Depuis la sortie de "Endangered" en 2001, nous étions sans nouvelles de Pink Cream 69. En ce début d'année 2004, le quatuor basé à Karlsruhe rompt le silence en sortant son 9ème album studio "Thunderdome", ce qui témoigne de la constance et de la persévérance du groupe depuis sa naissance en 1987.

Pour ce nouvel opus, Pink Cream 69 retse fidèle à son style de prédilection, à savoir du hard mélodique bien produit, bien arrangé et servi par des refrains délicieusement accrocheurs. Après une brève intro anecdotique, on rentre dans le vif du sujet avec "Thunderdome", un mid-tempo typique de ce qu'on est en droit d'attendre du quartette de Karlsruhe. Puis déboule à la façon d'un rouleau compresseur "Gods come together", tout en puissance et en intensité, qui rappelle un peu l'excellent "Seas of madness"(titre figurant sur l'album "Sonic dynamite"). La suite de l'album est très axée sur les mid-tempos, mais le tour de force des Pinkies a été de ne pas se répéter et de caler ici et là des arrangements symphoniques et autres trouvailles qui font mouche. J'en voudrais pour preuves les titres "Carnaby road" et son refrain qui voit David Readman se livrer à des échanges avec les choeurs, "Here I am" et sa structure mélodique très typée Hard FM catchy et groovy, "Shelter" et son intro futuriste quasi-électronique relayée sans transition par des assauts de guitares heavy; "Retro Lullaby" qui voit le tempo s'accélérer au moment du solo de guitare, puis retrouver son rythme de croisière mid-tempo au moment du final.

Astucieux, le groupe arrondit les angles afin de ne pas lasser son auditoire; comme le prouvent la reprise des Knacks "My Sharona" qui évolue sur un air festif et un rythme saccadé, "Another wrong makes right" servi par des riffs très metal, ou encore le sublime "See your face", un hard/pop bluesy qui ressemble à "Stand" de Poison. Cet album contient, en outre, 2 ballades: That was yesterday", titre un peu mièvre transcendé par le refrain et un superbe solo de gratte, mais gâché par un final bâclé, et "Carved in stone", une ballade acoustique dans la lignée de "Where the eagles learn to fly"( titre figurant sur l'album "One size fits all"), beaucoup plus convaincante, mais qui ne figure qu'en bonus-track sur l'album.

Dans l'ensemble, Pink Cream 69 a accouché d'un disque réussi. David Readman a, une nouvelle fois, prouvé ses talents de vocaliste avec beaucoup de classe et de conviction; tandis que le guitariste Alfred Koffler mérite un coup de chapeau car, bien que souffrant à la main, il a aligné sur l'album une série impressionnante de riffs et de soli fluides, techniques et empreints de feeling. Outre le très bon niveau des musiciens qu'on connaissait déjà, "Thunderdome" se signale par la qualité du songwriting qui y est présent. En effet, le groupe porte un regard très critique et très réaliste sur l'industrie musicale actuelle qui base tout sur l'éphémère.

Comme pour les 3 précédents opus, c'est le bassiste Dennis Ward qui a produit "Thunderdome". Le seul grief que j'ai à émettre à l'encontre de cet album, c'est l'absence de 1(ou 2) titre(s) speed dans la lignée d'un "Over the fire" ou "ENSLAVED". A part ça, "Thunderdome" est un bon album qu'on peut situer entre "Electrified" et "Sonic dynamite" et qui devrait ravir les aficionados de hard mélodique. A titre anecdotique, sachez que Pink Cream 69 a révu de partir en tournée dès mars 2004 et qu'un deuxième guitariste(Uwe Reitenauer) épaulera Alfred Koffler sur scène.