Vordven fut créé en 1996 par Metti Kaasalainen (guitares, claviers) et Mika Packalen (guitares, claviers, vocaux). Le line up se renforça par la suite avec l’arrivée de Pekka Koponen à la batterie, Rami Suontausta à la basse, Joni Virtanen (encore) aux claviers et (plus tard) Piritta Repo au chant féminin.

Après avoir sorti une première démo « When the wind blow for the first time » et signé chez No Colours, ils se taillèrent une bonne réputation scénique en enchaînant les premières parties de groupes moyennement connus tels BARATHRUM, FALL OF THE LEAFE, NIGHTSIDE…

C’est deux ans plus tard que « Towards the frozen stream », le premier album studio du groupe, sortira (alors que les norvégiens l’avaient enregistré en 97).

Leur pari : entraîner l’auditeur dans un Black Metal « rapide, majestueux et parsemé d’influences folkloriques ». Pari (presque) réussi, le groupe montre avec ce premier opus un excellent potentiel. Les nombreux claviers atmosphériques, symphoniques ou plus proches des vents (trombones, flûtes) sont maniés avec habileté et ne manquent pas de rappeler un certain Sear Bliss (période Forsaken Symphony). Les guitares tranchantes et mélodiques se mêlent à cet assaut de musique épique, glaciale, éthérée voir même onirique. Matti et Mika montrent qu’ils peuvent être plus que de simples outsiders pour ce qui est de composer des morceaux enchanteurs et à la fois complexes, n’hésitant pas à inclure des breaks à la guitare sèche, de multiplier les mélodies, donnant un revers orchestral aux compos.

Le chant black dominant, jouant dans un registre aigu manque malheureusement de coffre, un défaut qui ne sera pas compensé par les magnifiques refrains aux chants clairs masculins/féminins (ces derniers étant très réussis au passage).

On regrettera également que la production ne soit pas a la hauteur de la complexité de « Towards the frozen streams ». Trop condensé, le son ne met pas clairement en valeur chaque instrument et la musique de Vordven donne parfois l’impression d’être enregistrée sur une seule et unique piste ou se superposent la dizaine d’instruments. La batterie s’entend plutôt mal, un comble.

Produit Underground donc, avec ses avantages et ses défauts, mais qui à l’heure actuelle n’a pas réussi à s’imposer. La troupe Norvégienne de Vordven a un potentiel énorme, malheureusement mal exploité par un label qui lui non plus n’y peut pas grand chose…

Les amateurs de metal épique, nordique (ai-je le droit de dire Viking ?) et atmosphérique à la Falkenbach ou Sear Bliss devraient assez vite trouver leurs marques avec ce « Towards the Frozen Stream ».