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2006 2 A Day Of Nights
 

- Style + Membre : Julie Christmas

BATTLE OF MICE - A Day Of Nights (2006)
Par VOLTHORD le 23 Mars 2007          Consultée 6718 fois

Quelques lumières mouvantes dans des flots de ténèbres dormantes. La crainte, l'angoisse.
Rythme séché de sentiments, distorsion envahissante, chant clamé sans couleur. Rien de bien nouveau derrière ce "Lamb Of Labrador", dans une veine Postcore classique, efficace, et qui introduit finalement assez étrangement un album qui se classe sans le moindre des doutes parmi les meilleurs de l'année 2006.
A Day Of Nights est le reflet de la "putréfaction mentale" (Cf site officiel) d'une poignée de Ricains désabusés, et si le terme peut prêter à sourire, il est pourtant trop vrai pour ne pas être cité.

Obscur comme son titre, sobre comme les polices de caractères, étrange comme ses quelques lumières dansantes… on pourrait balancer un premier jet d'encre en cadrant BATTLE OF MICE entre les grands groupes du genre (NEUROSIS, ISIS), voir derrière, et lui accorder peut être les déviations planantes d'un THE GATHERING plombé au mercure.
Mais où plane-t-on ici ? Sur un air maladif ("Lamb Of The Labrador", "Salt Bridge"…), au mieux mélancolique ("Wrapped In Plain"), entre quatre murs étriqués, une guitare charriant le poids d'une matière envahissante de teintes sombres, et une batterie frappant la mesure du temps freiné par l'angoisse. Les limites artistiques notables sur les premiers morceaux se perdent dans un univers émotif tout simplement...particulier.

Un monde étrange, partagé entre un mauvais rêve, un véritable cauchemar et une succession d'émotions antagonistes, de visions irréalistes, confuses, rendues par les métaphores non moins tordues d'une écriture semblant couler de la plume d'un Lewis Carrol sous prozac.
L'imagé se perd avec le réel, l'on se sent envahi par une terreur douce, dissimulée, non dans l'ombre, mais dans les lumières. On lorgne presque vers le ressenti du cinéma Lynchien, franchissant les barrières du masochisme en le dispersant dans une foule d'images plus denses, plus grises, aux apparences presque rassurantes.

Car au milieu de ce bourbier claustrophobique, la mélancolie prend la forme d'un possible échappatoire. L'on s'agrippe à un chant féminin qui nous apparaît parfois plus fiable, presque lumineux… une fois enfantin, plus aérien, rappelant Anneke Van Giersbergen …une fois amélodique, râleur, plaintif, soudain hargneux, dégueulant de haine, ou plus subtilement sadique.
L'occasion est trop belle, l'intonation est trop instable pour être vraie, les diversions mélodiques contribuent au final à nous enchaîner plus facilement dans ce désespoir au comble de l'esthétisme. Les images de "Sleep And Dream" se mêlent aux larmes chaudes de "Wrapped In Plain", succédé par les exaltations torturées de cynisme d'"At The Base of The Giants Throat", d'où s'échappe un break à l'arpège calme, embué par ses murmures harassés… puis deux dernières minutes ponctuées d'un clavier froid, d'une pluie couvrant les cris de terreurs. Une cinématique sans image mais qu'on a trop peu de mal à se figurer.

Et là où "Lamb Of Labrador" griffonnait les quelques traits d'une musique lourde mais peu intuitive, "Cave Of Spleen" nous fermera les portes d'une folie artistique tout simplement Géniale.

Evidemment, BATTLE OF MICE est encore limité par une conception assez classique du Postcore, mais s'accapare pourtant un travail de fond des plus intriguant, aussi éreintant qu'étreignant.
Noir de Callisto était jusque là l'album de l'année en matière de Postcore... depuis la découverte de "A Day Of Nights", la donne a sans doute quelque peu changé.

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   (3 chroniques)



- Josh Graham (guitare, claviers)
- Julie Christmas (chant)
- Joel Hamiltom (batterie, basse)
- Tony Maimone (basse)
- Joe Tomino (batterie)


1. The Lamb And The Labrador
2. Bones In The Water
3. Sleep And Dream
4. Salt Bridge
5. Wrapped In Plain
6. At The Base Of The Giant's Throat
7. Cave Of Spleen



             



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