Recherche avancée       Liste groupes



      
AMBIENT BLACK METAL  |  STUDIO

Lexique black metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


ALBUMS STUDIO

2020 Im Wald
2024 Die Berge

DEMOS

1998 Die Festung
2000 Paysage D'Hiver
 

1998 Die Festung
2007 Einsamkeit
 

- Style : Burzum, Vinterriket, Hermòðr, Trhä, Bekëth Nexëhmü, Aríht, Nemorensis, Forest Silence
- Membre : Darkspace
 

 Bandcamp (600)

PAYSAGE D'HIVER - Die Berge (2024)
Par STORM le 12 Janvier 2025          Consultée 32 fois

Il y aurait à redire sur PAYSAGE D’HIVER notamment si l’on dissèque avec soin l’ensemble de la discographie du sieur Wintherr qui officie, je le rappelle, au sein de DARKSPACE depuis ses débuts en tant que principal compositeur. Mais nous nous confronterions alors à différents types de publics. D’abord il y aurait à se coltiner les entêtés qui ne jurent que par ce type de groupes (nommons VINTERRIKET, BEKËTH NEXËHMÜ… et puis DARKSPACE) et qui pressentent ces atmosphères ouatées et anesthésiantes comme des reliques des enfers qu’une grande solitude et une fusion avec d’autres éléments extérieurs permettent d’ordonner. Puis viendrait le tour aussi des dits "sympathisants" qui y gouteront de temps à autre et ne s’offusqueront jamais d’y trouver à boire et parfois à manger. Et puis enfin avec une large mansuétude se découvriraient les grands allergiques qui caricatureront ces longues plages méditatives comme des chantiers foutraques bien ennuyeux tout juste bons à initier l’endormissement des plus récalcitrants et insomniaques d’entre-nous.

En somme analyser ce nouvel album de plus d’une heure quarante n’est pas une mince affaire même pour les plus enthousiastes des chroniqueurs qui existent, mais faut bien s’y coller car sur la base de ce seul argument (la durée importante), enjamber cette sortie est juste regrettable. L’artwork toujours assez travaillé du reste chez PAYSAGE D’HIVER nous en dit déjà une bonne partie. Ce sera neigeux, nocturne et intrigant. Et pour colorer un peu plus encore cette chair de poule inévitable, Wintherr va y ajouter dans cette transe hypnotique très habituelle dans ses œuvres, une bonne pincée de glauquerie. Si autrefois, les vociférations de Wintherr se mélangeaient au grésil des guitares et paraissaient apparaître et disparaitre à la fois tant elles semblaient mixées en arrière-plan, aujourd’hui elles nous assaillent, brûlantes de fiel, agressives et mordantes tout juste face à nous.

Et si leur principal souhait est de nous dévorer, elles restent très caractéristiques de cette ambiance de morne plaine, de perdition irréversible et d’abandon total aux ordres de la Nature. En prélevant de cette dernière, son indéfectible force et ses desseins primitifs et rationnels, Wintherr nous embarque et nous force, tout du long de titres formidables telle que la série glaciale et glaçante "Transzendenz", à rester à son contact prédateur. Alors que nous perdons toute idée de ce que nous sommes, nous nous oublions aussi dans la nuit, dans cette épaisse nuit qui va nous charrier vers la Mort, bien avant le retour de l’aurore. Tandis que "Transzendenz I" nous maintenait le corps à une température correcte avec son rythme endiablé (ndlr : le meilleur titre de l’album selon moi), "Transzendenz II" et surtout "Transzendenz III" nous plongeront dans un terrible abîme où l’hypothermie nous enneigera.

"Die Berge" est effrayant à plus d’un tour. L’idée d’être absorbé par la Nature, de sentir ces montagnes sourire de notre chute, de voir les rapaces charognards prendre leur envol dès nos premiers vertiges et tournoyer de plus en plus près de nous, de sentir la morsure du froid et de voir la neige nous embaumer au fur et à mesure, à de quoi nous glacer le sang et les organes. "Ausstieg" d’ailleurs ne va pas tarder du haut de ses longues minutes à fondre sur nous avec comme seule volonté, celle de nous engloutir et de nous faire disparaitre loin de l’horizon, comme du reste l’avaient déjà commencé les première saccades diaboliques de "Verinnerlichung". Et si "Gipfel" pourrait avoir cette tendance à temporiser ce grand bouillon, il est probable que cette piste instrumentale – le dernier titre de l’album - sonne comme le dernier des hallalis. Cette fois, c’est sûr les montagnes inamovibles, funestes et immenses ont terminé leur digestion, et ne rejette qu’une vulgaire pelote de molécules dans l’air ambiant, à la merci des bourrasques et des esprits de la nuit.

"Die Berge" est une réussite en soi, pas le plus simple des albums à digérer (sans mauvais jeu de mots), néanmoins il s’arrête comme il aura commencé, dans les craquements et les souffles et, s’il se veut très Ambient dans son approche, il n’en figure pas moins comme un Black Metal Atmosphérique courroucé, diablement envoutant, terriblement même. Il vous faudra quelques soirées d’hiver ou quelques longues marches pour en saisir toute la quintessence et tout le voyage possible. Certes "Die Berge" parle à mon âme d’errant et à ma nature solitaire, mais il n’en constitue pas moins un disque plus accessible qu’il n’y paraît. À ranger du côté des expériences possibles, des albums qui vont transformer la rêverie en frousse et inversement. Pour ma part ce onzième album de PAYSAGE D’HIVER m’a beaucoup plu, à l’instar de certains autres de la discographie de Wintherr. J’avais apprécié le denier DARKSPACE – sorti en début d’année – malgré un accueil peu chaleureux de la part de nombreux autres chroniqueurs, mais cette nouvelle œuvre de Wintherr est davantage hypnotique encore. À ranger tout près par exemple du "Hin-Fort" de TRIST ou du bien trop méconnu "Lady In The Lake" de NEMORENSIS.

A lire aussi en BLACK METAL par STORM :


ASPERNAMENTUM
Primal Judgement Manifesto (2024)
Rugueux et froid




EPHELES
Souviens-toi (2006)
Maudit dans la noirceur


Marquez et partagez




 
   STORM

 
  N/A



- Wintherr (tout)


1. Urgrund
2. Verinnerlichung
3. Transzendenz I
4. Transzendenz Ii
5. Transzendenz Iii
6. Ausstieg
7. Gipfel



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod