Décidément après un live de haute volée, Molly Hatchet a fermement décidé de laisser son empreinte sur cette année 2003 en nous proposant pour les fêtes un album/best of de 17 titres (plutôt 16, « 25th Aniversary Song » étant un très court instrumental censé célébrer le quart de siècle de l’institution sudiste) entièrement réenregistré avec le line-up actuel. Le tout donne, comme pour celui récent de SAXON , un impression d’unité à l’ensemble, défaut généralement commun à tous les best-of. La production est sans surprise : c’est à dire excellente avec un son très live convenant à la perfection au hard sudiste. Au passage, l’on se peut que saluer des deux mains le jeu tout en feeling de Bobby Ingram, déclaré champion par KO des riffs qui font remuer les popotins et des solos épiques.

En ce qui concerne le choix des titres, aucune surprise tous les classiques oldies sont là. Ces derniers sont interprétés avec une pêche incroyable. Alors pour une fois tant pis si, après plus de deux décennies de bons et loyaux services, il ne reste plus aujourd'hui aucun membre du line-up originel, les membres actuels s’en tirent avec une maestria qui impose le respect.
La set-list est donc proche de la perfection (avec au menu deux compositions plus récentes co-signé par le duo Galvin/Ingram « Goodbye To Love » et « Epitaph / Memories / The Great Beyond » prouvant si besoin était l’éclatante vitalité du combo) bien que l’on aurait pu aimer que le groupe nous gratifie d’un double album. Cette initiative nous aurait certainement offert la possibilité de découvrir quelques trésors cachés ou autres raretés au sein de leur très fournie discographie.

Quoi qu’il en soit force est de constater que quelque soit le registre bluesy, Rock voire carrément hard, le résultat est surprenant de fraîcheur et de spontanéité que bien des jeunes groupes peuvent envier. En fait, cet album complète à merveille le live « locked & loaded », très axé sur les dernières réalisations du groupe ("Devil's canyon" en 1996; "Silent reign of heroes" en 1998 et "Kingdom of XII" en 2000) et s’avère un complément indispensable pour les petits jeunes comme moi ayant ratés les premières réalisations de cette légende du grand sud.

Pour conclure, on peut encore une fois constater que depuis le split des légendaires Blackfoot, Molly Hatchet est aujourd’hui le plus hard et sans doute le meilleur représentant du drapeau confédéré lorsqu’il s’agit de proposer un boogie endiablé élevé aux duels de guitares soutenus par des vocaux râpeux à souhait, décapés au Jack Daniel's et un piano très Rock'n'rollien que l’on jurerait sorti des meilleurs films de John Ford svp!