Dans son dernier film, « LE CHASSEUR », Steve McQUEEN joue le rôle de Papa Thorson. Un chasseur de primes au souffle court qui ne fait plus le poids dans les bagarres à mains nues. Ce personnage hautement sympathique n’aime que les vieilles choses, il collectionne les vieux jouets et aime les vieilles choses. Ça n’en fait en aucun point un homme largué cependant les vieilleries doivent le rassurer dans un monde en pleine mutation. C’est exactement mon sentiment quand d’une seule voix, j’entends encenser THE ANSWER. Jeune groupe Irlandais débarquant avec « Everyday Demons », son deuxième disque sous le bras. Effectivement les portes s’ouvrent devant eux comme la Mer Rouge face à Moïse. Adoubé par un Jimmy PAGE qui ne sort que trop rarement de sa tanière et dont la production de ces dernières années frise le zéro. Ajoutons leur actualité présente : la première partie de la tournée du « Black Ice Tour » d’ASS DEATH. Joli palmarès, convenons-en. Surtout que, cerise sur le gâteau, la presse les soutient indéfectiblement.

THE ANSWER est un groupe de hard-rock/blues d’influences 70’s digérant le répertoire de leurs parrains d’ASS DEATH mais également de LED ZEPPELIN, et des WHO. Le chaînon manquant générationnel 90’s, dont trop souvent la ressemblance est dérangeante, n’est rien d’autre que les BLACK CROWES. Tout cela sent donc le réchauffé à plein nez malgré une certaine maîtrise de leurs instruments et le feeling soul de leur chanteur Cormac NEESON qui trop souvent à recours aux Whohoho et Whahaha !!! La production est également très soignée. Elle est assurée par John TRAVIS (STATIC-X) avec Mike Fraser (que l’on ne présente plus, parcourez les crédits de vos disques, vous comprendrez !!) et Tim Palmer (SEPULTURA, U2).
Le meilleur titre du disque est assurément le premier, savant mélange hard-rock classique où le chant ressemble à s’y méprendre à celui de Robert Plant. L’esprit des BLACK CROWES poursuit le groupe sur l’ensemble de la galette : « Too Far For Gone » et «Walk'in Mat” pour ne citer que celles là. Les soli de guitares assurés par Paul MAHON sont léchées et chaque titre possède le sien comme un passage obligé. Ceux de «Why’d You Change Your Mind” et “Evil Man” sont particulièrement gras. Et ce dernier morceau propose un final à l’harmonica dans la plus pure tradition. Quand à la ballade «Comfort Zone” et son refrain chanté à l’infini, elle devient vite fatigante et l’influence des maîtres en la matière que sont AEROSMITH n’aurait été que bénéfique. Ce n’est pas le cas ici. THE ANSWER n’est qu’un revival pour les nostalgiques des racines du hard-rock. D’ultimes fans ne manqueront pas de se reconnaître dans la musique du groupe et je les respecte profondément mais ce disque ne casse pas 3 pattes à un canard. Il est juste correct. Un sticker sur le disque permettrait au plus jeunes de ne pas se tromper sur la cible qu’il est censé toucher. THE ANSWER n’a ni la pêche d’un AIRBOURNE, ni la hargne d’un Danko. C’est un groupe d’un autre temps dont les ficelles ont été usées mais qui mérite néanmoins le respect.

Retour sur investissement, on comprend que la maison de disque mise beaucoup sur THE ANSWER. D’autant qu’à la concurrence, ils ont sorti AIRBOURNE et que leur carton est planétaire. Le Hard-rock ayant le vent en poupe, chacun voudra y tirer son épingle du jeu. Rien d’étonnant à ce déballage d’artillerie lourde donc. N’empêche qu’un tel déballage en seulement deux disques me perturbe. Ne serions nous pas manipulé ? Ce sont des musiciens corrects, félicitons leur parcours mais de là à croire que ce sont des génies !!! Alors effectivement, il y a une relève à assurer, les dinosaures n’étant pas éternels. Mais les futurs tenant du titre s’imposeront d’eux même du moins je l’espère. Parce qu’en tout état de cause THE ANSWER nous est imposé par les médias.


Note : 2,5/5