On pourra dire ce que l’on veut mais la bande à Mike Portnoy, DREAM THEATER a quand même influencé une tripotée de combos : en vrac, on pourra citer les Américains de DALI’S DILEMMA, les Suédois d’ANDROMEDA, les Allemands d’IVORY TOWER ou encore les Espagnols de PYRAMID (au hasard tiens !) dont je veux vous parler aujourd’hui.
PYRAMID est ce genre de groupe dont tout le monde s’en fout j’en suis quasiment certain. D’autant que le groupe est aujourd’hui mort et enterré. Depuis 2002 et leur troisième album (« Gaudi’s legacy »), le groupe a en effet disparu de la circulation.
Mais peu importe, NiME sera l’un des rares webzines à posséder dans sa base de données au moins une chronique de PYRAMID. Et ça c’est la classe. La MEGA classe même. NiMe est à la pointe comme toujours. On est connaisseur ou on ne l’est pas.

Il faut dire en plus que l’Espagne est loin d’être un vivier de groupes de metal progressif, on citera plus volontiers des groupes de heavy metal tels TIERRA SANTA, MAGO DE OZ ou encore les petits nouveaux d’AMADEUS (plutôt doués ceux là). Mais revenons à nos moutons espagnols (moutons mérinos ça fait mieux et plus connaisseur ! Puisque je vous disais que NiMe était à la pointe !). Eh ouais, et puis c’est toujours mieux que de parler de chèvres espagnoles et surtout moins péjoratif. Parce que si l’on excepte le chant horripilant de l’ami Javier Cespedes (pas loin d’être une chèvre pour le coup, même s’il fait des efforts et qu’il chante dans la langue de Shakespeare) qui aurait d’ailleurs besoin de cours de chant pour l’occasion, PYRAMID n’est techniquement pas un si mauvais élève. Bien au contraire, pour un premier album le groupe se débrouille plutôt bien même. Le groupe nous propose d’ailleurs seulement 6 titres sur cet opus pour 50 minutes de musique au final. Autant dire que le combo espagnol a plutôt privilégié la longueur pour les compositions. Cela ne lui fait aucunement peur.

A nous auditeurs si !!! Parce que je le répète, le chant de Javier est particulièrement mauvais notamment lorsque celui-ci monte dans les aigus ou aborde quelques moments de subtilité (sur « Ghost » par exemple). Une atrocité à vrai dire, une souffrance, que dis-je une torture. Encore heureux que ce dernier chante sur de multiples passages en voix un tantinet plus grave et plus posée (le début de « Troya horse » est un exemple flagrant), ça passe déjà beaucoup mieux. Et encore heureux que nos amis de PYRAMID nous offrent des titres un poil longuets (trop longuets sans doute) lesquels nous offrent de multiples passages instrumentaux (quel soulagement d’ailleurs !). On en oublierait presque le chant. Presque j’ai dit…
Si on fait un tantinet abstraction des vocaux de Javier, PYRAMID est musicalement intéressant (parfois seulement, faut pas déconner non plus), multipliant à volonté les thèmes, les breaks incessants et s’appuyant sur une section rythmique plutôt efficace et loin d’être à la traîne. Les guitares sont un peu légères dans l’ensemble notamment en lead même si elles donnent légèrement le ton sur « Living free » ou sur « Troya horse ». En soli par contre c’est plutôt pas mal (sur « Ghost » il y a d’ailleurs de très bonnes idées), idem pour les claviers qui partent parfois dans des passages carrément jazzy.
Ce premier album est assez riche musicalement, on peut le dire (si, si !) mais n’est pas très loin non plus d’être indigeste. Le problème dans tout ça est que PYRAMID s’embarque bien souvent dans des périples sans queue ni tête, entendez par là incohérents. On a parfois un peu du mal à suivre même si l’ensemble n’est pas non plus joué à vitesse grand V.
Enfin, on remarquera aussi que le groupe ne porte que rarement attention aux mélodies quasi inexistantes (si l'on excepte encore la jolie ballade qu'est "Before the rain" sur laquelle Javier est plutôt appliqué et pour le coup passable) sur l’ensemble de ce premier opus. Ce qui n’arrange véritablement pas notre affaire.

Alors autant vous l’avouer, ce premier album de PYRAMID n’est pas génial, génial, vous l’aurez deviné. Préférez sans aucun souci les autres groupes cités en début de chronique. Vous perdrez moins votre temps.
Néanmoins, je vous donne rendez vous pour les prochaines aventures de PYRAMID avec « Immaculate lie » (quand je vous dis que NiMe est à la pointe...). Bien meilleur en tout cas celui là. Mais partant de si bas, ce n’était pas trop difficile.

Allez je donne une mention bien à l'introduction d'"Out of this world" plutôt sympathique et à ses quelques passages jazzy. D'ailleurs, il s'agit du meilleur morceau de l'album et certainement l'un des plus cohérents.