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TRICK OR TREAT - Rabbit's Hill Pt. I (2012)
Par T-RAY le 3 Août 2017          Consultée 2000 fois

TRICK OR TREAT n’est pas un tribute band. Mais ses origines n’en sont pas très éloignées. En tout cas, peu de groupes revendiquaient avec autant de force et d'application leur descendance stylistique d’HELLOWEEN que le quintette italien. Et il a fallu du temps à la formation transalpine pour dépasser, dans sa musique, l’hommage ouvert aux vénérables Citrouilles. "Evil Needs Candy Too" était HELLOWEENien au possible, avec le côté Happy Metal qui va bien et qui en faisait un album plaisant, à défaut d'être original. "Tin Soldiers" tentait se de prendre un poil plus au sérieux, mais sans les arguments textuels et musicaux pour l'empêcher de sombrer dans le banal, voire le médiocre. Ça n'est qu’avec son troisième opus que TRICK OR TREAT allait enfin montrer de l'ambition.

Une ambition sous forme d’album concept… En deux volets. Donc en deux disques, bien involontairement séparés de quatre ans ! Mais nous reviendrons sur les raisons de ce hiatus dans la chronique de la deuxième partie de ce diptyque. En 2012, donc, TRICK OR TREAT décide de proposer une véritable œuvre, cohérente et représentative de sa propre vision du Power Metal. Et choisit le sujet du roman "Watership Down", de Richard Adams, pour base de son histoire. Ne connaissant pas précisément la trame du roman, je vous épargnerai la comparaison entre l'œuvre originale et l’adaptation musicale que les Modénais en ont tiré sous le titre de "Rabbit's Hill". Tout juste vous dirai-je que l’ouvrage relate les péripéties d’un groupe de lapins cherchant à fuir leur garenne, promise à la destruction, pour trouver un nouvel habitat. Mon propos se concentrera plutôt sur le contenu musical de la "Pt. I" ici chroniquée. Et le moins que l’on puisse dire, c'est que cette ambition a fait du bien aux Italiens. On est ici bien loin de la déception "Tin Soldiers".

TRICK OR TREAT n’a jamais fait mieux que cet album jusqu'à 2012. C'est clair. Et ce troisième L.P. témoigne enfin de ce dont sont réellement capables les Italiens. "Prince With A 1000 Enemies" n’est que l’arbre qui cache une luxuriante forêt car, en dépit de la présence d'André Matos au micro pour accompagner Alessandro Conti, ce morceau, bien qu’appréciable, reste encore sur le Power tendance Happy Metal que l’on connaît des Transalpins. Un meilleur travail d’arrangement aurait permis de donner du relief à la partie instrumentale, encore un peu plate par rapport au chant. Mais c’est bien la seule fois où les instruments seront en retrait par rapport aux voix. Passé ce premier vrai titre, les deux vont évoluer dans une grande cohérence. Et en dépassant le cadre du Power Metal.

Ainsi, "Spring In The Warren" signe une grande première pour TRICK OR TREAT, puisqu'il s’agit d’un morceau totalement Folk et pas Metal du tout. 100% acoustique, avec harmonica et jolies parties vocales, voilà qui s’avère surprenant et rafraîchissant, et offre un tremplin inattendu à "Premonition", carrément Heavy Metal, lui. Bénéficiant à plein de la rampe de lancement qu’est "Spring In The Warren", ce troisième titre prend encore plus d’ampleur, bien appuyé sur son tempo moyen. Conti y apparaît au meilleur de ses capacités vocales, sans pour autant avoir besoin d’aller chercher la note suraiguë qui tue. Ce morceau permet vraiment de prendre la mesure des capacités du Monsieur, qui se permet de monter haut sans sourciller et de jouer des graves sans forcer, bien appuyé sur ce rythme modéré. Un premier vrai solo de guitare, bien mélodique, vient ponctuer le morceau. Et quelques premières influences néo-classiques se font entendre, en particulier sur les parties vocales.

Avec cela, on a bien failli oublier HELLOWEEN. Mais les Modénais n’oublient pas qu’ils ont du jus de Citrouilles qui coule dans leurs veines et le seul "Prince With A 1000 Enemies" n’aurait pu suffire à en rendre compte. Alors "Wrong Turn" nous offre un nouvel assaut de pur Power HELLOWEENien. Personne ne saurait prétendre, à l'entendre, que les Hambourgeois ne sont pas l'influence numéro 1 des Italiens. Mais ce serait une erreur de jugement que d’estimer qu’ils en sont restés là. Les deux guitares, en mode jumelles, se mettent d'ailleurs à tricoter avec vigueur, en fin de morceau, pour un résultat tonique qui dénote de ce que propose le duo Weikath-Hansen/Grapow/Gerstner. Pas parce que c’est mieux, non, mais parce que c'est différent et plus proche de ce l’on peut entendre chez le PRIEST, par exemple. Un JUDAS que l’on croit entendre à nouveau sur les premiers accords bien saturés de "Between Anger And Tears".

