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METAL PROG  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1992 Shadow Gallery
1995 Carved In Stone
1998 1 Tyranny
2001 Legacy
2005 Room V
2009 1 Digital Ghosts

COMPILATIONS

2007 Prime Cuts
 

- Style : Dream Theater, Dalis Dilemma

SHADOW GALLERY - Room V (2005)
Par JEREMY le 16 Juillet 2005          Consultée 9281 fois

Il aura fallu quatre longues années aux américains pour donner un successeur à « Legacy », pièce sombre et épique qui coupait complètement avec la douceur lumineuse de « Tyranny », chef d’œuvre incontestable du groupe. Après avoir clamé un peu partout que « Room V » était la suite de « Tyranny », l’attente des fans n’en était que plus insoutenable. Enfin, aujourd’hui, IL sort. Première impression plutôt bonne : le digipack est parfaitement réussi. La deuxième impression est, quant à elle, plutôt mitigée…

En effet, aux premières écoutes, on se retrouve noyé sous un déluge de note et de plan qui partent dans tout les sens au point qu’on ne sait absolument plus ou donner de la tête. Par moment, « Mystery », « Christmas Day », « Spoken Words », et finalement presque tout les autres titres de « Tyranny » se rappellent à notre bon souvenir, principalement sur la première partie du disque. Et c’est la que la déception arrive : on a l’impression de n’avoir à faire qu’à du réchauffé. Mais quatre ans pour sortir un album de « remix », ça fait beaucoup non ? Les gars de Shadow Gallery ont dû nous concocter une petite surprise de leur cru. Alors, la recette miracle pour apprécier « Room V » ?

Assis tranquillement dans un bon fauteuil, je me laisse immerger dans l’ambiance feutrée de « Room V » , car c’est assurément à ça que servent les premières pistes du disque. Pourtant rapides, techniques, presque heavy, elles nous font tourner la tête et perdre nos repères. De temps en temps, un refrain, une ligne de chant, un solo déjà connu surnage de cette déferlante et nous laisse dans un état second. Shadow Gallery n’a rien perdu de son charme. « Confort Me », nouveau duo entre Mike Baker et Laura Jaeger (c’est déjà elle qui nous avait enchanté sur « Spoken Words »), puis « The Andromeda Stain », à l’ambiance Dream Theaterienne, et « Vow » mélangent habilement les passages issus de « Tyranny » aux nouvelles et excellentes compositions.

Premier constat à la fin du troisième acte : la production est encore une fois typique de Shadow Gallery (certains y verront quelque chose de trop light, voire plat, pour ma part cette impression de fraîcheur me fait un bien fou et retranscris à merveille les émotions éthérées transportées par ce troisième acte), la part belle est faite à l’instrumental, et plus particulièrement à la guitare de Brendt Allman dont les soli, fluides, relativement lents, sont plus que jamais porteur d’émotion notamment grâce à un son tout simplement énormissime (rappelant par moment celui de David Gilmour sur les meilleurs Pink Floyd !)

Si l’acte trois est très proche de « Tyranny » et donc trop prévisible (bien que superbe, cette impression de déjà-entendu récurrente gâche une bonne partie du plaisir), ce n’est absolument pas le cas de l’acte quatre. La transition s’opère avec « Lamentia », court interlude ambiant, et « Seven Seas », pièce instrumentale, progressive à souhait, se targuant sur toute sa seconde partie d’un duel clavier-guitare splendide. Puis soudain, la rupture totale dans cette atmosphère de sereine tranquillité : « Dark ». Un verre se brise, un cri retenti, une autre ambiance s’installe aussitôt, plus lourde, plus sombre, à mi-chemin entre celle ‘habituelle’ et celle de « Legacy ».

« Torn » se pose comme l’une des pièces les plus marquantes du disque, lancinante, animée par des claviers cristallins sur sa première partie, elle se transforme en une ode incantatoire grâce à des chœurs divins appuyés par des soli de guitares qui ne le sont pas moins. « The Archer of Ben Salem » se fait plus heavy, et est transcendé par un Mike Baker hallucinant (son chant sur les premières mesures du morceau est bien plus profond qu’habituellement, et donne une nouvelle dimension au morceau). En revanche, à partir d’« Encrypted », l’attention retombe brutalement. Non pas qu’il soit mauvais, mais la durée maximale pour un album de prog’ a été dépassée (une heure environ) et malgré toute la bonne volonté du monde, il est très difficile de continuer à se concentrer. Heureusement que les deux derniers titres, « Room V » et « Rain » sont assez accessible et ne demande pas trop d’effort pour être appréciés (quel refrain sur « Room V » !), sinon la fin d’album aurait été indubitablement gâchée par sa durée.

Outre sa longueur excessive (79 minutes, c’est à dire un album impossible à écouter d’une traite), le principal défaut de ce « Room V » est d’être sorti exactement le même jour que l’Octavarium de Dream Theater, et avoir pris le risque de se faire substituer à celui-ci en cas d’accroche difficile (ce qui est effectivement le cas). En revanche, les fans de Dream Theater, en cas de déception de leur côté, se pencheront sur ce disque. Mais d’une manière générale, avoir deux excellents disques de progressif à assimiler en même temps risque de rendre les choses ardues pour ce « Room V », puisqu’il est assurément le moins attendu. De plus, j’ai l’impression que le chant de Mike a pris un sérieux coup de vieux. Sa façon si particulière de terminer ses phrasés devient presque horripilante par moment (surtout quand elle est utilisée de manière outrancière). Heureusement, le chant de Carl cadden James apporte quant à lui un autre registre et une pêche sur « The Archer of Ben Salem ».

En tout cas, pour ma part, je lui préfère son prédécesseur officieux qu’est « Tyranny » car plus cours, plus accessible, et peut-être plus riche en émotion que celui-ci (mais c’est évidemment une interprétation personnelle, vous vous en doutez). Je m’attendais aussi à voir le groupe explorer des horizons plus noirs, déjà abordé avec « Legacy », et s’orienter peut-être un peu plus vers un metal progressif à la Zero Hour. Ce n’est pas une déception car ce disque foisonne d’idée et s’en trouve pratiquement inépuisable, mais j’avoue que je m’attendais à quelque chose de différent. Bilan : manque de prise de risque certain de la part des américains, mais la qualité reste incontestablement la même, si ce n’est mieux !

Vous avez trouvé cette chronique terriblement longue ? Pas de chance, il en est de même pour l’album. Vous vous êtes ennuyé comme jamais en n’en lisant à peine la moitié ? Heureusement, ce ne sera pas le cas à l’écoute du disque. Achat conseillé pour ceux qui ont apprécié « Tyranny », et obligatoire pour les fans de prog’ qui ne connaissent pas ledit album. Les autres en revanche, si vous n’avez guère était enthousiasmé par « Tyranny », inutile de dépenser vos sous ici. Quant à ceux qui n’aiment pas le prog’, ils n’auront même pas lu ces lignes. A bon entendeur…

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   JEREMY

 
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- Mike Baker (chant)
- Carl Cadden-james (basse)
- Brendt Allman (guitare)
- Chris Ingles (claviers)
- Gary Wehrkamp (guitare, claviers)
- Joe Nevolo (batterie)


- act Iii
1. Manhunt
2. Comfort Me
3. The Andromeda Strain
4. Vow
5. Birth Of A Daughter
6. Death Of A Mother
7. Lamentia
- act Iv
8. Seven Years
9. Dark
10. Torn
11. The Archer Of Ben Salem
12. Encrypted
13. Room V
14. Rain



             



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