Disons-le d’emblée, cet album est génial, riche en sensations et a su créer la surprise dès sa sortie tant les éloges étaient dithyrambiques. Venu de nulle part (en rapport avec le grand public, s’entend) HEAVENWOOD débarqua avec ni plus ni moins qu’un excellent album au relent de rafraîchissement de tout ce que le metal avait apporté jusque-là. Bon, ok, Bionic, t’es bien gentil mais qu’en est-il après 13 ans d’existence ?

Hé bien je vous dirais tout d’abord que cet album d’HEAVENWOOD continue à me donner des frissons en ce moment même où je vous écris, c’est dire !!! Oui, "Diva" tient encore et toujours la route. Les Portugais ont réussi à développer un metal à tendance gothique tout en préservant le côté doom qui nous tient tant à cœur. Leur secret ? C’est de maintenir suffisamment longtemps un riff de départ mid-tempo pour le court-circuiter par un break toujours très différent et amenant une respiration inédite - aux premières écoutes, cela va s’en dire ! Le synthé est un instrument qui fait réellement son office en donnant une touche atmosphérique des plus envoûtantes qui soient sans jamais alourdir ni ridiculiser les structures des morceaux. La voix savait aussi renforcer les ambiances en fonction de l’agressivité ou de la tristesse dégagée.

Grandiose vous dis-je, ce bijou musical vous enlève vers l’infini insondable d’un spleen qui n’aura de cesse de décupler vos forces à vous maintenir en l’état. Paradoxal s’il en est, n’est-ce-pas ? Ôh certainement bien sûr, nous voulons rester prostrés dans cette attitude que nous délivre cette grande dame qu‘est "Diva" et qu’elle fasse en sorte que cet opus continue à nous bercer « ad vitam aeternam » pour notre repos salutaire de demain…

Passez outre de la pochette « kitchounette » et offrez-vous la possibilité de (re)découvrir une perle musicale comme il y en a rarement qui donne autant d’effets. Attention, chef-d’œuvre ne veut pas dire complexité et haute maîtrise d’un art; encore faut-il savoir l’utiliser à bons escient en pouvant le simplifier de ses formes afin d’en dégager l’ouvrage qui attend dans l’ombre sa sortie salvatrice. C’est ce qu’HEAVENWOOD va démontrer en accouchant de riffs facilement assimilables envers nos esgourdes tout en distillant voluptueusement, et à souhait, ce charme atmosphérique qu’eux seuls ont su apporter de cette façon.

Que dire d’autre après tous ces éloges ? Si le son est un peu moins efficace qu’à l’époque, je n’aurai de cesse de vous marteler en tête que lorsqu’une composition est bonne, le temps ne peut l’effacer. Écoutez-le bon sang ! Comment, ce n’est pas encore fait ? Allez quoi, ôôôôh… le dernier titre de l’album "Lament" vient de passer dans mon lecteur CD et je jure sur la tête de mon bambin que je viens d’avoir un ÉNORME frisson de plaisir !!!

Il y a de ces coïncidences qui me font toujours dire que le hasard n’existe pas et que si vous êtes arrivés à cette dernière ligne écrite c’est que "Diva" est fait pour vous !