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HARD SUDISTE  |  STUDIO

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1978 Molly Hatchet
1979 Flirtin' With Disaste...
1980 Beatin The Odds
1981 Take No Prisonners
1983 No Guts No Glory
1984 The Deed Is Done
1989 Lightning Strikes Twi...
1996 Devil's Canyon
1998 Silent Reign Of Heroe...
 

- Style : Ted Nugent, Lynyrd Skynyrd, .38 Special, The Georgia Thunderbolts

MOLLY HATCHET - Beatin' The Odds (1980)
Par HAPLO le 11 Janvier 2022          Consultée 1720 fois

1980… L’âge d’or pour qui connaît le groupe auquel je m’attaque aujourd’hui devant tes yeux ébahis, ô lecteur tant fidèle qu’attentif ! 1980 ; année décisive sur laquelle vient se briser une décennie de pur délire musical métallo-mélodique et au cours de laquelle des monstres sont nés (et remplissent encore des stades aujourd’hui !) alors que d’autres ont été submergés par la drogue, l’alcool, la fumette, le sexe XXL… ou tout ça à la fois ! MOLLY HATCHET y connaît alors ses heures de gloire avec une salve d’albums cultes qui se succèdent à la vitesse d’une bonne rythmique texane mais dont ni le niveau de complicité instrumentale ni la chaleur riffée ne seront jamais vraiment retrouvés depuis... ou alors en plus mou et en moins piquant… Bref, du pain béni pour tout kroniqueur NIMIEN qui se respecte et qui, en plus, a vécu ces années folles coincées entre la fin du Disco, la naissance de la Pop Funk permanentée et l’émergence de ce bon gros Hard Rock de la NWOBHM !

Joli paquet cadeau que je nous réservais pour ma centième Kro publiée sur ce bon vieux NIME qui a tant contribué à ma culture musicale, MOLLY HATCHET représente bien plus qu’un combo de Southern Rock folklorique et destiné à faire taper du pied : Il a été ma porte d’entrée dans l’univers de la musique électrique où des guitares virevoltantes et acérées tiennent le haut de l’affiche au même titre que le chant. C’est un mini-Haplo alors âgé d’une dizaine d’années qui rentrait, intimidé, dans cette boutique de disques du centre-ville d’Armentières et qui devait choisir une audio-cassette en plastique intégrant sa jolie bande magnétique afin d’alimenter le magnifique radio-cassette qu’un vieux tonton zinzin mais super sympa venait de lui offrir pour ce noël 1980 ! Devant ce mur d’images et de nom inconnus, ma main émue était irrésistiblement attirée par le dessin épique d’un cavalier enfonçant des lignes d’adversaires monstrueux en leur offrant sa poitrine tant en signe de provocation que d’invulnérabilité auto-proclamée. Le nom rythmé et chantant de MOLLY HATCHET finissait de me décider… et liait mon destin à cette musique incroyable que j’allais découvrir quelques heures plus tard avec "Beatin’ The Odds" ; puisque c’est bien de cet album dont il s’agissait alors !

De leur côté, les membres de ce combo magique né autour de Jacksonville en Floride, se foutaient comme de leur premier riff de ma découverte hautement érotique de leur musique, mais se frottaient sûrement les mains en contemplant les ventes de leur troisième opus studio ! Et pourtant, la partie était loin d’être gagnée car après les deux premières cartouches fulgurantes qu’ont constitué "Molly Hatchet" (1978) et "Flirtin’ With Disaster" (1979) ce n’est ni plus ni moins que le chanteur Danny Joe Brown, à la voix si caillouteuse mais si envoûtante, qui se fait la malle. La formation aux trois guitares rebondit néanmoins et se trouve un digne remplaçant en la personne de Jimmy Farrar dont l’organe vocal, empreint de fausse nonchalance mais sachant être puissant, se marie admirablement avec le style et les racines Bluesy Rock de MOLLY HATCHET ! Et n’en déplaise aux inconditionnels de l’ami Brown, ce mariage provoqué par les circonstances fonctionne rudement bien : Le gang de Jacksonville en profite même pour lisser et éclaircir sa signature sonore tout en conservant l’accroche et le swing que fournissent les trois guitaristes (qui s’en donnent toujours autant à cœur joie !), accompagnés dans leurs arabesques électriques par une batterie trépidante ainsi qu’une basse ronde et verbeuse à souhait.

