Chris Antoniou enfile pour la troisième fois son costume de chef d’orchestre diabolique et accouche douloureusement d’une autre œuvre néo-classique expérimentale, née sous l’étoile du chaos et s’intitulant « The Scarlet QUEEN ».

Dès les premiers coups de cymbales, le maître à penser de Chaostar parfait des atmosphères inquiétantes, nous ouvrant les portes de son concept orchestralement vampirique.

« The Scarlet QUEEN » fais donc penser à une musique de film d’horreur qui se suffit à elle-même, l’image s’imposant au fil de la pièce dans l’esprit de l’auditeur. Dans la droite lignée des précédentes réalisations, ce troisième opus est construit sur une base d’arrangements symphoniques dantesques et tordus, se mêlant à des samples électroniques.

Ces derniers sont a la fois plus présent mais également mieux intégrés que par le passé, ajoutant ce sens incontournable de l’anachronisme déconcertant (mais pas incohérent, ce qui fait toute son excellence) à une musique déjà bien déroutante.

Le chef d’orchestre joue avec l’auditeur comme avec une marionnette, le perdant dans ses quelques pensées décadentes et malsaines, l’attirant dans ses compositions minutieuse et déstructurées (le comble de la linéarité).

La succube Natalie Rassoulis est toujours aussi incontournable, peut être même encore plus surprenante par la tournure de sa voix, plus théâtrale, toujours plus belle et maléfique. Les chœurs féminins l’accompagnent par moment et viennent renforcer le côté imposant et grandiloquent de l’œuvre.

En conclusion, « The Scarlet QUEEN » est une œuvre de néo-classique grandiloquente et déconcertante (sûrement le plus gros point fort du CD), vampirique et anachronique, qui s’écoute en fermant les yeux du début jusqu’a la fin...

Cet album est à mon avis la définition même de musique « imagée », et à mon avis l’une des meilleures sorties de musique ambiante de l’année 2004 !