" ose l’acoquinage avec "Chameleon".

Le premier album de TRICK OR TREAT avait conquis à la force de compositions délurées et pleines de vie. Son petit frère pêche par un manque d’accroche fâcheux. Pourtant, la gestation s’est déroulée sans précipitation, l’annonce de "Tin Soldiers" datant de fin 2007. On aurait pu croire le temps mis à contribution en l’aboutissement de titres efficaces. Raté. Des refrains à l’entrain terni, des titres généralement peu aventureux (étonnant tant "Evil Needs Candy Too" manifestait une liberté astucieuse et débridée) et des mélodies trop peu intrusives ; malgré une bonne douzaine d’écoutes, l’album glisse. Rien à voir avec d’éventuelles structures complexes ou inhabituelles. Non, de ce côté-là, l’auditeur est en terrain conquis. Un terrain supplicié, même, du genre Verdun un soir de décembre 1916, à force d’avoir amorti des milliers de pas sautillants (un musicien de speed mélodique sautille dans tous les sens, c’est bien connu). C’est juste que les mélodies, sans particularité, impriment un sillon si faible que le diamant d’une platine vinyle poussé par l’envie saugrenue d’en faire ressortir un son déraillerait au moindre éternuement.

"Paper Dragon" débute sur les chapeaux de roue, par exemple, avec le solo guilleret qui va bien et un refrain fédérateur enflammé. Malheureusement, le reste du morceau est mal colmaté, la faute à des lignes de chant assez pâles et des mélodies bien plates. "Take Your Chance" fait le coup du bon vieux tube hard rock. Ici, on sanctionnera les clichés "moins subtil t’es une huitre" avec des chœurs à la guimauve et une guitare qui se donne tant de mal pour convaincre qu’elle énerve, avec cette impression pénible que la paire Guido Benedetti - Luca Cabri nous force la main ("tu l’aimes mon solo ? Allez, avoue que tu l’aimes. Je le joue vite, il y a plein de notes, tu devrais aimer. Eh dis oh, tu vas pas non plus commencer à faire le difficile !"). "Hello Moon" se montre quant à lui en demi-teinte. Alessandro Conti y fait tant le beau qu’on lui donnerait un susucre sans confession. Mais rien qu’à lui, il serait indécent de récompenser ces enchainements poussifs, ce solo sans saveur et ce break superflu.
Trois exemples assez représentatifs des difficultés manifestées par "Tin Soldiers", donc. En dépit d’un Conti impérial, l’addition est salée. Heureusement, les italiens parviennent par moments à se fendre d’un peu plus de spontanéité, comme sur "Freedom" qui, non seulement part dans tous les sens, sans calcul, les cheveux au vent, mais propose en outre des mélodies intéressantes.

Un album franchement bâclé. Trop convenu et réchauffé. Dommage, avec un chanteur aussi bon, il y avait vraiment matière à frapper un gros coup. TRICK OR TREAT avait su montrer d’excellentes dispositions sur son premier essai. Les capacités existent, donc, ne reste plus qu’à les exploiter avec la meilleure efficacité possible.
Beaucoup de chemins mènent au speed mélodique, TRICK OR TREAT le savait bien pourtant. Après avoir emprunté le plus serpenté, il opte pour le rectiligne. Mauvais choix.

Note : 1,5 / 5

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   BAST

 
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- Alessandro Conti (chant)
- Guido Benedetti (guitare)
- Luca Cabri (guitare)
- Leone Villani Conti (basse)
- Mirko Virdis (batterie)


1. A Night In The Toyshop
2. Paper Dragon
3. Take Your Chance
4. Freedom
5. Hello Moon
6. Elevator To The Sky
7. Loser Song
8. Tears Against Your Smile
9. Final Destination
10. Tin Soldiers Part I
11. Tin Soldiers Part Ii



             



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