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ENVY [JAP] - Eunoia (2024)
Par STORM le 20 Mars 2025          Consultée 75 fois

Je pardonnerai tout à ENVY tellement je leur dois des submersions poétiques. Je suis, comme le brillant Isaacruder, possédé par les lampions que nous allument les Japonais à chaque sortie. C’est qu’il est si beau et triste à la fois de voir ses fières chandelles la nuit aller tenter de caresser les étoiles surtout lorsqu’elles quittent définitivement nos mains. "Eunoia" est leur huitième album et le second depuis le retour de Tetsuya Fukagawa, l’âme fondamentale du groupe, après sa pause réparatrice de deux ans. Le moral était en berne en ce temps-là du côté des fans, heureusement que cette absence n’a pas eu raison de ENVY.

Chaque album de ENVY est un flacon de saveurs remplis de nuages et de rêverie. Chaque titre nous berce et nous violente parfois, même si au fil des années et notamment depuis les albums post "Recitation" (2010), le Post Rock s’invite de plus en plus dans le bal du Screamo originel du groupe. Mais ENVY conserve toujours cet effet vaporeux qui pourrait faire croiser MONO avec les montées explosives d’un EXPLOSIONS IN THE SKY. Et c’est aussi ce que la fanbase attend : la vision bucolique et calme d’un jardin quasi zen soudain traversé par la virulence instantanée de violents orages balayant cette béatitude et fomentée en partie par le chant torturé – toujours aussi superbe et enivrant – de Tetsuya Fukagawa, mais aussi par les explosions des riffs et des toms.

La recette reste inchangée mais garde son efficacité. La brute que je suis peut-être dans le fond aurait aimé plus de parties agressives et moins de chant clair. L’album est court, classique vous me direz dans le Screamo, et a tout de même un peu de mal à maintenir un certain entrain et élan. C’est la critique unique que j’en ferai car "Eunoia" reste gorgé d’arpèges délicats et de montées fiévreuses. Si certains titres me laissent plus de marbre (le bien trop langoureux "Beyond The Raindrops", le un peu trop linéaire "Lingering Echoes"), d’autres tels que "The Night And The Void" démarre comme un songe d’été, puis évolue dans quelques tumultes avant de déverser sa fièvre mélancolique et ses frissons oppressants. Tetsuya y manie avec brio, comme à l’accoutumée, cette labilité émotionnelle, ce clair-obscur que définit Isaacruder dans une de ses chroniques de ENVY.

"January’s Dusk" me passionne malgré son manque de variété et j’en terminerai avec un petit mot aussi concernant "Imagination And Creation" qui reste un titre bien dans le jus et les attendus de ENVY : efficace, énergique et habité. L’esprit d’ENVY, son Screamo originel et singulier reste bien en place au sein de ce huitième album même si la tendance à désextrémiser leur son se poursuit. Pour ma part, en tant que fan de la première heure, je reste un peu sur ma faim. J’en attendais plus. J’avais aussi le désir d’un album plus long (sa courtesse m’a surpris, de la part des Japonais je n’y étais pas habitué) et qui étale davantage de Screamo et un peu moins de Post Rock. Les Tokyoïtes en ont encore sous le pied et iront inonder de leur lumière toutes les scènes du monde entier. Un bon album, pas plus pas moins.

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- Tetsuya Fukagawa (chant)
- Nobukata Kawai (guitare)
- Tsuyoshi 'yoshi' Yoshitake (guitare)
- Yoshimitsu Taki (guitare)
- Manabu Nakagawa (basse)
- Hiroki Watanabe (batterie)


1. Piecemeal
2. Imagination And Creation
3. The Night And The Void
4. Beyond The Raindrops
5. Whiteout
6. Lingering Light
7. Lingering Echoes
8. January's Dusk



             



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