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AVALAND - The Legend Of The Storyteller (2023)
Par T-RAY le 2 Avril 2023          Consultée 2691 fois

En règle générale, "l’album de la maturité" d’un groupe est censé être son troisième longue-durée. Une idée reçue largement battue en brèche par une cohorte de disques, tous courants musicaux confondus et ce, depuis toujours. Dernière œuvre en date à mettre à mal cette idée : "The Legend Of The Storyteller" d’AVALAND. Car après un premier album fougueux et, dans le même temps, un brin Old School, le projet français revient en 2023 avec un deuxième volet de son Opéra Metal enthousiasmant. L’adjectif qui lui sied le mieux est même "conquérant", surtout si l’on considère la thématique générale de l’ouvrage : celle d’un royaume d’Avaland en proie à la tyrannie d’un usurpateur ou, du moins, d’un roi rendu illégitime par ses actions. Préquel au premier album, ce deuxième contient son lot de rebondissements et notamment la conquête du trône par la Rébellion... entre autres.

Bref, si "conquérant" dépeint le mieux "The Legend Of The Storyteller", il en est un qui lui convient à merveille également : "homogène". Mais pas homogène au sens de "moyen", non. Ce nouvel album offre un niveau de qualité élevé tout au long de l’album. Si son prédécesseur "Theater Of Sorcery" pouvait souffrir de certains temps plus faibles, c’est parce que ses plus gros tubes étaient absolument imparables et exaltaient l’esprit du Power Metal du tournant du millénaire, celui des années 1998 à 2002. Le disque assumait cette inspiration jusque dans la production, si bien que ses influences issues du Hard Rock et du Heavy des années 80, distillées dans des titres tels que "Let The Wind Blow" ou "Never Let Me Walk Alone", nonobstant leur qualité et leur efficacité, ne pesaient pas bien lourd dans l’atmosphère générale du disque.

Sur "Legend Of The Storyteller", au contraire, l’aspect Power et Metal Opera très 2000s et les inspirations 80s se marient avec davantage d’harmonie, si bien qu’AVALAND passe de l’une à l’autre sans sourciller et sans que cela fasse tache. Comme si la formation assumait enfin pleinement de s’abreuver aux deux mamelles d’où elle tire son précieux et nourricier lait. Le juste équilibre de l’aspect symphonique aide d’ailleurs beaucoup, le groupe sachant ne pas rendre les orchestrations trop pompeuses. Des titres tels que "Madness Of The Wise" – à l’intro aux faux-airs du "Que Je T’aime" de qui vous savez – et "Insurrection", gorgé de synthé, symbolisent à eux seuls ce mariage de deux époques et de deux courants, remis au goût du jour par le talent de composition d’Adrien G. Gzagg et d’instrumentistes des zigotos qui l’accompagnent. Et je parle bien ici de deux des titres les moins accrocheurs de l’album mais qui parviennent à l’être quand même, c’est dire !

Car le côté tubesque d’AVALAND n’a pas quitté le groupe. Même si les hits sont moins immédiats que ne pouvaient l’être "Gypsum Flower", "Storyteller" ou "Holy Kingdom Of Fools", l’attention portée à la composition des titres les plus marquants de l’album est en réalité plus forte que jamais. Prenons "Crimson Tyranny", par exemple. En guise de premier vrai morceau de l’ouvrage, le titre est certes moins "sautillant" que ne l’était "Theater Of Sorcery". Mais le fait qu’il prenne son temps pour faire décoller son refrain, ses chœurs et qu’il affiche davantage de gravité dans le ton l’ancre dans le cerveau bien plus durablement que le titre éponyme du premier album, pourtant placé en même position dans la tracklist si l’on fait abstraction de l’introduction que constitue "The Vision".

Parmi les compositions les plus subitement marquantes de l’ouvrage figurent naturellement les singles distillés au compte-gouttes au cours des semaines précédant sa sortie. En plus de "Crimson Tyranny", l’excellent mid-tempo qu’est "Kingslayer", où Adrien Gzagg et Jeff Kanji rivalisent au micro sous des airs d’AOR, fait figure de sommet sur un album qui n’en manque pas. Car la montée en puissance qu’offrent les couplets vers un refrain très direct fait son petit effet. Et n’oublions pas "Betrayers", autrement plus puissant, véloce et grandiloquent, qui permet à l’ensemble des vocalistes présents – Gzagg et Kanji mais aussi Madie (ex-NIGHTMARE) – de déployer tout leur coffre. À ce titre, d’ailleurs, le principal artisan (et fondateur) d’AVALAND, Adrien G. Gzagg, y démontre pleinement ses progrès en tant que chanteur, même s’il reste encore en retrait par rapport à un Zak Stevens de retour dans son rôle de Storyteller ou à un Jeff Kanji bien plus présent sur ce deuxième opus qu’il ne l’était sur le premier.

