Recherche avancée       Liste groupes



      
SLUDGE  |  STUDIO

Questions / Réponses (1 / 2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2009 Spoils Of Failure
 

 Myspace (462)

BURIED INSIDE - Spoils Of Failure (2009)
Par MEFISTO le 17 Mai 2009          Consultée 1982 fois

On cherche parfois si loin afin de trouver le bonheur, ne serait-ce qu'une infime partie de celui-ci, qu'on oublie de vérifier dans son jardin si le légume doré n'y pousserait pas. Mon jardin est la région métropolitaine de Gatineau/Ottawa, la capitale nationale du Canada, qui compte au bas mot 1 million d'âmes. Outre les politiciens et fonctionnaires pullulant dans cette métropole d'ennui, on retrouve des groupes fameux. Qu'ils jouent du simple Rock, du Folk ou de la Pop à cinq sous, ils m'impressionnent par leur sincérité. Qu'ils soient francophones ou anglophones.

Or, quand je suis tombé par hasard sur le combo sludgien d'Ottawa BURIED INSIDE, la géographie n'a pas été mon seul leitmotiv. J'étais bien entendu intéressé à discourir sur une entité de mon coin de pays, mais les premières écoutes de "Spoils of Failure" m'ont techniquement botté à un tel point que je devais m'y attarder. Oui, je devais.

Je me retrouve donc à m'immerger dans une musique réalisée près de chez moi, du bon Sludge canadien. Pour celles et ceux qui abusent des moteurs de recherche métalliens, je sais que BURIED INSIDE est à l'occasion estampillé Grindcore. Oubliez ça. Sa musique est humide et froide, mélancolique et intrinsèquement torturée, pas sauvage et primitive. Enfin, un peu, surtout du côté de la voix. Cette dernière est à mi-chemin entre le deuil et la haine, deux thèmes chèrement défendus sur "Spoils of Failure".

On ne s'enfarge toutefois pas dans les clichés à Ottawa. La preuve est que l'écriture du groupe est abstraite, son image aussi. Le combo ne nous sert pas de l'anti-médisance ou une révolution sociale comme plat de consistance. Les huit titres, savamment intitulés "I" à "VIII", sans autre explication, nous laissent pantois. Aucun indice de ce côté afin de saisir la démarche de nos vaseux musiciens. Ne reste en somme que leurs notes assourdissantes de plaisir. Que ça, comme si ce n'était déjà suffisant.

BURIED INSIDE désire que sa musique soit au premier plan, c'est évident. Pas de flash, pas d'argenterie, de mièvrerie, que des vautours tournoyants sur une pochette rouge sang et blanche. Du grand art. Je vous le redis, inutile de s'enfuir de chez soi, nos démons nous retrouvent où que l'on aille. Ils sont enfouis, dans notre marais intérieur, celui qu'explorent avec une véritable passion les cinq boys de l'Ontario. Peu importe le numéro du chapitre, ils nous la refont, plage après plage, cette démonstration de bouffe-tripes aux riffs corpulents, aux fûts omniprésents et changeants et aux atmosphères clair-obscur.

Les passages marquants sont innombrables sur cette galette de 55 minutes. Le mid-tempo est assis dès le départ sur "I" et sa lenteur moribonde rebondira sur ses sept soeurettes (ça c'est de l'allitération !). Ne vous assoupissez par contre pas, BURIED INSIDE a plus d'un blastbeat dans son sac et il les dissémine ici et là afin de rendre cette boue praticable. Mais pas suffisamment à mon goût, ça ne me botte pas autant qu'au début après une dizaine de vaillantes écoutes, ça m'anéantit. Et je n'aime pas l'être.

Je retiendrai pourtant les cordes qui réverbèrent à qui mieux-mieux, se font violence ("II", "IV", "VII") ou gémissent mélodiquement ("V", "VIII"), la basse se plaignant de lancinante façon pendant une moyenne de six tours d'horloge (à part la magistrale et poignante "III" de 11:00), cette horloge qui est centre de l'imagerie du groupe. Ce temps qui nous rattrape, qui s'allonge, qui se tire trop vite…

En tout cas, les aiguilles auront bien forgé le parcours de BURIED INSIDE. Ce quatrième opus en dix ans pourrait bien devenir leur carte de visite qui leur ouvrira toutes les portes. Je ne prêche pas pour ma paroisse, je ne suis pas subjugué, mais je prie secrètement le diable pour qu'il les accueille dans son palais.

A lire aussi en SLUDGE par MEFISTO :


LORD MANTIS
Death Mask (2014)
Buffalo Bill pris dans la vase




LORD MANTIS
Universal Death Church (2019)
Le roi des insectes


Marquez et partagez




 
   MEFISTO

 
  N/A



- Andrew Tweedy (guitare, voix)
- Emanuel Sayer (guitare)
- Nicholas Von Shaw (voix, samples)
- Michael B. Godbout (batterie)
- Stephen A. Martin (basse, chant)


1. I
2. Ii
3. Iii
4. Iv
5. V
6. Vi
7. Vii
8. Viii



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod