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INNERWISH - Waiting For The Dawn (1998)
Par HAPLO le 4 Avril 2025          Consultée 166 fois

"Tu sais mon petit chéri, la première fois c’est rarement un feu d’artifice…"

Ce couperet sibyllin qui m’a été négligemment balancé alors que je reprenais mon souffle un soir d’été auprès de celle qui restera à jamais ma première partenaire, se transpose très fidèlement, et à de rares exceptions prês, à l’art métallique qui nous passionne tous sur NIME, à savoir la parution fébrile et débordante d’élans hormonaux du sacro-saint "album des débuts" !
Ainsi, en rappelant toute la somme d’énergie, de travail, d’argent, de délaissement des proches, sans oublier les hectolitres de bière, de café froid sans oublier les éternels cendriers remplis de mégots impliqués dans la réalisation d’un opus studio (et à plus forte raison celui du commencement !), nombre de combos s’y livrent corps et âme comme de jeunes amants éperdus d’émotions charnelles et ivres d’absolu.

Cette montée de sève gravée sur bande/disque dur, donne parfois des résultats bizarres pouvant frôler l’incongru ou au contraire accoucher d’une minuscule souris en fonction des influences et du talent des amourachés concernés. Pour ceux qui survivent à ce cri initial, on dissimule ensuite le Chapitre 1 un peu mal foutu au fin fond d’une discographie qui s’est étoffée en le désignant distraitement comme "une œuvre de jeunesse", mais en préférant généralement ne pas passer des plombes dessus… On privilégiera plutôt les sorties ultérieures jugées légitimement plus matures.

Venant de faire paraître leur sixième offrande studio à l’heure où j’enfonce mes petits doigts boudinés sur les touches du clavier pour rédiger ces lignes, les metalleux grecs d’INNERWISH font partie des survivants, dont je m’empare d’ailleurs prestement de la discographie, et ont même acquis une certaine notoriété : à quoi donc pouvait bien ressembler leur premier-né ?
Pour la savoir, ô cher lecteur fou d’archéologie, il te faudra remonter en 1995 (putaing ! Trente piges !) pour apercevoir ces six jeunes hoplites chevelus et secs comme des oliviers regroupés autour du chanteur Yiannis Papanikolaou et du guitariste Thimios Krikos manifestement à la manœuvre artistique (tous deux futurs DIVINER), venant d’abandonner le nom de GROWING ORDER pour leur jeune formation de Heavy Metal en la désignant désormais sous l’insigne d’INNERWISH, il est vrai un chouïa plus claquant. Tu pourras ressentir toutes les influences issues de la crème du Metal des années 80-90 avec lesquelles nos lascars fourbissent leurs armes, animés par leur passion sans borne pour un IRON MAIDEN, un QUEENSRΫCHE ou encore un DIO alors impériaux… Tu mesureras l’euphorie juvénile qu’ils mettront à signer chez NMC Records qui leur ouvrira même les portes d’un beau studio d’enregistrement… Tu les soutiendras quand ils constateront que seuls les créneaux nocturnes sont encore disponibles et que leur producteur leur chie dans les bottes, ce qui aura sans doute des répercussions notables sur les conditions d’enregistrement.

Bien décidés à saisir cette (première) chance, les INNERWISH vont donc se priver de sommeil et surtout faire avec les moyens du bord pour ficeler l’enregistrement et ainsi réaliser leur rêve. Paru en 1998, ce "Waiting For The Dawn" primordial devait avoir un son méchamment cracra ; souffrance auditive que le pauvre Haplo n’aura malheureusement pas été en mesure d’endurer sachant que toutes les versions écoutables aujourd’hui remontent au plus loin à l’édition remastérisée de 2005 (incluant une bonus track siouplait !) : c’est donc cette dernière qui sera examinée ici.

La (re)mastérisation n’ayant pas les mêmes effets tapageurs que les miracles bibliques ou plus récemment la baguette de Voldemort, le son reste sans conteste le gros point faible de cet album ou le Metal pourtant vitaminé d’INNERWISH se retrouve prisonnier d’un carcan étriqué, d’un manque cruel d’épaisseur comme de dynamique et où la voix de Papanikolaou, encore loin d’égaler l’organe remarquable du futur frontman de DIVINER, se retrouve en plus flanquée d’un pseudo écho qui la dilue au lieu de la servir tout en étant globalement défavorisée au mixage. Bref, c’est pas la joie… même si il faut le reconnaître, on a le privilège d’entendre la basse ! (sans doute l’un des effets vertueux du remastering).

