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STONER ROCK  |  STUDIO

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2004 Death By Sexy
2009 1 Heart On
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2008 Heart On
2015 Zipper Down
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EAGLES OF DEATH METAL - Heart On (2009)
Par CANARD WC le 6 Avril 2009          Consultée 7538 fois

DALI a dit un jour : "Tout homme de quarante ans qui prend encore le métro est un raté." Si vous repensez à ça tout en écoutant le dernier EAGLES OF DEATH METAL (EODM) - dans le métro aux heures de pointes – il y a de quoi se choper une bonne crise existentialiste. Entre la triste réalité des choses et cet univers Rock si aérien, l’impression d’avoir le cul entre deux mondes est insoutenable. Au fur et à mesure que la foule vous oppresse et vous envoie ses effluves nauséabonds, EODM donne à vos oreilles des envies de ballades en Cadillac rose, Stetson vissé entre les oreilles et Ray Ban assumé. Pendant que vous lorgnez du coin de l’œil vos congénères féminins à l’allure sévère et au tailleur grisâtre, Jess HUGHES et Josh HOMME sont probablement au même moment en train de rouler des mécaniques, admirent les belles cylindrées ricaines en faisant des blagues salaces. Le misérabilisme de votre existence se révèle alors par un contraste saisissant entre votre morosité ordinaire et ce Stoner insupportablement léger. Pourquoi s’obstiner à mener cette vie alors que vous pourriez – vous aussi – passer votre temps entre potes à faire de la bonne musique tout en reluquant des radasses ?

"Heart On" est ce terrible coup de santiags qu’on se prend de plein fouet(*). Une douleur délicieuse et insolente. Un accélérateur de prise de conscience de choses qu’on savait mais qu’on ne voulait pas réaliser.

Pourtant, a priori, pas de quoi s’en relever la nuit. Un bon petit album de Stoner Rock, agréable et léger comme une brise matinale. Naturellement. Que pourrions-nous attendre de ce modeste groupe, resucée des DESERT SESSIONS en plus sympa et moins foutraque ? Personne n’aurait parié sur eux et c’est bien normal. Les premières écoutes de ce « Heart on » sont juste encourageantes d'ailleurs : c’est bien foutu, cadencé avec beaucoup de savoir-faire et doté d’un sens certain de la mélodie. Mais il y a cette légèreté qui frappe si lourdement. Cette incroyable légèreté qui fait grincer des dents et fait croire de prime abord à une superficialité évidente. Les plus méfiants affûtent déjà leurs scalpels et s’apprêtent à sortir leur laïus sur la commercialité de l’œuvre, son coté « prémâché » et sa facilité exaspérante ; tandis que les autres ont déjà commencé à se dandiner comme des dindes en poussant des WOOOHOOO à l’unisson (Secret Plans).

Mais qui dit musique légère ne condamne pas à écoute superficielle.

C’est toujours pareil avec l’ami Josh. A force, on devrait le savoir. Au début, on fait n’importe quoi (KYUSS, QUEENS OF THE STONE AGE), on s’amuse, on délire, on est une bande de jeunes, on s’éclate. Puis, au fur et à mesure, on resserre les boulons. Le résultat passe alors de « sympa mais pas sérieux » à « agréable et encourageant ». Certains parlent déjà de talent. Puis, au bout du troisième album, c’est la claque. En deux temps trois mouvements, le petit groupe sympatoche peut prétendre aux plus hautes marches du podium de votre estime personnelle. C’est l’effet « Josh HOMME », le mec capable de tout exploiter, de tout rendre incroyablement accrocheur et fédérateur.

Donc pas la peine de lever les sourcils et de faire votre moue bégueule, le nouveau EODM déchire… et même un peu plus.

"Heart On" est avant tout une réaction façon « Haut les cœurs » de l’ami HUGHES. Il est question de proposer des choses, de marquer son empreinte, de faire des EODM un groupe à part entière. De faire même mieux que les QUEENS OF THE STONE AGE (QOTSA). Pourquoi pas…

Il fallait pour cela s’acheter une crédibilité, museler Josh et casser le cul à toutes les idées reçues que EDOM traînait. Nulle question ici de réinventer le Rock et encore moins le Stoner, Heart On propose du « solide », balancé entre envie de bien faire et envie de s’envoler très haut. En visant le ciel, Jess HUGHES a tout simplement accouché du meilleur album des EODM, une œuvre aussi bien torchée qu’elle semble d’emblée superficielle. Les titres ne deviennent évidents qu’au bout de plusieurs écoutes, le temps que l’album fasse son travail de sape et se déroule comme une toile au sein de laquelle votre attention se retrouve prise au piège. La meilleure défense étant bien souvent l’attaque, Jess HUGHES a pris le problème à bras le corps : celui de détacher cette musique de l’emprise QOTSienne pour pouvoir revendiquer une quelconque identité. EODM n’est pas (plus) un side-project limité par nature (**). Il a donc dû prendre les choses en main et a décidé de marquer son territoire à grands coups de grattes frondeuses et de compos huilées aux petits oignons ("Wannabe in LA"). C’est de son registre insaisissable que ce « EODM New Look » puise son extraordinaire légèreté. Parfois plus Rock que Stoner ("Anything", "Now i’m fool"), on pense percevoir des bribes de BOWIE ou des STONES (écoutez un peu "Tight Pants") pour se prendre une bonne décharge façon QOTSA ("How can a man", "I’m your Torpedo"). EODM échappe à toutes les étiquettes, multiplie les registres et se la joue tour à tour sexy, groovy, un rien psyché mais toujours catchy et surtout balancé à un train d’enfer. Rien que ce « son »… tout un symbole. Une prod’ faussement « garage » faisant croire à une quelconque désinvolture, en réalité soigné jusqu’au bout des santiags et donnant une ampleur à chaque morceau. Une production qui met tout en valeur et accentue le coté destructeur de ce Rock nerveux. De quoi donner des envies de boogie à une communauté amish.


"Heart On" est un album plus que plaisant, plus que réussi. Il s’agit juste à mon sens de la bonne surprise de ce début d’année 2009. Du Stoner dévastateur qu’on n’attendait plus, capable de tout faire oublier et d’éclairer n’importe quel horizon tel l’insolent rayon de soleil perçant la grisaille.


Note : 4/5


Morceau préféré : Secret Plans
Morceau moins préféré : Prissy Prancin’


(*) : "Le coup de pied au cul, c'est l'électrochoc du pauvre" – DALI toujours.
(**) : Si cette critique tenait pour le premier album, ce n’était déjà presque plus le cas sur "Death by Sexy" qui affichait déjà une insolente originalité et s’affranchissait dans les grandes largeurs de la terrible empreinte de QOTSA.

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   CANARD WC

 
   LONER

 
   (2 chroniques)



- Dave 'davey Jo' Catching (guitare)
- Jesse 'boots Electric' Hugues (chant+guitare)
- Brian 'b.o.c.' O'connor (basse)
- Joshua 'baby Duck' Homme (batterie)


1. Anything 'cept The Truth
2. Wannabe In L.a
3. (i Used To Couldn't Dance) Tight Pants
4. High Voltage
5. Secret Plans
6. Now I'm A Fool
7. Heart On
8. Cheap Thrills
9. How Can A Man With So Many Friends Feel So Alone
10. Solo Flights
11. Prissy Prancin'
12. I'm Your Torpedo



             



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