Molly Hatchet, le légendaire groupe de Rock sudiste, débarque à nouveau dans les bacs des disquaires avec une nouvelle galette. Ce coup-çi, il s'agit d'un double album live bourré jusqu'à la gueule avec 21 chansons enregistrées en Allemagne, dans 3 endroits différents(Breme, Hambourg, Festival de Wacken). Ce qu'il faut savoir, c'est que le sextette ricain est très populaire Outre-Rhin.

"Locked and loaded" retrace l'énergie scènique et la qualité de jeu des musiciens de Molly Hatchet et démontre que ceux-çi ont encore la gnaque, enterrent facilement bon nombre de jeunes combos à la mode. Bien qu'ayant 25 ans d'ancienneté, Molly Hatchet ne se contente pas de vivre dans le trip nostalgique. En effet, la bande à Bobby Ingram (le guitariste du groupe) joue en grande majorité des titres issus de ses 3 derniers albums studio("Devil's canyon" en 1996; "Silent reign of heroes" en 1998 et "Kingdom of XII" en 2000). Choix judicieux car ceux-çi renferment d'excellents titres("Heart of the USA", "Mississippi moon dog", "Miss Saturday night", "Edge of Sundown", "Saddle tramp", "Devil's canyon") qui, en plus de passer le test de la scène avec succès, s'accordent très bien avec les vieux hymnes que sont "Whiskey man", "Beatin' the odds", "Bounty hunter", la ballade "Fall of the peacemakers" ou encore "Flirtin' with disaster". Qui plus est, le sextette gratifie son auditoire de 2 reprises bien senties: "Dream I'll never see", de Greg Allman et "Tumbling dice" des Rolling Stones.

L'interprétation, dans l'ensemble, est efficace, énergique. Phil McCormack, le chanteur, est très en voix(écoutez un peu la façon dont il harangue la foule sur Miss "Saturday night"); les musiciens, quand à eux, s'en donnent à coeur joie en allongeant les solos sans, toutefois, tomber dans l'excès du superflu.
Les notes de piano, voire d'harmonica, présentes sur plusieurs titres confèrent à ceux-çi une dimension supplémentaire. Le public, lui, est en parfaite harmonie avec le groupe et il sait se faire entendre entre et/ou pendant les chansons.

Même s'il ne reste plus un seul membre du line-up original; force est de constater que Molly Hatchet est pleind de vitalité, en a encore suffisamment dans le ventre pour balancer la sauce. Bobby Ingram déclarait récemment dans le magazine Rock Hard que les groupes de Rock sudiste avaient la peau dure, en référence à leur longévité. En ce qui concerne Molly Hatchet, plus foncièrement hard que ses confrères; ce double live en est la preuve éclatante.

Alors que de jeunes groupes de southern Rock (Alligator Stew, Catawompus, Laidlaw...) montent au créneau, la vieille garde représentée par Doc Holliday, Molly Hatchet, Lynyrd Skynyrd(entre autres) démontre qu'en 2003 elle est encore pleine de ressources. Le Rock sudiste va très bien, merci pour lui.