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2014 Royal Blood
2017 How Did We Get So Dark?
 

- Style : Queens Of The Stone Age

ROYAL BLOOD - How Did We Get So Dark? (2017)
Par KOL le 2 Mars 2025          Consultée 181 fois

Les années 70 sont sans doute les plus belles pour ce qui est du Hard Rock et du Metal, et ce d’assez loin. Elles traversent les décennies l’air bravache, infusent 90% de ce qui est fait de nos jours de façon plus ou moins inspirée. C’est un fait, je ne veux rien entendre. En revanche, il est plus rare de voir une formation baigner dedans pour s’émanciper de ces influences et créer quelque chose de véritablement singulier. Que ce soit RIVAL SONS, WOLFMOTHER ou les infâmes et abjectes copycats de GRETA VAN FLEET (pour ne citer qu’eux), la plupart des groupes a tendance à rester accrochée aux solides racines plantées par Plant et sa bande. Quand ROYAL BLOOD déboule de nulle part en 2014 avec son album éponyme, il colle une gentille mandale dans les gencives avec sa formule minimaliste nec plus ultra sans additif. Groovy en diable, ce premier LP était directement entré au pantalon d’honneur, pourtant déjà bien fourni, de la perfide Albion. À peine deux ans plus tard, les voici déjà de retour avec "Why Did We Get So Dark". Digne successeur ou resucée du premier effort, voilà nos Anglais confrontés au périlleux défi du deuxième album.

Il faut dire que l’exercice est prodigieusement casse-gueule quand il s’agit d’enchaîner après un premier disque proto-culte. Nombreux sont ceux qui se sont pété les ratiches sur l’effort sophomore. Pour paraphraser un grand philosophe grec, "Y en a qui ont essayé, et ils ont eu des problèmes", n’est-ce pas GUNS N’ROSES, RAGE AGAINST THE MACHINE and co ? N’y allons pas par quatre chemins, quand bien même ceux-ci mèneront tous à Rome : "Why Did We Get So Dark" est globalement décevant, se confrontant aux affres de la comparaison avec son aîné de façon trop évidente. À trop vouloir reproduire une formule qui a cartonné deux ans auparavant, ROYAL BLOOD s’exp(l)ose nécessairement au jeu des sept différences en mode expert et se plante un peu, cela me fait mal de l’avouer.

On retrouve donc Mike Kerr et Ben Thatcher, le duo aux commandes de la noble lignée, en mode basse-batterie-chant et sans artifesse. Des grattes ? Pour quoi faire ? Car, pour ceux qui n’auraient pas suivi, il faut savoir que ROYAL BLOOD fait l’impasse sur les guitares, Kerr balançant le son de sa basse sur différentes sorties amplifiées, triturées, effectisées au possible, de telle sorte que l’on pourrait croire qu’un troisième membre officie à leur côtés sur une six-cordes. L’exercice, bluffant, faisait indubitablement mouche auparavant, contraignant quelque part l’écriture à exercer dans son plus simple appareil, magnifiant les beats pachydermiques d’une section rythmique d’enfer et des titres rudement accrocheurs. La recette est ici peaufinée à l’extrême, entre contretemps ravageurs de l’oncle Ben, et chant aérien pouvant à l’occasion décliner quelques mélodies sucrées, tel le tubesque "I Only Lie When I Love You", un peu facile et rébarbatif au demeurant.

Le souci avec ce semi-virage un brin poppy est qu’il n’est pas totalement assumé. La lourdeur s’efface ainsi peu à peu au profit d’une accessibilité certaine et également d'œillades appuyées à un public plus large, sans pour autant parvenir totalement à composer les chorus catchy en diable qu’on est en droit d’attendre dans cette situation. “Why Did We Get So Dark” se retrouve un peu l’anus entre deux selous, malgré un groove toujours indéniable. Ne possédant ni la puissance de frappe de son auguste prédécesseur, ni suffisamment de hooks de qualitay, le disque tourne toutefois sans déplaisir aucun. Certains morceaux auraient même été dignes de figurer sur l’opus séminal comme le title-track, l’efficace "Lights Out", le riffu "Hook, Line & Sinker" (malgré son couplet pénible), ou encore la lancinante "She's Creeping", mais l’album contient bien trop de fillers pour être honnête. On en vient à ne plus trop faire attention à la musique qui s’échappe du gramophone (ouais, chuis vieux), à bailler poliment en se disant "ouais, c’est pas mal", jusqu’au "Sleep" conclusif, qui pour le coup porte bien son blase.

Enchaîner après avoir tutoyé les cieux doit être bien difficile, j’en conviens. Ne les ayant jamais atteints ni de près, ni de loin, je serais bien bégueule de donner une quelconque leçon. Je n’en reste pas moins sur ma faim avec cet effort mi-figue mi-tourteau, soit une combinaison peu ragoûtante, même en étant porté sur la cuisine créative de Mr Cachot. À peine parvenu au sommet, ROYAL BLOOD doit déjà se reprendre s’il ne souhaite pas retourner dans les limbes de l’oubli, illico-presto.

Note réelle : 2,5/5, arrondi à la hausse, car rien de bien honteux non plus. C’est juste… Pas mal.

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   KOL

 
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- Mike Kerr (chant, basse)
- Ben Thatcher (batterie)


1. How Did We Get So Dark?
2. Lights Out
3. I Only Lie When I Love You
4. She's Creeping
5. Look Like You Know
6. Where Are You Know?
7. Don't Tell
8. Hook, Line & Sinker
9. Hole In Your Heart
10. Sleep



             



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