Une oeuvre que j'ai mis du temps à appréhender. Je ne suis d'ailleurs pas trop d'accord lorsque Volthord trouve que le groupe est "encore limité par une conception assez classique du postcore". BATTLE OF MICE regorge, à mon sens, d'un mélange des genres que l'on doit en partie aux deux membres principaux. Pas vraiment postcore, pas vraiment noise, ni totalement atmosphérique, BATTLE OF MICE c'est avant tout le résultat d'une relation très spéciale entre Josh Grahams (la tête pensante) et Julie Christmas (la tête chantante). Une relation faite de dégoût et d'inimitié, mais qui fonctionne grâce à une excellente entente musicale. Et toute l'ambiguïté qui lie ces deux personnes se retrouve propulsée au devant de A Day Of Nights. Si l'influence de Neurosis se fait clairement sentir (ce n’est pas pour rien que Josh Grahams est le sixième homme du groupe), le duo nous immerge dans un monde suintant le malaise de bout en bout. Un malaise qui ne cesse de croître et que l'on doit en partie au chant psychotique et résolument schizophrène de la furie Julie Christmas. Jamais totalement fou, mais résolument malsain, BATTLE OF MICE est un groupe rare dans le sens où il procure des sensations ambivalentes, laissant l'auditeur sur la brèche. Les pulsions sont là, mais toujours contenues, sous-jacentes et jamais révélées. Cette retenue des sentiments donne la sensation d'une folie qui ne s'évacue pas, nous étouffant d'une angoisse persistante, latente et vicieuse. Rampant? A Day Of Nights l'est assurément. Dérangeant? Tout autant. Excellent? Bin oui pardi! Une excellente surprise qui confirme tout le bien que je pense du monsieur qu'est Josh Grahams.