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SYMPHO-MéLO DEATH  |  STUDIO

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Metalhit
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- Style : Toc / Throne Of Chaos
- Membre : Wolfheart, Tarot, To/die/for
 

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ETERNAL TEARS OF SORROW - A Virgin And A Whore (2001)
Par FENRYL le 12 Décembre 2007          Consultée 10336 fois

« Nos premières impressions sont les seules ineffaçables. Le reste n'est qu'une répétition, un effet de l'habitude ». (Jules Renard)



Les membres d'EToS semblent s'inscrire pleinement dans cette citation. Et alors, des nordiques qui connaissent la littérature française, c'est tout à fait possible, non ?
Une année après un "Chaotic Beauty", qui les a mis sur le devant de la scène de fort belle manière, les Finlandais se reconcentrent sur l'écriture. Et comme chaque sortie est caractérisée par une évolution du style de la maison, ce nouvel opus ne déroge pas à la règle.
Issue d'une production clairement Death mélodique (assez quelconque, il en convient) avec "Vilda Mannu", la discographie du groupe s'est étoffée en nous proposant un "Chaotic Beauty" très Melodeath Gothico-Symphonique (pour reprendre une dénomination de mon collègue Orphanage).
EToS (re)pousse ici les limites du genre à son paroxysme, en nous servant un véritable bijou de Death Mélodique tout bonnement symphonique.
N'ayons pas peur des mots: ce groupe peut se vanter de ne pas se reposer sur ces lauriers et de composer avec la sincère volonté de diversifier ses productions. Démarche à double tranchant, en conviendrez-vous, tellement il est aisé de s'offrir aux rejets des nouveaux fans pour l'album suivant.
Mais comment ne pas crier au sublime lorsque « cette vierge et cette pute » nous tombent entre les mains... euh, les oreilles plutôt.

La recette est diablement simple: donner en offrande à des métalleux gavés de mélodeath de la nourriture saine, non avariée aux essences et parfums provenant de contrées inconnues et lointaines. Ces derniers voient ensuite leurs papilles gustatives émoustillées .
EtoS propose de baser sa production sur une batterie omniprésente, un clavier enivrant de lyrisme, et des envolées guitaristiques de très haute tenue.
Cerise sur le gâteau, la voix de Altti Veteläinen est désormais clairement black : Abbath est-il pris comme modèle ? On le jurerait tellement on tend à s'en approcher. Mais notre chanteur n'en oublie pas pour autant de nous placer des passages « clairs », qui finalement sont très ponctuels mais savamment distillés au cours du repas.

La maison nous met ainsi les petits plats dans les grands.
En entrée, la messe est dite et la couleur annoncée, nous allons en avoir pour notre argent. Cet "Aurora Borealis" d'ouverture est tout simplement bluffant. Des claviers à foison, des guitares marquantes, pour une intro splendide, puis un chant grandiose. Magique.
Le plat des résistance est pantagruelique ! Divisé en deux parties.
Jugez plutôt : Riffs ravageurs pour "Heart Of Wilderness" sur lit de « keyboard », accompagné de son "Prophetian" très technique et recherché, qui détermineront la viande. Mais attention, on ne livre pas pas de la vulgaire boucherie ici, des morceaux de choix, prélevés directement sur la bête. Une sélection « aux p'tits oignons ». "Fall Of Man" nous déshydrate avec grâce, tel un grand cru Bordelais, aux tanins prononcés.
S'enchaîne la partie Poisson: "The River Flows Frozen" où légèreté et fluidité se révèlent avec une chair qui fond dans la bouche. Introduction acoustique, puis chant clair sur fond de grosses guitares calmes et posées. Une montée en puissance qui sera relayée par notre chant typé black du plus belle effet. Il s'agit de gros temps fort du repas, s'il en est.
Après cette power ballade épique, la transition s'opère avec un "The Last One For Life" du plus bel effet : guitares épicées, rythmes accentués, virtuosité dans le jeu toujours à la hauteur de l'exercice.

Et puis on nous balance "Sick, Dirty And Mean", qui porte finalement assez bien son nom sur ce menu.
Mais que vient faire cette reprise d'ACCEPT, période "Objection Overruled", dans cette pluie de grâce ?
Alors, certes, les covers sont parfois appréciées, le plus souvent tolérées mais ici, c'est une véritable faute de goût : c'est la mouche dans le potage, le poil dans la sauce, le ... Je continue ?
Non pas que ce titre soit mauvais en soit car j'apprécie énormément ce groupe (ce n'est pourtant pas le meilleur du combo allemand, loin de là), mais dans cet écrin, que vient faire un titre heavy repris avec chant black ? Déconcertant ! Le trou Normand ?!

Heureusement, le serveur remarque notre mine aigrie et nous apporte le digestif de suite (un peu tôt certes, dans un protocole qui se respecte, mais on ne va quand même pas commencer à faire la fine bouche).
On touche au divin sur le dessert avec un "Aeon" grandiose où la guitare vous explose littéralement au visage, avec une fin d'une virtuosité sans limite. On crie au génie et on en redemande.

Arrive finalement le moment tant redouté de l'addition.
Neuf plats, un peu moins de 44 minutes de bonheur, entachées par quatre minutes hors sujet... Qui auront pour conséquence de voir échouer le groupe aux portes du 5/5 du guide NIME.
Mais ne faisons pas l'erreur de ne pas se délecter avec cette production savoureuse, qui ne ressemble, ni à du gavage, ni encore moins à cette cuisine française très (trop) recherchée avec « rien dans l'assiette ». Ici, EToS pense à nous, et de quelle manière !
On sort le chéquier, on règle sans sourciller et on se permet même de laisser un gros pourboire à la production qui nous a servi un bien beau repas dans un cadre enchanteresque. La classe, quoi !
Toques basses, messieurs les nordiques !

Verdict : 4,5/5 très gros, très beau et pas usurpé pour un sou.


Conseils : Il n'est pas nécessaire de s'installer à la table à jeun. Toute connaissance des autres bonnes adresses de la région n'est pas incompatible avec la découverte de nouvelles !

Surprise : Pas d'indigestion, ni de relents douteux ici. On quitte la table le ventre léger et les oreilles enchantées par ce voyage au pays des sens.

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   FENRYL

 
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   (2 chroniques)



- Altti Veteläinen (chant, basse)
- Jarmo Puolakanaho (guitare)
- Antti Kokko (guitare)
- Pasi Hiltula (claviers)
- Petri Sankala (batterie)
- Juha Kylmänen (chant clair sur 5, 6)


1. Aurora Borealis
2. Heart Of Wilderness
3. Prophetian
4. Fall Of Man
5. The River Flows Frozen
6. The Last One For Life
7. Sick, Dirty And Mean
8. Blood Of Hatred
9. Aeon



             



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