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1998 Queens Of The Stone A...
2000 Rated R
2002 Songs For The Deaf
2005 Lullabies To Paralyze
2007 Era Vulgaris
2013 ...like Clockwork
2017 Villains
2023 In Times New Roman
 

- Style : Fierce Deity, Frank Carter & The Rattlesnakes
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- Style + Membre : Screaming Trees, PatrÓn, StÖner

QUEENS OF THE STONE AGE - Songs For The Deaf (2002)
Par CANARD WC le 18 Janvier 2008          Consultée 15734 fois

Il est né le Divin Stoner.
Il aura fallu 4 KYUSS et deux Queens Of The Stone Age (QOTSA) pour voir le miracle se produire. L’enfant chéri tant attendu est enfin arrivé. L’album fantasmé qui ne laisse pas intact, celui dont on a rêvé, qui échappe à toute étiquette, universel et léger, qui vous tombe dessus avec la douceur d’un coup de boule. Le chef d’oeuvre évident d’un genre par définition indéfinissable.

Alors, par où commencer ?

Il y a d’abord ce sens du tube. Indécrottable sens du tube. Il est le corollaire à tout album qui se prétendrait majeur. Plus qu’un simple savoir-faire, QOTSA arrive à sublimer n’importe quel chute de studio pour en faire un hit potentiel sur lequel tout un chacun se déhanche naturellement. Même en durcissant le son ("Song for the Dead"), même en partant en sucette comme le premier toxico venu ("Sky is Falling") ; QOTSA arrive à fédérer le public le plus large.

La faute à ces riffs entêtants et merveilleux, ce potentiel mélodique qu’on effleure constamment du bout des tympans et cette obstination à balancer des refrains parfaits. Songs for the Deaf est un album facile. Si facile quand on y pense. QOTSA s’est transformé en une véritable machine à tubes. Si les californiens avaient mis en berne leurs velléités Heavy Metal - au profit d’une « pop music » plus lisse - QOTSA serait sans doute devenu le groupe de Rock le plus excitant et le plus vendeur de ce début des années 2000. On tente bien de se faire passer pour des mauvais garçons avec sa turbulente introduction ("Millionaire"), le temps d’une intermède crasseuse ("Six Shooters"), mais c’est peine perdue. « No One Knows », THE tube de l’album est par trop génial - sans parler des perles qui gravitent autour comme « First it » ou « Another Love Song ». L’album prend alors des allures de récital, élu à l’unanimité dans une démocratie composée de Rockers en tout genre, Hardos, amateurs d’Indé, Metalhead bruyant et autres auditeurs de Ouie FM.

On aimerait pourtant que QOTSA reste confidentiel, que ce soit NOTRE petit groupe. On sera donc obligé de le partager avec tout un tas de fans improbables. L’écoute de cet album s’accompagne d’un sentiment troublant d’en vouloir un peu à la bande à HOMME d’être aussi « accessible ». Cette réappropriation par le grand public est toujours agaçante. On en deviendrait pour le coup presque élitiste. Tout ce « buzz » est à l’image de l’utilisation d’"Another Love Song" pour une pub pro-capotes. Ou comment coller une oeuvre de DALI pour illustrer le dernier étron de BHL. La rançon du succès, mais surtout la rançon du talent le plus pur.

Songs for the Deaf a surgi de nulle part. Emergeant au beau milieu d’un foutoir sans nom, il se présente comme un OVNI de genre. D’un magma d’influences diverses et variées, QOTSA a su trouver la recette qui mélange à la perfection le Rock le plus psyché, l’improvisation à tendance hippie et l’agressivité inhérente au Heavy Metal. Un « Space-Mix » dans lequel le vieux BLACK SABBATH rencontrerait NIRVANA, pendant que les KINKS s’offriraient une jam-session avec ZAPPA et IRON MAIDEN. Qui aurait pu croire que de ce « N’importe-quoi-Metal » jaillirait un résultat aussi limpide ? La bande à HOMME fait le grand écart entre les différents univers, met tout le monde d’accord et se permet en plus d’être foutrement sympathique. Textes hallucinogènes, maximes vénéneuses, ambiances délirantes, bruitages comiques et autres effets « 100 % pas prétentieux pour un rond ». QOTSA est follement accueillant, ne se la pète jamais. On roule ses joints à la bonne franquette, tout en se laissant bercer par la mélancolie de l’album tantôt furieuse, tantôt doucereuse.

Car derrière cette apparente facilité se cache une richesse hors du commun. Les riffs et les mélodies ne sont jamais faciles, mais toujours excellents. Tout ce petit monde s’articule admirablement autour de structures pas évidentes et de breaks hallucinogènes. Même quand ça sent le tube « pop » à des kilomètres, on arrive à dériver courageusement (Cf. la deuxième partie de « No One Knows »). Dans sa quête du Stoner parfait, QOTSA brille de mille feux. Le résultat du travail millimétré d’artistes talentueux au bord de l’extase musical. Cette évolution du groupe est aussi miraculeuse que la rédemption de Dave GROHL. Méconnaissable le Dave. Après 10 ans à quasi rien branler depuis NIRVANA, le sieur a décidé de faire chauffer les fûts et d’asséner chaque titre de son jeu puissant. Alors « Songs for the Deaf » peut s’envoler sur un rythme d’enfer vers un monde merveilleux dans lequel le bon goût et le talent se conjuguent sous un halo de White Widow.

QOTSA fait tomber un à un nos a priori les plus féroces, déflorant tout ce qui pourrait peu ou prou ressembler au Stoner. Comme si cela ne suffisait pas au cahier des charges, alors qu’on pensait avoir tout entendu, la bande à HOMME décide sur la fin de livrer une dernière perle. Un OVNI dans l’OVNI : Mosquito Song. Arpèges tristouilles accompagnés de cuivres, piano et d’un accordéon discret. Josh HOMME susurre ses lignes de chant avec délicatesse, tandis que la batterie martiale de Dave GROHL rajoute à ce magnifique bordel une solennité fantastique. Les guitares finissent par exploser, pour que le Rock reprenne ses droits et ses obligations. L’obligation de conclure ce chef d’œuvre par un titre magnifique, différent et d’une richesse inouïe.


Vendre la perfection de l’œuvre témoignerait d’un subjectivisme forcené. Non, Songs for the Deaf doit bien avoir des défauts. Mais ses fulgurances sont telles qu’elles éclipsent totalement l’hypothèse même de faiblesse éventuelle, faussant le jugement comme le coup de projecteur dans les yeux. Et pendant que l’intensité blanchâtre continue d’embrumer votre vision, HOMME et ses potes continuent de chanter…


Note : 5/5 (assumé)


Morceau préféré : Mosquito Song
Tubes en puissance : No One Knows, Another Love Song
J’adore : First it Giveth Number One, Another Love Song
C’est merveilleux : Go with the Flow, Gonna Leave You

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   CANARD WC

 
   POSITRON

 
   (2 chroniques)



- Josh Homme (chant, guitare)
- Nick Oliveri (chant, basse)
- Mark Lanegan (chant)
- Dave Grohl (batterie)


1. Millionaire
2. No One Knows
3. First It Giveth
4. Songs For The Dead
5. The Sky Is Fallin'
6. Six Shooter
7. Hangin' Tree
8. Go With The Flow
9. Gonna Leave You
10. Do It Again
11. God Is In The Radio
12. Another Love Song
13. A Song For The Deaf
14. Mosquito Song



             



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