Après l'excellent EP 5 titres "Paradigma" sorti en 1995, sur lequel TAD MOROSE nous proposait un heavy metal plus direct et plus incisif que celui proposé sur leurs deux premiers albums, revoici nos suédois avec "A mended rhyme", leur troisième album.

Cet album, voit à la surprise générale, l'arrivée d'un nouveau chanteur, Urban Greed en lieu et place de l'excellent Kristian Andren (qui est parti rejoindre entre-temps MEMENTO MORI).

A l'image de "Paradigma", ce troisième album propose un heavy metal beaucoup plus lourd et beaucoup plus direct que "Sender of thoughts" (à l'image de "The trader of souls"), beaucoup plus sombre aussi ("the vacant lot"). Malgré une place prépondérante laissée au clavier, les breaks atmosphériques auxquels le groupe nous avait habitués par le passé n'existent quasiment plus.

L'arrivée de Urban Greed, y est sûrement pour quelque chose. Parce qu'il dispose d'une voix beaucoup plus écorchée et agressive que son prédécesseur, et que par conséquent, il semble vraisemblablement plus à l'aise sur des titres plus directs et agressifs ("time of no sun").

"A mended rhyme" a constitué pour ma part une semi déception. Le groupe a perdu sa "patte" si caractéristique de ses deux premiers albums. "Paradigma" le laissait entrevoir certes, mais les titres sur cet Ep sont d'un tout autre calibre que ceux constituant ce "A mended rhyme". Le groupe alterne en effet le bon et le moins bon sur cet album. "The dragon tide" en est l'illustration parfaite : ce titre laisse place à des rythmiques et mélodies tout à fait somptueuses. A coté de cela, le clavier vient gâcher un peu l'ensemble avec ses sonorités beaucoup trop FM. De plus, Urban Greed, dispose sur ce titre d'un chant beaucoup trop poussif. Dommage!

Et c'est un peu comme cela tout au long de l'album. Sur "circuit vision", titre qui ouvre l'album, les rythmiques rappellent sensiblement l'ancien matériel (pour notre plus grand plaisir), les mélodies sont belles, mais encore une fois Urban Greed se montre peu à son avantage et le clavier sonne vraiment trop commercial (comme sur la magnifique intro de "A mended rhyme").

Mais, rassurez vous, la qualité est quand même présente sur cet album. C'est juste que TAD MOROSE n'est plus tout à fait... le même TAD MOROSE. Néanmoins, les suédois excellent sur certains points : mélodies, technique, titres alambiqués.

Le presque doom "But angels shine" est une pure merveille et n'est pas sans rappeler un certain MORGANA LEFAY : riffs et rythmiques plombés, soli impeccables. "Time of no sun", lequel fait la part belle aux mélodies et sur lequel Urban greed chante très bien, est également un titre qui m'a tapé dans l'oeil. Enfin, "Goddess of chaos" (entre douceur, finesse et agressivité) est pour moi la pièce maîtresse de l'album et rappelle beaucoup l'ancien matériel du groupe. Un excellent titre!

Pour résumer, ce troisième album n'est pas mauvais loin de là mais ne dispose plus de toute la magie qui caractérisait autrefois le groupe. De ce fait, je considère ce "A mended rhyme" comme un album de transition qui a vu l'arrivée d'un chanteur au registre fort différent de son prédécesseur. Et de toute évidence, avec le départ de leur claviériste après cet album on comprend plus aisément le changement de cap (plus heavy) effectué par le groupe avec le très bon "undead" qui sortira en 2000.