Mais au-delà des singles, quasiment chaque composition a ce petit truc qui fait qu’on s’en souvient. Qu’il s’agisse d’une mélodie qui fait mouche, comme sur la ballade électro-acoustique "Secret Night", extrêmement élégante. Ou qu’il s’agisse des cordes frottées, des bois et du piano subtilement arrangés de "You’ll Be The Legend", qui offrent aux voix de Gzagg et Kanji un écrin leur permettant de se déployer dans toute leur puissance. Et ce, avant même l’explosion finale du morceau, qui figure parmi les moments les plus intensément Heavy de l’album. Même l’enchaînement d’un "The Gift"/"Out Of The Fog", qui pourrait être qualifié de "ventre mou" compte tenu de l’impact instantané des deux titres qui l’encadrent, ne sont pas si mous que cela, au contraire.

Certes, "The Gift" prend le temps de mettre en valeur le dialogue entre Adrien G. Gzagg et Ivan Castelli (de LIONSOUL) dans un cadre Heavy Metal sans fanfreluche, qui tranche avec le côté plus orchestré d’autres compositions, mais il n’est pas un temps faible pour autant. Quant à "Out Of The Fog", dont le refrain me rappelle je ne sais plus quel morceau de DRAGONFORCE, la richesse de sa composition, l’intrication des lignes vocales et le solo de guitare final de Lucas Martinez sont en réalité parmi les points d’orgue du disque. Cette sensation d’homogénéité que procure ce deuxième L.P. d’AVALAND est également renforcée par le fait que le groupe a moins délayé sa sauce que sur "Theater Of Sorcery". Ici, seuls deux morceaux dépassent les 5 minutes 30 et cela se ressent ! En bien, évidemment, car le flow du disque s’en trouve ainsi amélioré et les transitions, fluidifiées.

Pourtant, "The Legend Of The Storyteller" n’est pas moins long que son prédécesseur direct dans la discographie d’AVALAND. Il ne lui rend, en tout et pour tout, que 43 secondes ! Mais c’est parce que cette pièce au long cours qu’est "Lies" dépasse à elle seule les dix minutes et offre à tous les vocalistes invités l’espace pour s’exprimer, à l’exception de Cara, de Zak Stevens et de Madie. Ce morceau à tiroirs concentre et consacre également le mariage d’inspirations Power Metal du début de ce siècle avec les influences Hard Rock et AOR tirées des années 80. Tour à tour orageux et lumineux, "Lies" boucle solidement la boucle même s’il a tendance à perdre un peu l’auditoire en cours de route. Ainsi, si l’ambition d’AVALAND semble avoir été réalisée sur onze des douze titres de cette galette, il reste à Gzagg et ses comparses à optimiser les temps forts et les temps faibles de longues suites de ce genre pour ne plus laisser aucun doute sur leur capacité à pondre le meilleur des Opéras Metal. Avec la force du groupe qu’ils forment et non d’un projet solo dopé aux guests, ils en ont les moyens.

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   T-RAY

 
   JOHN DUFF

 
   (2 chroniques)



- Adrien G. Gzagg (chant, claviers, orchestrations)
- Lucas Martinez (guitare, chœurs)
- Camille Souffron (basse)
- Léo Mouchonay (batterie)
- Jeff Kanji (chant, guitare & claviers additionnels)
- -----
- Steven Rozier (fx, claviers additionnels)
- Cara (chant sur 2,4, chœurs)
- Zak Stevens (chant sur 1,2,5,10)
- Ivan Castelli (chant sur 7, 12)
- Madie (chant sur 2,5, 9)
- Angèle Macabiès (chant sur 5,8,12)
- Jens Ludwig (guitare lead sur 4)
- Bruno Ramos (guitare lead sur 11)
- Sébastien Démery (flûte, piccolo sur 1,2,5,7,11,12, tin whistle sur 5, basson)
- Marie Slimane (hautbois sur 1, 11)
- Fanny Chellé (clarinette sur 1,2,11)
- Laurène Telennaria (harpe sur 5,7)


1. The Vision
2. Crimson Tyranny
3. Insurrection
4. To Be The King
5. Secret Night
6. Kingslayer
7. The Gift
8. Out Of The Fog
9. Betrayers
10. Madness Of The Wise
11. You'll Be The Legend
12. Lies



             



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