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FOLK METAL EXTRÊME  |  STUDIO

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NOKTURNAL MORTUM - Verity (2017)
Par VOLTHORD le 10 Octobre 2017          Consultée 6234 fois

"The Voice Of Steel" était le coup de marteau qui a fait trembler tout un genre. La déflagration a duré longtemps, et assez de temps pour que le fer soit encore chaud aujourd’hui. Il était temps tout de même, que les Ukrainiens reviennent sur le devant de la scène. Si sur l’artwork, on garde les couleurs vives de "The Voice Of Steel", c’est désormais un printemps d'or peint par le grand Kristian "Necrolord" Wåhlin qui, bras ouvert, nous invite à l’écoute d’une renaissance annoncée depuis longtemps, et qui, vu l’accumulation de ses promesses, ne pouvait presque que (au moins un peu) décevoir, tout en s’imposant nécessairement comme une sortie incontournable de l’année.

"Verity" tient pourtant davantage la seconde promesse, il est en quelques mots une superproduction folklorique à la fois lumineuse et incisive, souvent (excessivement) emphatique et orchestrale dans son approche des atmosphères : fortes en émotions même si plus consensuelles.

Homogène, "Verity" l’est déjà peut-être trop. Du haut de ses 74 minutes, il donne l’impression d’un bloc que seule une perestroïka d’écoutes fait peu à peu craquer. Pleinement Folk Metal dans son approche, c’est ce bandura imperturbable, les dulcimers et les flûtes qui donnent le ton, quitte même à se l’approprier. Dans un mouvement inverse à celui d’ARKONA sur "Yav", NOKTURNAL MORTUM relègue au second plan les guitares qui faisaient vivre une étrange étincelle psychédélique à son œuvre pour laisser au clavier le rôle du compagnon de voyage. Beaucoup plus de Folk aussi, moins de Black Metal, "Verity" a le fusil dans la fleur et non l’inverse.
Le pourtant excellent "Molfa" pourrait de ce fait être apparenté à une version "douce" de "Valkyrie", où tambours de guerre et riffs violents donnent la réplique à des atmosphères plus planantes (à 5:05), mais où l’un ne trouve pas le point culminant dans sa violence, et où le second ne développe pas assez son mouvement pour animer la transe qui fait dudit modèle une perle parmi les perles. L’espace restant est alors mobilisé par une approche Folk aussi dansante que chamanique. Chaque titre se présentera alors ainsi, quelque part entre ambiances hypnotisantes, aériennes et appelant le spirituel (proche de "Yav", là aussi !), grandes embardées folkloriques et Metal Extrême charnu mais rarement aussi radical que sur "Weltenschauung" (et désormais bien loin de "NeChrist").

Oublions les pics d’inspiration FLOYDienne et l’inspiration inébranlable de la guitare de Varggoth sur le précédent opus ("Song Of The Snowstorm" entame certes un solo inventif qui ne s’éternisera pas, "Wild Weregild" aura son final également gratouillé mais son dernier souffle manque de créer le démêlement dramatique attendu).
Restons donc quelque part entre "White Tower" et "Ukrainia". "NeChrist" était un des rares albums à envisager la flûte comme outil de guerre - comme chez KRODA. L’eau a coulé et les Ukrainiens s’alignent finalement sur une vision plus consensuelle du Folk Metal, avec du cœur dans les chœurs et nettement plus d’emphase sur l’onomatopée folklorisante ("yaho hé, yalo yalo hé", "ayihahiyaho" !).

Sa griffe, il la garde cependant bel et bien, et si le ventre mou de l’album aura tendance à créer quelques longueurs, c’est une nouvelle fois la solidité du tout qui impressionne (seule "Lira", reprise étrangement placée et où le chant de Varggoth est sans émotion, aurait à mon avis mieux figuré sur un EP).
Ne vous trompez pas quant à mes réserves : "Verity" demeure une des meilleures sorties de l’année.

"Molfa" en capture l’essence, "With Chort In My Bosom" et son déferlement de guitares mélodiques, ce clavier "Minas Morgulien" (tout droit venu du clavier des Italiens de SELVANS), son chœur habité (où le chant de Jurgis vient habilement se superposer à celui plus rocailleux de Varggoth) en est le premier point culminant.
La simplicité de "Black Honey" et sa répétitivité simpliste fait mouche (au point de trouver dommage que plus de petits titres comme celui-là soient présents). Il crée un pont Bifrostien vers l’éclatement final qu’est "Night Of The Gods", où le sentiment d’une nostalgie enracinée reprend ses droits pour livrer le titre qui encapsule à lui seul toute la démarche de l’album, où l’imaginaire le plus fidèle à l’idée de folklore, Romantique avec un grand R, dans ses excès et ses peines nous amène vers la consécration d’un art que NOKTURNAL MORTUM sait aujourd’hui manier mieux que tout le monde (à l’exception peut-être de MOONSORROW et ARKONA) : celui d’une poésie mélancolique et exaltée, rugueuse et libératrice. Difficile de se remettre des dernières minutes d'un violoncelle crépusculaire.

"The Voice Of Steel" atteignait des sommets de qualité que même les non-habitués du genre se devaient de reconnaître (preuve en est des kro-express de certains de mes collègues aussi étrangers de flûte Folk ou de Black Metal qu’un Manuel Valls à des idées socialistes).

"Verity" est une reconquête, en deçà de son prédécesseur, mais tout de même riche en fulgurances.

Avertissement de NIME :
Depuis plus de dix ans, Nightfall In Metal Earth s'efforce de ne pas chroniquer les groupes NSBM ou à consonances racistes. Le tri est effectué en amont, l'ensemble des chroniqueurs prenant part aux débats. La frontière est parfois difficile à trouver pour certaines formations, entre celles qui se sont "assagies" ou celles dont le propos sur disque demeure clean mais les activités parallèles (concerts, ITW...) douteuses, comme l'explique l'édito résumant notre position : Bourre Zoom Ta Mère.
Concernant NOKTURNAL MORTUM, après mûre réflexion (la chronique est prête pour publication depuis deux mois), il nous est apparu que la formation respectait, en 2017, juste assez le cadre fixé, même si nous avons conscience que ce choix puisse être de bonne foi contesté.
Merci de votre compréhension.

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(+ 1 kro-express)

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- Varggoth (chant, guitare, claviers)
- Jurgis (guitare, chant)
- Rutnar (basse, chœurs)
- Bairoth (batterie)
- Hyozt (claviers)
- Alafern (guest violon)
- Burz, Ivan Et Kozakevych (guests sopilkas, gueimbarde, bukkehorn)
- Nadiya Melnyk (guest b, ura)
- Victoria Kravets (guest violoncelle 'night of the gods')
- W.angel (guest chant 'night of the gods')
- Selvans Haruspex (guest claviers sur 'with chort in my bosom')


1. I’ll Meet You In Ancient Darkness (intro)
2. Molfa
3. With Chort In My Bosom
4. Spruce Elder
5. Song Of The Snowstorm
6. Wolfish Berries
7. In The Boat With Fools
8. Wild Weregild
9. Lira
10. Black Honey
11. Night Of The Gods
12. Where Do The Wreaths Float Down The River ?



             



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