MD.45 est un projet réunissant Dave Mustaine, le chanteur du groupe punk Fear, Lee Ving , le bassiste Kelly Lemieux et le batteur Jimmy DeGrasso (Suicidal Tendencies, Alice Cooper, MEGADETH). A sa sortie, The Craving est passé quasiment inaperçu à cause d'un public encore trop occupé à écouter les derniers MEGADETH, sans compter que les critiques de la presse lui ont été défavorables. Pourtant, The Craving aurait mérité un peu mieux que ça car il avait tous les attraits nécessaires pour plaire à la frange extrémiste des fans de MEGADETH face à un Youthanasia mainstream au possible. Grosse bouffée d'oxygène pour le père Mustaine qui revient ici à ses racines et à ses influences punk, The Craving voit le retour du thrash couillu et sans friotures, un son sec et authentique. Bref, la rage est de retour et MD.45 se veut l'antithèse de Youthanasia, ce qui n'est pas plus mal.

Si Dave Mustaine n'occupe pas le chant ici, il sait toujours y faire dans les riffs de tueur et on pensera forcément à MEGADETH sur pas mal de titres. Sa griffe est inimitable sur Day the music died ou les titres speed Fight hate et Nothing is something, typiquement ancré dans l'esprit thrash des années 80 et mêlé à un esprit résolument punk qui en rebutera plus d'un. C'est sur, MD.45 ne contient pas les exploits mélodiques des derniers albums de MEGADETH et le chant monocorde de Lee Ving ne plaira pas à tout le monde. Il se situe à mi-chemin entre Steve Souza (Exodus) et... Blaze Bayley (si si !!!). D'ailleurs, difficile de ne pas penser à un léger décallage entre le chant et la musique. Imaginez Blaze Bayley chanter dans un groupe thrash de la Bay Area et vous aurez une idée du résultat !!! Techniquement, Jimmy DeGrasso enterre Nick Menza à la batterie, ses breaks sur les toms sont bien plus intéressants et élaborés.

The Craving n'est pas resté dans les annales et certains compos sonnent même "amateur", des groupes locaux étant capables de faire aussi bien. C'est est un bon p'tit album, sans prétention, il paye pas de mine. Il devrait faire plaisir aux nostalgiques du thrash destroy de Peace sells ou So far so good so what !! même si qualitativement, il n'a rien de comparable avec MEGADETH. Un esprit que l'on ne retrouvera plus jamais dans MEGADETH, à part peut-être sur The world needs a hero.