Il aura fallu cette dernière offrande studio pour réaliser à quel point IN THE WOODS... allait nous manquer. L’originalité de ce groupe reposait sur l’évolution musicale (du Black au Rock Progressif) en temps qu’harmonies surprenantes voire déroutantes ainsi que parsemées d’espaces de liberté artistique comme nous aimerions en écouter plus souvent. Bref, prise de temps et réflexions étaient primordiales dans les choix musicaux que ce groupe proposait à nos oreilles délicates. Si le morceau devait prendre 10 minutes, ils le faisaient. Ils n’ont jamais hésité à introduire des respirations (interludes) de longueur conséquente dans leurs compositions. D’ailleurs, à chaque fois que vous les (ré)écoutez, n’êtes-vous point envahi d’une plénitude et ragaillardi en énergie positive ?

"Three Times Seven On A Pilgrimage" annonçait le retour de Tchort - fondateur de GREEN CARNATION et bassiste, entre autres, sur l’un des hommages des plus majestueux dédiés au Black Metal: "In The Nightside Eclipse" d’un certain EMPEROR… Cet album scellait également le destin d'IN THE WOODS avec ce quatrième et dernier travail studio. En fait, il s’agissait plutôt d’une compilation reprenant trois singles antérieurs, des reprises de PINK FLOYD, JEFFERSON AIRPLANE et KING CRIMSON. Oui, y a de quoi s’étonner et en même temps, c’est un choix logique tant le Metal/Rock Progressif se développait sans cesse chez ces passionnés.

Évidemment, ce n’est pas tout. Quelques nouveaux morceaux - régulièrement accompagnés du chant féminin hors standard et des plus inspirés que nous ayons entendu dans cette grande famille du Metal - ainsi qu'un titre déjà produit mais retravaillé pour l’occasion : "Child of universal tongue" (que l’on peut retrouver à l’état brut sur la démo "A Return To The Isle Of Men") sont intégrés à l’album.

C’est pour moi un des plus grands groupes d’avant-garde Metal norvégien qui aient existé. Il y a bien une suite (en effet, GREEN CARNATION a perpétué le mouvement évolutif d'IN THE WOODS...) mais plus dans la même veine (à tout le moins de plus en plus calme et rentrant malheureusement dans des canevas maintes et maintes fois éprouvés à ce jour). Souvenez-vous du parcours commençant avec un "Heart Of The Ages" dont la voix terrifiante transpirait de hurlements plus que déchirants ou encore un "Strange in Stereo" plus progressif tendant vers le rock mais surtout, retenez le meilleur et excellentissime "Omnio", qui n’aura probablement jamais d’égal à mes yeux.

Pour clôturer le cycle IN THE WOODS, les musiciens (quasiment tous ceux qui ont participé au moins une fois à ce groupe) nous ont gratifié d’un album des plus calmes de leur discographie. Mais toujours avec cette splendide volonté qui consiste à faire croire, à l’auditeur que nous sommes, que le morceau vient de s’éteindre et que nous allons passer à la suite… alors qu’en fait, ils vont le redémarrer de plus bel vers d’autres horizons sonores !

Pochette aux motifs aztèques répartis de manière complexe, comme pour souligner le fait que ce "Three Times Seven On A Pilgrimage" restera dans le temps comme un potentiel classique du genre, mais quand même temps, ce n’est pas au premier abord que nous pouvons apprécier entièrement leur œuvre. Soucieux également de l’écologie, cet emballage est fait de carton et de papier recyclés pour l’impression des textes. A l’intérieur, déco spatiale… oui oui, vous avez compris, nous restons dans cet élément infini qu’est cet Espace de Liberté (musicale) que nous devrions chérir le plus intensément possible afin de ne pas se retrouver à l'avenir avec des clônes qui ne proposent que les mêmes musiques insipides !!! Battons-nous pour ce qui fait la force de l’Homme : l’originalité, le ressourcement, le dépassement de soi.