TRAIL OF TEARS soit « la piste des larmes ». Référence à cette déportation des amérindiens au XIX ème siècle? Ou est-ce alors le chemin que prend l’auditeur à l’écoute de cet album ?
Que nenni, la piste des larmes, c’est tout simplement, le chemin long, douloureux et tourmenté que nous suivons via nos vies modernes entre désespoir, santé mentale déclinante et violent rejet de ce chemin qu’on nous force à prendre. Enfin, j’imagine que c’est ce que nous répondraient les louloutes. Version Gothico-dépressive de « la vie, c’est pas du foie gras » de LINDA LEMAY.

Membre de la seconde division de la scène Norvégienne death-romantico-gothico atmosphérique à flonflons avec son petit camarade THE SINS OF THY BELOVED, TRAIL OF TEARS s’appelait auparavant « Natt ». Oui, comme les tresses… Et c’est bien évidemment parce que c’était un nom tiré par les cheveux qu’ils en ont changé !

TOT, c’est quoi ? Non pas THEATRE OF TRAGEDY, ils ont usé de stratagème pour profiter des lecteurs inattentifs, ou de ceux à la confusion mentale due à la prise conséquente de substances que la morale réprouve, ou de ceux qui sont déchirés par un chagrin incommensurable… Chagrin amoureux, il va s’en dire.
Éviter la comparaison avec la référence du genre est toujours difficile, ami lecteur, mais comme je t’ai déjà fait le coup avec le « Widow’s weed » de TRISTANIA, on va s’appuyer sur les propriétés intrinsèques de ce « Disclosure in red ».

*Bien évidemment, un duo masculin/féminin. Genre très méchant pour le monsieur et très jolie de la part de la madame. Je souligne au passage la versatilité du chant de Helena, chant lyrique haut, s’enchaînant avec des parties en voix grave. Se rapporter à « When silence cries » pour s’en convaincre qui ouvre l’album de fort belle manière, au passage.
*Une production étouffant les guitares masquant ainsi l’insuffisance des guitaristes ou favorisant les ambiances ou les breaks acoustiques/son clair et par moments intimistes. Se référer à « The Day we drowned » ou encore « Mournful pigeon »
*Des claviers sonnant futuristes pour n’importe quel musicien des années 50. Écouter l’album…
*Un romantisme et un désespoir somme toute très adolescents que l’on retrouve dans les compositions et dans les textes, ce manque de maturité paradoxalement renforce l’identité du groupe. Pour s'en convaincre comparer "The burden" qui dénote des autres titres de l'album.

Pour finir, je voudrais souligner le titre de l’œuvre. Pourquoi cette « divulgation en rouge » ? C’est très simple, Ronny est un très grand fan de « c’est arrivé près de chez vous ».
Ce clin d’œil à la couleur rouge est voulu pour rendre hommage à cette tirade que Ronny aime répéter dès qu’il peut en interview (il suffit de lancer innocemment le mot "rouge" pour le voir démarrer) :
«Quelle est la première chose qui te saute aux yeux ? C'est les briques... Les briques rouges, et le rouge c'est la couleur de quoi? Le rouge c'est la couleur du sang! C'est la couleur des Indiens! C'est la couleur de la violence! Alors que le fléau de notre société, et tout le monde s'accorde à le dire, est la violence, ils vont te foutre des briques rouges ! Mais le rouge, c'est aussi la couleur du vin et qui dit vin... dit pots d'vin ! Parce que tout ça c’est magouille et compagnie!!! »
Jamais titre n'aura aussi bien collé à la thématique abordée.


En résumé : Une superbe chanteuse pour un groupe œuvrant dans une veine plus violente que THEATRE OF TRAGEDY et plus minimaliste que TRISTANIA, privilégiant l’ambiance et la mélodie. Essai non transformé pour ce premier disque mais on démarre de manière prometteuse néanmoins.


Le morceau classique death-romantico-gothico atmosphérique à flonflons : « When silence cries »
Le morceau où Helena force sa voix : « Swallowed tears »
Le morceau où Helena est en solo : « Illusion ? »
Le morceau avec un break à la basse : « Words of the fly »

Ps: C'était ma troisième chronique sur le thème "Ami lecteur, tu ne lis pas les chroniques avec une mauvaise note: alors autant en profiter!".