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EVIL THRASH  |  STUDIO

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1990 Spectrum Of Death
1992 Destruction System
 

- Style : Sadus
- Membre : Malevolent Creation
 

 Myspace (675)

MORBID SAINT - Spectrum Of Death (1990)
Par CANARD WC le 15 Décembre 2008          Consultée 4980 fois

Voilà un album qui a tout du candidat idéal à une petite séance de taillage au cutter. Je retrousse mes babines et émet déjà des ricanements rien qu’à l’idée de vous exploser « ça ».

Gniark Gniark
(Ricanements sardoniques)

Pochette horrible, son pourri, production horripilante, boucan à peine organisé et chant dégueulasse… J’avais le choix des armes pour exécuter la bête. Sauf que … cette relique Thrash présente un intérêt qui dépasse assez largement son contenu. J’irais même plus loin : une écoute attentive et un replacement contextuel pourrait nous faire croire à un potentiel. De là à dire que Spectrum of Death est un album « culte » du Thrash, il n’y a qu’un pas que je ne saurais franchir (même si je sais que cette position peut se défendre).

Donc on est en 1988 et il y a en gros trois tendances dans le Thrash : le Thrash « étalon pur sang » (METALLICA), le Thrash de dingues (SLAYER) et le Thrash « sympa cool on se détend » (ANTHRAX). Par rapport à ce schéma, MORBID SAINT prend la tangente et dans l’indifférence quasi-totale vient d’ouvrir une porte inter-dimensionnelle qu’une armada d’autres groupes prendront par la suite.

Il existe un parallèle entre le Thrash et le Black Metal. Suffit de regarder les aspects les plus radicaux du Thrash et ses composantes pour établir une parenté évidente. Certains voient ainsi dans le « Hell Awaits » de SLAYER, dans les premiers BATHORY (voire la cradinguerie de VENOM) l’émergence du Black Metal. Pourquoi pas. En 1988, MORBID SAINT se positionne pile poil entre les deux univers et fait le pont entre les aspects slayeriens du Black Metal et les éléments les plus sombres du Thrash. On retrouve l’intensité déroutante, le coté « Evil » granguignolesque, les voix de sorcières, les paroles horrifico-grotesques et les sonorités aigües à en rayer les fenêtres de votre chambre. Autant d’éléments qu’on retrouvera quelques années plus tard dans la musique de tout un tas d’excités nordiques qui courent la nuit dans la forêt en hurlant.

En clair, Spectrum est le chaînon manquant entre le Thrash et Black Metal. Un passionnant débat pourrait être lancé pour savoir s’il s’agit uniquement d’UN chaînon ou DU chaînon, débat qui j’en suis sûr vous permettra de briller en société (si toutefois la discussion en venait à dévier sur le thème de l’émergence du Black Metal et de son affiliation originelle avec le Thrash Old School). Bref, ce coté « Lucy » de MORBID SAINT constitue l’un des principaux intérêts de leur musique. Enfin, intérêt… Intérêt pour tous les déterreurs de cacas et autres psychotiques sourdingues. Car musicalement, le contenu n’est malheureusement pas aussi excitant qu’on pourrait l’espérer. MORBID SAINT joue la carte du Thrash Slayerien (1). On se voudrait « brutal » mais on est plus pénible qu’autre chose et les compositions souffrent énormément du passage à la moulinette. Ce cirque est exagéré. MORBID SAINT en poussant le bouchon trop loin n’a pas réussi à conserver le charisme et surtout la crédibilité violente d’un SLAYER-like (2).

C’est donc là que le bât blesse : compos faibles, riffs bâclés, chant nullissime, solos épileptiques et brouhaha dissonant. MORBID SAINT lacère vos tympans avec une virulence qui pourrait rappeler un « Bonded by Blood » (voire un « Reign in Blood » si on est de bonne humeur). En voulant faire pire, le groupe - dans sa quête d’agressivité constante et insensée - s’est aventuré sur de sombres chemins brumeux. Evidemment, pour un amateur de Raw Black ultime, cet album donnera l’impression d’écouter du BEATLES. Pour les autres, vous êtes avertis.


Tout paroxysme contient une limite au-delà de laquelle un groupe bascule d’ultime à inutile. Faute d’avoir complètement transformé l’essai, MORBID SAINT a réussi à pondre une œuvre aussi déconcertante qu’intéressante, aussi anecdotique qu’étonnante, d’une violence presque fascinante.

Autant vous dire que je suis très embêté pour noter un tel album…


Note : 3/5 (pour le coté « culte » et parce que j’aime cette tabasserie sauvage).


Morceau préféré : Assassin (à tomber de sa chaise)


___________________________________

(1) Je préciserais que l’album est assez dans l’esprit des premiers KREATOR et du terrible « Seven Churches » de POSSESSED, histoire de pinailler et d’essayer de vous impressionner avec mes nombreuses références
(2) Le parent modèle, mais en à peu près 10 fois plus accrocheurs pour vous donner une idée.

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   CANARD WC

 
  N/A



- Pat Lind (chant)
- Lee Reynolds (batterie)
- Jay Visser (guitare)
- Jim Fergades (guitare)
- Mike Chappa (basse)


1. Lock Up Your Children
2. Burned At The Stake
3. Assassin
4. Damien
5. Crying For Death
6. Spectrum Of Death
7. Scars
8. Beyond The Gates Of Hell



             



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