Bien Heavy, agressives, les grattes se calment juste après, mais le morceau, lui, reste sur un Heavy de qualité, à défaut d'être authentiquement original. On a parfois l’impression d’entendre ICED EARTH, aussi… Jusqu’au solo exécuté aux twin-guitars, en harmonie, à la mode JUDAS PRIEST, encore. Des twin-guitars qui refont leur apparition bienvenue sur "The Tale Of Rowsby Woof" (ou Conti chante superbement !) un peu plus en mode THIN LIZZY, cette fois. Les influences Heavy de TRICK OR TREAT sont effectivement multiples et ce n’est pas non plus "Rabbit's Hill", avec sa basse bien mise en avant et riche de mélodies très Power, qui contredira ce constat. Là encore, le spectre d’HELLOWEEN réapparaît. Voire de MAIDEN, l’espace de quelques mesures en fin de titre. Les Italiens savent aussi se faire plus Hard, et pas façon Rocco. Si "False Paradise" semble signer le retour du Folk, à première vue (ou plutôt première ouïe)...

... C’est bien un titre de Hard bien mélodique, et TRICK OR TREAT se fait QUEENien sur le plan des chœurs, assez grandiloquents. Quant aux soli de guitare, hyper carillonnants, ils ne sont pas sans évoquer le style de ceux d’un "Hammer To Fall". Les Italiens visent ici au-dessus de leur niveau supposé… mais ils assurent. Super morceau. Comme cet album concept devait permettre à TRICK OR TREAT de montrer définitivement ce qu’il avait dans le ventre, le quintette franchit de nouveau les frontières du Metal pour un "Sassospasso" totalement surprenant. Une curiosité quasi Jazz, riche d'une basse sautillante, d’une guitare électro-acoustique en picking, d’un clavier jeu vidéo, qui se laissent aller à des mélodies très italiennes dans la tonalité. Frais et désinvolte, ce titre, en plus de nous faire voir une facette inédite de TRICK OR TREAT, prouve à quel point ses membres peuvent être talentueux, instruments en mains, et ont un background musical qui dépasse effectivement (de loin) le Power Metal.

Histoire de ne pas finir sur une note trop abruptement différente de ce à quoi l’auditeur de Power est habitué, TRICK OR TREAT achève le premier volet de son concept par un morceau classique du genre ("I’ll Come Back To You") puis par une très jolie power-ballade acoustique, pleine d’arpèges majeurs : "Bright Eyes". Une atmosphère apaisante et de bien-être se dégage du morceau, qui n’est autre qu’une reprise de la version écrite en 1978 par Art GARFUNKEL pour le dessin animé tiré du roman d’Adams. La formation italienne la fait sienne : la voix de Conti y fait merveille avant que les guitares ne s'énervent un peu plus, puisque c'est en mode plugged qu’elles reprennent les arpèges de leurs sœurs sèches, et cela rend bien. Ce qu’il y a de meilleur, sur ce disque, c'est qu’en dépit des nombreuses influences qui transparaissent au fil des morceaux, elles sont totalement adoptées et adaptées par les Italiens, tant et si bien qu’elles semblent ancrées dans leur ADN. TRICK OR TREAT joue sans fard, avec la plus grande sincérité du monde. Et la première partie de ce "Rabbit’s Hill" représente une telle progression par rapport au moyen "Tin Soldiers", que l’on ne boude pas son plaisir à son écoute.

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   T-RAY

 
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- Alessandro Conti (chant)
- Luca Cabri (guitare)
- Guido Benedetti (guitare)
- Leone Villani Conti (basse)
- Luca Setti (batterie)


1. Dawn Of Times
2. Prince With A 1000 Enemies
3. Spring In The Warren
4. Premonition
5. Wrong Turn
6. False Paradise
7. Between Anger And Tears
8. Rabbit's Hill
9. The Tale Of Rowsby Woof
10. Sassospasso
11. I'll Come Back To You
12. Bright Eyes (cover De Art Garfunkel)



             



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