House Of Lords est un groupe de hard Rock traditionnel formé en 1988 par des membres de GIUFFRIA (le claviériste Gregg Giuffria et le bassiste Chuck Wright qui avait aussi fait ses armes dans QUIET RIOT). Ken Mary (batterie, ex -ALICE COOPER) et Lanny Cordola (guitare) arrivent alors pour compléter le line-up de ce supergroupe. Ayant attiré l'attention du bassiste leader de KISS Gene Simmons, celui-ci les signe à l'époque sur son label Simmons Records (RCA/BMG).

Le chanteur James Christian avait depuis rejoint le groupe et le premier album auto intitulé et produit par Andy Johns (LED ZEPPELIN, ROLLING STONES rien que ça) sort en 1989. Fort de ce premier opus plus que bien accueilli, HOUSE OF LORDS part sur les routes avec CHEAP TRICK et SCORPIONS. En 1990, Lanny Cordola quitte le groupe et plusieurs fameux guitaristes viennent jouer sur le deuxième album, Sahara : Doug Aldrich (futur BAD MOON RISING, DIO et WHITESNAKE) qui partira en tournée avec eux, Rick Nielsen (CHEAP TRICK) et Chris Impellitteri. Sahara enfonce encore le clou, notamment avec le single "Can't Find My Way Home" (une reprise de BLIND FAITH). Un troisième album sort, beaucoup plus mélodique, Demon's Down avec un line-up quelque peu modifié. Enormément demandés par divers artistes, les membres du groupe s'éparpillent et la Maison des Seigneurs sombre sans qu'on s'en aperçoive.

2001 marque le retour du groupe avec son line-up d'origine, et il faut attendre 2 ans pour qu'ils passent en studio en vue d'un prochain album ... sans Gregg Giuffria qui a préféré se concentrer sur sa carrière solo. Voilà pourquoi sur les différents morceaux de ce The Power And The Myth on retrouve pas moins de 4 claviéristes : Derek Sherinian (DREAM THEATER), Alan Okuye (RAT BAT BLUE), Sven Martin (TATTOO) et Ricky Philips (BAD ENGLISH, STYX). Des claviers quasiment toujours présents sur ce disque, leur apogée figurant sur le morceau titre "The Power And The Myth", un instrumental qui sonne très très prog (avec synthés, orgue Hammond et tout le toutim). Normal, c'est le seul morceau où joue Derek Sherinian ;).

L'album est plaisant sans être tripant, la qualité musicale est là, indéniablement. A l'écoute du premier morceau on se demande si l'énergie sera au rendez-vous au même titre que la mélodie. Ce disque est en effet très "léché", bien arrangé (le joli "Am I The Only One"), on aurait peut-être aimé plus de spontanéité mais c'est ce qui fait la musique d'HOUSE OF LORDS après tout. Des consonances orientales sympathiques ("Today", "The Rapture"), une jolie ballade ("Child Of Rage") dont le début intimiste fait penser au "Knockin On Heaven's Door" de Bob Dylan.

Le Rock/hard gentillet de HOUSE OF LORDS est plaisant sans pour autant renverser les montagnes ("All Is Gone", "The Man Who I Am"), se faisant assez rarement catchy. J'aurais aimé pour ma part qu'un groupe possédant de tels talents se fasse un peu plus mordant à l'instar de "Living In Silence" (jolie rythmique tribale) ou "Mind Trip". Ce qui fait de "The Power And The Myth" un bon album de Hard Rock vintage mais qui m'aura laissé quelque peu sur ma faim.