Quel changement avec le précédent, "Diva" ! Meilleur son mais compositions plus courtes. C’en est fini des breaks aux atmosphères planantes. Cependant, ne boudons point notre plaisir, HEAVENWOOD révolutionna son propre univers avec tout de même un professionnalisme plus abouti.

Ce qui marque avant tout le changement, ce sont les refrains facilement assimilables. En second lieu, c’est l’appauvrissement du jeu de batterie de Dave Jr. - nouveau batteur, le temps d’un "Swallow" - et le fait que celui des guitares est plus ronflant (moins complexe)… à la limite du commercial !

Je dois bien avouer que je n’ai pas accroché directement à cet album. En effet, je restais calé sur leur premier méfait et m’y complaisais tant bien que mal. Ensuite, lorsque j’y ai consenti une attention toute particulière, il faut bien avouer qu’il y avait des rythmiques plaisantes et l’ambiance restait malgré tout gothique. Alors pourquoi avoir épuré au maximum leur identité ? Peut-être qu’HEAVENWOOD se devait de sortir de son carcan afin de ne pas y étouffer, certes. Mais aussi pour développer une image forte en gardant l’essentiel de leur art, m’est avis.

Là où nous sommes encore plus surpris, c’est avec l’intro d’une boîte à rythme (nouveauté pour le groupe) de "Luna". En revanche, c’est avec ravissement que nous écoutons ce superbe morceau lent et hypnotique… notamment rendu par la voix de Kai Hansen (GAMMA RAY), si si, vous avez bien lu ! Venu supporter nos Gothiques portugais le temps d’une chanson - en fait deux, mais n’anticipons pas ! Très accrocheur, vous dis-je.

Ce n’est qu’à l’avant-dernière chanson que nous bénéficierons d’une double grosse caisse en action (si nous mettons de côté les quelques secondes accordées sur une transition de "Rain Of July" et autre "Lettres suicidaires" !). C’est trop peu, bon sang ! Plusieurs titres mériteraient cet apport. Ce qui, en fait, maintenant que j’y pense, a été le frein principal dans ma volonté de découvrir cet album. Ce qui explique aussi pourquoi "Swallow" sonne trop « léger » dans son ensemble. Alors, délectons-nous un instant sur ces grosses caisses… Et ce final, tout simplement génial : ce sont des cloches qui vont donner de la « voix » et qui apportent un plus indéniable à "At Once And Forever".

Une autre surprise, ET DE TAILLE !, viendra conclure l’opus en beauté. En effet, nous avons droit à la présence de la divine Liv Kristine (officiant encore pour un moment chez THEATRE OF TRAGEDY) sur ce "Downcast", qui démarrera lentement et tristement pour poursuivre par un final plus énergique que Kai Hansen magnifiera. Drôle de mélange s’il en est - gothique et heavy - et plutôt réussi.

Donc, vous pouvez vous attendre à de chouettes mélodies, que vous pourrez fredonner la journée, mais si vous êtes exigeant, "Swallow" devrait vous laisser de marbre. A moins que vous ne mettiez en avant l’ambiance générale qui génère le rendu du deuxième album d’HEAVENWOOD… et là, c’est gagné !