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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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FAIRYLAND - Score To A New Beginning (2009)
Par MEFISTO le 28 Mai 2009          Consultée 9090 fois

Après avoir délivré deux galettes valeureuses teintées de fantaisie et de batailles mythiques sur les excellents "Of Wars In Osyrhia" et "The Fall Of An Empire", le chouchou Sympho français FAIRYLAND nous attache au mat d’un majestueux vaisseau pour sillonner les mers et clore sa trilogie osyrhienne. Las de la terre et de ses idioties, le combo élargit ses horizons en parcourant l’immensité bleutée. Les orages, divinités abyssales et pirates seront évidemment de la partie, FAIRYLAND ne porte pas ce nom pour rien. Qu’il voyage à cheval, à dos de dragon ou en embarcation blindée, il est un divertissement garanti. Je ne vous ferai pas languir : "Score To A New Beginning" ne fait pas bande à part et se cantonne dans cet univers sensationnel et extravagant si cher au virtuose du clavier Phil Giordana.

Celui-ci est encore parti de zéro avant de pouvoir s’atteler à la tâche ; tous ses collaborateurs ont foutu le camp pour suivre leur propre voie, dont le dérouillé Anthony Parker. Pour mener son troisième projet à bon port, Giordana s’est adjoint les services de plusieurs musiciens et vocalistes dont je ne vous ferai pas l’énumération ; « des invités venus l’aider à matérialiser ce qu’il avait en tête sans penser à leur propre gloire », tel qu’il l’a précisé dans une entrevue récemment. Ses principaux moussaillons sont : Fabio D’Amore et Marco Sandron, du combo de Prog italien PATHOSRAY, au micro et à la basse, Willdric Lievin (HAMKA) de retour aux fûts après avoir dit non à "The Fall Of An Empire" et Chris Menta. Ce quatuor assure un certain équilibre et épaule le capitaine à la barre sur le pont supérieur.

Comme sur son opus précédent, le groupe fait donc fonctionner le petit hamster à plein régime dans le département « curiosité » de ses souteneurs : nouveau line-up, retour du batteur et idéateur prodigue qui avait permis à "Of Wars In Osyrhia" de se tailler une place au panthéon du Sympho, y’a de quoi saliver… et s'inquiéter. Particulièrement du côté de la guitare, dont le seul élément « stable » est la rythmique de Chris Menta. Mais bon, l’histoire nous fera comprendre qu’on se faisait du mouron pour rien. Les solistes abattent un solide boulot. Tant mieux !

D’ailleurs, quand le cœur et le sang d'un leader d'une formation demeurent, on peut souffler. Alors que nous offre la bande renipée de Phil Giordana, perchée à la proue de son navire impérial dont la coque en acier trempé est prête à se mesurer aux poulpes les plus immondes, aux récifs les plus tranchants et aux icebergs les plus sournois ? Je vous avertis, ça grouille ces dresseurs de mal de mer, ça ne s’emmerde pas à s’enivrer de whisky…

Les amarres sont larguées sur une instrumentale nickel qui fait lever la grand’ voile d’une traite. Trame cinématographique dépeignant l’incommensurable talent de Giordana, qui oriente le courant pour qu’"Across The Endless Sea" puisse profiter des bourrasques. Déjà, les chœurs font entendre leur réconfortante présence, négligés sans raison sur la "Chute de l’Empire". Les remontrances ont été sagement adressées et les devoirs, bien réalisés. Le cœur moins lourd, on risque de moins régurgiter lorsque la houle sera sans pitié…

"Assault On The Shore" et son refrain puissamment héroïque se classe facilement parmi les meilleures compos du groupe. De la trempe d’un "Fight For Your King", cette plage nous replonge dans le FAIRYLAND des beaux jours. Même la voix de Sandron me fait oublier celle de Max Leclercq (n’en déplaise à ses fans, je suis un inconditionnel d’Elisa Martin comme mon illustrissime collègue Bast), c’est dire… Dans cette première partie du voyage, ne ratez pas non plus le bridge musclé de l’intrépide "Leviathan" et le refrain de "A Soldier's Letter", aussi doux qu’une brise océane berçant de tranquilles vagues avec ses chœurs ensoleillés respirant le large.

La deuxième moitié du périple est catapultée sur l’énergique "Godsent", alors que "At The Gates Of Morken" est une classique pièce « à la FAIRYLAND » : mélodie épique, rythme speedé, chœurs « chair de poule », refrain catchy et solo « hypianotique ». Du grand Giordana, qui assure autant sur les morceaux instrumentaux d’où une imagerie riche qui s’envole. Le chef d’orchestre est en forme.

Le meilleur selon moi de cette odyssée navigable est la longue et chargée pièce-titre à l'intro rêveuse, aux goitres angéliques et au beat entraînant. Cette fois, FAIRYLAND fend véritablement les vagues et sauve sa croisade océanne des mâchoires du kraken géant. Et il s’en tirera avec quatre étoiles, arrachées de force aux ventouses du monstre grâce à un charme indomptable et cette avant-dernière création absolument merveilleuse. Giordana n’a jamais aussi bien traduit son imagination maîtresse dans une de ses œuvres qu’avec ce testament de neuf minutes. Son clavier nerveux produit des ondes de choc et de l’écume sur la mer déchaînée, calmée de temps à autres par les cordes de ses nombreux invités, jusqu’à un finale vibrant à souhait.

La voix fleurie de Flora Spinelli (KERION) vient clore cet épisode de la saga d’Osyrhia en envoyant la main, debout sur le quai, à ce navire retournant d’où il est venu, poussé par les vents parfumés de l’ouest. Bon, cette coquette balade n’a pas la gueule d’un "In Duna", mais elle achève admirablement quand même cette énième réussite de FAIRYLAND. Un album sans défaut notable, mais qui ne casse pas la bulle de cristal "Of Wars In Osyrhia" (indélogeable à mon avis car trop unique). Il fait toutefois match nul avec "The Fall Of An Empire", même si j'ai une légère préférence pour son successeur. Leur essence n’est pas la même, leurs trésors non plus, mais ils se rejoignent au royaume respectable des quatre étoiles. Sur la terre ou les flots, la marchandise est de qualité.

FAIRYLAND n’a plus besoin de présentation et de comparaison avec son père, RHAPSODY. Il peut désormais marcher tout seul sans traîner son bagage génétique dans un boulet.

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   MEFISTO

 
   BAST

 
   (2 chroniques)



- Philippe Giordana (claviers, guitare, chœurs)
- Willdric Lievin (batterie, chœurs)
- Fabio D'amore (basse)
- Marco Sandron (chant)
- Chris Menta (guitare)


1. Opening Credits
2. Across The Endless Sea Part Ii
3. Assault On The Shore
4. Leviathan
5. A Soldier's Letter
6. Godsent
7. At The Gates Of Morken
8. Rise Of The Giants
9. Score To A New Beginning
10. End Credits



             



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