Si vous recherchez un cadeau de Noël pour votre superbe cousine suédoise fan de Folk Metal et de sagas nordiques, je ne peux que vous demander d'arrêter de lorgner sur le prix Vert Fnac intelligemment collé sur cet album de SVARTSOT. En échange de ce conseil, vous me présentez votre cousine ?

Non ?

Bon alors j'approfondis.
SVARTSOT, c'est un groupe Danois qui en plus est signé chez l'écurie Napalm Records, ce qui n'est pas rien, me direz-vous, mais qui justement, sera un élément de déception de plus.
Oui, je l'affiche tout de suite, c'est pas mortel du tout, l'aspect apparemment entraînant des compos devient vite rebutant: on a affaire à un groupe certes, plutôt doué, mais qui rame très clairement dans sa manière de composer, nous servant le morceau de bravoure au pipeau avec un fulgurant manque de charisme et une inventivité qui oscille entre le plutôt bon et le carrément caricatural (surtout côté folk, mais vraiment).

Allons-y avec des flûtes à la demande (et même à la surenchère), une voix death grognante qui ne nous laisse que très peu de passages entièrement instrumentaux clairement tranchés (quel dommage? Non?). Sorte de remaquillage d'AMON AMARTH version « ouais mais nous on a une flûte et plein d'instruments bizarres comme tu peux pas test », en moins talentueux dans l'écriture des riffs, quoique parfois pertinent... Mais pas toujours; comme la plupart, on retiendra une flûte plus casse-couille qu'enjouée : SVARTSOT. Il s'agit surtout d'une miriade de sonorités folk pas originales pour une couronne frisant parfois la surcharge boulimique, même si souvent l'idée de base est bonne. Et puis bon, ça sert un peu à rien d'intégrer des instruments folks si la plupart du temps on les fait suivre exactement la même partition que la gratte soliste, et qu'ils jouent la plupart du temps en continue, sans retenue, défavorisant l'aspect entraînant qu'ils sont censés amener. C'est un comble.

Là où beaucoup de mes collègues folklo-metalleux voient dans la troupe danoise une sorte de renouveau, je ne vois qu'un rabattage de folk metal épiquo-folk juste bon pour un petit arrière-plan sonore. Ravnenes Saga s'avère aussi hermétique à des émotions quelconques que 80% des dialogues de la VF calamiteuse du déjà très frustrant « La Légende de Beowulf ». Je n'irais pas continuer les parallèles oiseux entre un film de Zemeckis et une tribu qui, pour le moment, reste mineure dans le paysage Folk Metallique, à mon avis. Autant dire aussi que la prod' typé death melo "assez violent mais queu même accessible" ne vient pas vraiment remonter le potentiel émotif du cd.

Certes, c'est solide, ce n'est pas "maladroit", c'est " mature"... Mais c'est chiant, sans cette grande ferveur guerrière qui devrait l'animer, sans atmosphère propre, sans prises de risques...
En fait, vivement la quille.