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2014 Royal Blood

ROYAL BLOOD - Royal Blood (2014)
Par KOL le 28 Janvier 2025          Consultée 467 fois

Combien de membres faut-il dans un groupe pour foutre un sacré bordel dès son premier album ? Cinq comme les GUNS N’ ROSES ? Quatre comme RAGE AGAINST THE MACHINE ? Trois comme MOTÖRHEAD ? Hold my beer, voilà ROYAL BLOOD ! Ils sont deux, et envoient la purée comme peu l’ont fait avant eux. Constitué de Mike Kerr (basse et chant) et de Ben Thatcher - aucun rapport avec la vieille rombière à ma connaissance - aux fûts, le duo écume les scènes et ramasse les honneurs et la reconnaissance de ses pairs depuis près de dix ans. De surcroît, vous avez bien lu, sagaces lecteurs, point de guitare sur ce premier LP éponyme, ni sur les suivants d’ailleurs, ce que l’on aura peine à gober à l’écoute de ces 32 minutes de Hard-Rock léché et puissant versant parfois vers l’Indé, tant la présence de grattes semble audible à l'écoute. Mais quelle est donc cette sorcellerie ? J’y reviendrai, patience, petit bonhomme.

Les Anglais ont en tout cas réussi un coup de Maître avec cet essai séminal, qui dépote sévèrement tout en conservant une musicalité so British. Y-a pas à dire, y sont forts, ces cons ! La configuration de la formation induit nécessairement quelques biais lors du processus de composition. Comme il n’est pas question d’écrire des chansons qu’ils ne pourraient reproduire en conditions live (où ils excellent, d'ailleurs), les morceaux sont nécessairement dépouillés à dessein, concentrant tel un alambic créatif toute l’essence et les saveurs sur quelques notes, ainsi qu’un groove indécent de la première à la dernière seconde. En cela, "Royal Blood" se rapprochera peut-être des premiers WHITE STRIPES ou BLACK KEYS, même si ceux-ci ajoutent des couches supplémentaires en studio. Quant à l’intention immensément Rock/Hard-Rock, Kerr lui-même évoque régulièrement Grohl et les FOO FIGHTERS en guise de mentors.

Dépouillée, la musique produite par le gang de Worthing n’en reste pas moins puissante et malgré tout Garage, grâce à l’ingéniosité du riffeur en chef, qui reprend dans des amplis différents le son de sa basse, y ajoutant des effets variés donnant l’impression d’entendre à la fois quatre et six cordes. Le résultat est assez subjuguant, tant est si bien qu’à aucun moment on ne se dit : "tiens, ça serait quand même mieux s’ils ajoutaient des instruments". Au-delà de l’effet de style, je reste persuadé que cette contrainte leur a permis de ciseler des titres à la perfection, se dénudant de tout artifice. La mélodie, rien que la mélodie… Et comme Thatcher sait parfaitement ce qu’il fait, d’une sobriété rare au service des compos, ça donne tout simplement un grand disque, gorgé de feeling et de moments de bravoure un brin rétro.

Carton absolu à sa sortie, l’opus regorge de pépites autant qu’un pain suisse de mof boulanger. Il démarre sur les chapeaux de roues avec un trio intouchable et foncièrement singulier, qui donne le ton de la galette. ROYAL BLOOD n’a pas de temps à perdre et excelle autant sur la frénésie d’un “Out Of The Black”, son intro martiale et son final pied au plancher (quel délice) que sur la lourdeur d’un "Ten Tonne Skeleton", qui porte son blase avec fierté et sincérité autant qu'un marteau de la même pesanteur de MACHINE HEAD. La voix de Kerr, typée Hard 70’s dans une déclinaison moderne, véhicule son quota d’émotions à fleur de peau autant que d’énergie brute enjaillante et d’envie d’entrer en conflit avec autrui, comme qui dirait.

De "Little Monster" à "Figure It Out", en passant par "Come On Over" ou le conclusif "Better Strangers", le duo nous balance un premier opus de toute beauté, parsemé d’idées brillantes et d’une fantaisie que l’on pensait dans le style épuisée. Il faudra se montrer de bien mauvaise foi pour trouver à redire quant à la qualité de la galette, respectueuse d’un héritage musical revisité à la sauce du XXIème siècle. "Royal Blood" évolue dans un univers familier mais le fait à sa façon, de telle sorte qu’aucune piste ne donne une impression de déjà-entendu, ce qui s’avère assez admirable. Seul bémol, une durée un brin chiche, à peine trente-deux minutes au compteur, mais ma foi, j’ai assez chié sur les fournées interminables remplies de fillers pour ne pas leur passer cette petite avarice, un chouya frustrante, je l'admets toutefois.

Avec ce premier cri, ROYAL BLOOD prend directement une place de choix parmi les groupes qui comptent et dont on attend qu’ils repoussent ses propres limites à chaque sortie afin de voir jusqu’où ils pourront forcer les portes de la gloire du ouakenroll burné, mais sensible. Ouais, c’est pas parce qu'on aime la castagne qu’on est forcément des bêtes sans cœur.

Note réelle : un très gros 4,5/5.

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   KOL

 
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- Mike Kerr (chant, basse)
- Ben Thatcher (batterie)


1. Out Of The Black
2. Come On Over
3. Figure It Out
4. You Can Be So Cruel
5. Blood Hands
6. Little Monster
7. Loose Change
8. Careless
9. Ten Tonne Skeleton
10. Better Strangers



             



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