Le combo nous sert de fait sa musique de bikers amoureux de grands espaces rectilignes ; une musique interprétée par des cow-boys imprégnés de Blues, de Rock hargneux, portée par des lignes rythmiques nerveuses, toujours swingantes, aux gimmicks catchy sans omettre ces fameux soli bourrés de feeling qui déboulent sans prévenir pour ne durer que quelques secondes ou à l’inverse s’étendre en mode passage de relais. Bref, ça fleure bon l’asphalte, la graisse de chaîne moteur, les copains, les excès charnels ou alcooliques en tous genres et les couchers de soleil dans les Rocheuses sur fond de barbecue…

Quant à moi, pauvre innocent naïf ayant réintégré mes pénates panamesques, j’insérais religieusement ma cassette de "Beatin’ The Odds" dans mon poste flambant neuf qui, une fois le gros bouton noir "►lecture" enclenché, me donnait l’occasion de recevoir ma première bonne grosse gifle sur une joue rose et (presque) encore enfantine. Une collision sonore et colorée à haute vélocité que je ne suis pas prêt d’oublier ! Embarqué à l’arrache sur la Harley de MOLLY HATCHET alors à son zénith créatif, je ne pouvais qu’être époustouflé par la magnifique balade en trompe-l’œil "The Rambler" aux accélérations progressives hérissées de leurs soli conquérants, renversé par l’irrésistible "Sailor" à la rythmique fonceuse et à ce sifflement de baston de saloon qui lance un solo tant dantesque qu’enivrant, ou encore déboîté par ce condensé de Blues riffé, de feeling et d’énergie contenue constitué par ce "Penthouse Pauper" et ses micro-soli incessants qui vrillent la cervelle. Ici MOLLY HATCHET survole clairement son sujet et affirme par la démonstration qu’il est le patron sans équivalent du style concerné à l’aulne des années 80… À l’exception d’un retournement fébrile de la cassette dans le lecteur pour dérouler la face B, je me tartinais "Beatin’ The Odds" d’une traite...

Or, ce que mes oreilles juvéniles ne pouvaient saisir à l’époque, mais ce qu’elles m’indiquent aujourd’hui malgré leur lamentable évolution en forme de chou-fleur, c’est que nos zicos sudistes font manifestement le forcing afin de conserver cette jolie notoriété acquise sur la lancée de leurs deux premiers opus et que le claquage de porte de Danny Joe Brown, aussi compréhensibles qu’en puissent être les raisons (diabète…), risquait de ternir vis à vis d’un public aussi volage que récent ! Et ils y mettent du cœur et du talent les bougres ! Bien sûr au travers des titres déjà cités mais de façon générale sur l’ensemble des compos qui meublent "Beatin’ The Odds" en y injectant de manière quasi-systématique les ingrédients vertueux cités plus haut (à l’image du très efficace titre éponyme qui ouvre également le bal !). Cela donne donc un album globalement très soigné que certains puristes mal rasés pourront à juste titre trouver un chouïa trop chromé, looké comme un joli missile sol-air et programmé à maintenir le combo au firmament de sa popularité… Ceci au dépend d’un son et d’une musique plus authentiques… Mais que voulez-vous mon bon monsieur, on a pas rien sans rien !

En tout état de cause, ce que je discerne aujourd’hui à la réécoute de ce glorieux album, c’est que dans son souhait de bien faire (ou de se faire des amis !) MOLLY HATCHET pêche un tantinet par excès de zèle en intégrant à cette palette multicolore des titres qui n’auraient manqué à personne et qui dans le meilleur des cas ne font que reprendre la recette vue précédemment mais peut être en omettant d’y intégrer la petite dose d’intelligence punchy qui va bien : "Get Her Back" tout comme "Poison Pen", sans être des trumeaux notoires, s’avèrent lisses et sans intérêt propre. La bonne idée, c’est de les avoir placés à la fin de l’album ! "Beatin’The Odds" n’en demeure pas moins un opus de haute volée sur lequel MOLLY HATCHET montre toute l’étendue de ses talents comme de son énergie et qui s’inscrit dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs… ceci en dépit du changement de chanteur !

On dit qu’au moment de mourir, l’on revoit les images-clés de son existence.

Arrivant enfin au terme de cette grande route serpentine lui ayant fait traverser le continent de la vie, maxi-Haplo entraperçoit le dessin d’un cavalier aux yeux fous cerné par les armes de ses ennemis sur un fond sonore de guitares électriques ultra-véloces : dans une dernière pensée, il accorde un très mérité 4/5 à "Beatin’ The Odds" dont il s’apprête à rejoindre les musiciens qui l’attendent autour d’un barbecue géant qui ronronne dans le grand tipi céleste… Il est heureux !

- pour les accélérations grisantes : "Sailor"
- pour le blues-rock sauce barbecue : "Penthouse Pauper"
- pour écouter en boucle sur la route 66 : le reste de l’album...

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   HAPLO

 
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- Jimmy Farrar (chant)
- Dave Hlubek (guitare)
- Duane Roland (guitare)
- Steve Holland (guitare)
- Banner Thomas (basse)
- Bruce Crump (batterie)


1. Beatin' The Odds
2. Double Talker
3. The Rambler
4. Sailor
5. Dead And Gone
6. Few And Far Between
7. Penthouse Pauper
8. Get Her Back
9. Poison Pen



             



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