The Poodles est un super-groupe suédois tout récent qui s'est formé autour de quelques musiciens qui ont fait leurs preuves dans divers combos: le chanteur Jacob Samuel(TALISMAN, MIDNIGHT SUN), le guitariste Pontus Norgren(ZAN CLAN, GREAT KING RAT...), le bassiste Pontus Edberg(LIONS SHARE, ZAN CLAN) et le batteur Christian Lundqvist(R.A.W). Pour l'élaboration de son premier album studio, ce groupe a bénéficié de l'apport de quelques songwriters de renom(Matti Alfonzetti, Tommy Denander).

En cette année 2006 sort donc ce premier opus de The Poodles, intitulé "Metal will stand tall". D'autre part, on signale que ce quartette a failli représenter la Suède lors du dernier concours Eurovision(remporté par LORDI). Ce groupe semble donc conditionné pour cartonner. On attend monts et merveilles de ce super-groupe, mais on est également méfiant car on se demande si celui-ci peut être crédible à terme...

Musicalement, The Poodles pratique un hard rock catchy, mâtiné de relents pop et peut être comparé à WIG WAM, voire SWEDISH EROTICA. Le début de l'album laisse entrevoir de très grandes choses. C'est "Echoes from the past" qui ouvre les hostilités: compo hard mélodique ultra-accrocheuse, refrain imparable, mélodies subtiles comme les scandinaves savent si bien faire. La recette est d'une efficacité redoutable. Et le titre qui suit, "Metal will stand tall", va mettre tout le monde d'accord: il s'agit là d'un hymne heavy metal festif, avec toutefois un petit côté rock en plus, un refrain ultra-fédérateur et irrésistible, des choeurs entraînants, joyeux et le chanteur Jacob Samuel se déchaîne en partant sans retenue dans les aigus. Le titre suivant, "Night of passion", est un mid-tempo heavy-rock à l'européenne comme on l'aime: assez direct et allant à l'essentiel, sans fioriture. On se dit qu'on tient alors quelque chose d'énorme.

Et bien, pas vraiment, en fait... Les choses se gâtent dès le quatrième titre, la ballade "Song for you". Cette ballade part dans tous les sens, sans véritable fil conducteur, avec plein d'idées qui se chevauchent sans qu'on comprenne vraiment le pourquoi du comment. L'idée de base était sans doute ambitieuse, intéressante, mais le résultat final est plutôt déroutant. Cet album propose une tripotée de titres conventionnels, archi-téléphonés tels que "Shadows", "Lie to me", "Rockstar", pas assez punchy et dont les relents "Queen-esques" ne sont guère convaincants, "Don't give up on love", peut-être trop radiophonique, ou encore la ballade "Crying" moyenne, qui ne sort pas du lot.

On retrouve bien quelques autres bons titres, quand même, sur cet opus: "Dancing with tears in my eyes", une cover de ULTRAVOX(un des hits des 80's, en passant) très rythmée, entêtante, avec un final plus enlevé, plus mordant, "Number one",une compo hard rock festive, catchy, joyeuse, accompagnée par quelques cuivres discrets et "Kingdom of heaven", une compo hard rock bénéficiant d'un enrobage moderne judicieux.

Au final, il y a à boire et à manger sur cet album. Celui-ci n'est pas mal intrinsèquement, il s'avère assez sympa à écouter, mais on a l'impression que le groupe peut mieux faire, qu'il n'exploite pas son potentiel. Dans l'ensemble, "Metal will stand tall" laisse sur sa faim car il ne confirme pas son départ fantastique et les titres sortent rarement du lot. A l'avenir, The Poodles, s'il n'en reste pas là, devra davantage peaufiner ses compos, si possible sans l'apport de songwriters extérieurs, et peut-être qu'il pourra franchement donner le meilleur de lui-même. Bref, The Poodles pouvait mieux faire...