Côté compos… ben les sources d’influences déjà citées sont clairement apparentes, et même si l’on ne sombre pas dans du bon gros plagiat pur et dur, on revisite avec plus ou moins de bonheur les figures de style qui ont fait le succès des Augustes Aînés. INNERWISH met à sa sauce des plans et des gimmicks globalement fédérateurs, bannissant toute sortie de piste, et donc toute originalité, dans un style où les concurrents plus connus et plus expérimentés ne manquent pas, même si le créneau a tendance à se resserrer à la fin des 90’. C’est donc un Heavy Metal basique mais syndicalement riffé, ponctuellement adouci par des claviers impliqués, que nous servent les Grecs pour cet album initial.

Or, il faut bien leur reconnaître cette qualité à nos petits boutonneux helléniques, c’est qu’en dépit d’une production plus que maigrelette, d’un (re)mix passable, d’une voix pas encore affirmée dont les chevrotements pourront en agacer certains, sans parler de quelques (petites) longueurs, ils y mettent tout de même du cœur les jeunes ! Envers et contre tous, INNERWISH parvient même à sortir la tête de la bouillasse sur quelques titres qui se détachent de toute cette éruption un tantinet maladroite : à l’image du sympathique, car un chouïa original, "The Waves Of Destiny" réussissant à être à la fois punchy tout en intégrant des reflets Prog Pop bien construits, le tout enjolivé par des soli guitares plus qu’honorables.

On appréciera également l’écoute d’un titre éponyme plutôt ambitieux, sur lequel les Grecs sont enclins à expérimenter des trucs, allant de la guitare acoustique, des roulements de caisse claire, de l’alternance entre passages enlevés et séquences plus calmes sans oublier un bridge bien punchy ou encore des nappes claviers introductives genre hyperespace… ça ne révolutionne pas le bouzin mais ça donne envie d’y croire car on sent clairement des trucs germer ici.
INNERWISH s’attelle même sans trop de casse à l’exercice imposé constitué par la sempiternelle power-baladounette au travers d’un "Have You Ever...?" qui reste simpliste et d’un classicisme digne d’une statue de Staline mais se révèle bien interprétée avec un crescendo intelligent. Faute d’une originalité à percer les murs, la volonté et l’énergie sont bien présentes sur "Waiting For The Down" !

Comme tu l’auras compris lecteur curieux, cet opus des origines s’adresse en priorité au fan absolu d’INNERWISH qui adule déjà toute la disco du groupe incluant la version 1998 non remastérisée, à l’amoureux nostalgique d’un Heavy Metal mélodique des décennies 80/90 ou au collectionneur monomaniaque de "l’album des débuts". Ne figurant dans aucune de ces catégories, je salue néanmoins la générosité et un bon sens de la musicalité dont font preuve ces jeunes musiciens, confrontés qui plus est à des conditions d’enregistrement un peu Rock’n Roll.

À l’opposé de cette magnifique brune aux yeux d’émeraude et au corps brûlant de déesse athénienne m’ayant nocturnement déniaisé sous le remblais des Sables d’Olonne, "Waiting For The Dawn" ne me laissera pas un souvenir impérissable. INNERWISH y montre néanmoins une volonté de bien faire ainsi qu’une pugnacité qui feront entrer les Grecs dans le club plus restreint des combos parvenant à réaliser un second opus… mais pour savoir si le pari est gagné, il faudra lire la chronique qui suit !

J’assène donc un très bienveillant 2/5 pour ce "Waiting For The Dawn" vieux de près de trente ans ainsi qu’un clin d’œil complice à Carole : non contente de me balancer un 1/5 amplement mérité, tu avais raison ma belle. Je ne t’ai pas oubliée !

- pour le petit côté Prog : "The Waves Of Destiny",
- pour le début de commencement d’expérimentations : "Waiting For The Dawn",
- pour la power-balaaaaaade : "Have You Ever...?".

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- Yiannis Papanikolaou (voix)
- Thimios Krikos (guitares)
- Manolis Tsigos (guitares)
- Dimitris Papalexis (claviers)
- Alexis Levenderis (basse)
- Pavlos Balatsoukas (batterie)


1. Spacerunner
2. Lord Of Truth
3. Beyond My Soul
4. Last Thing I'll Remember
5. Carry Your Cross
6. Ready For Attack
7. The Waves Of Destiny
8. Have You Ever...?
9. Waiting For The Dawn
10. Nightfall (bonus Track édition Remastérisée 2005)



             



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