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DJENT METALCORE  |  STUDIO

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2014 Supreme Truth
2016 Exodus
2019 Ethereal
2024 Duat
 

- Style : Born Of Osiris, The Voynich Code, Blade Of Horus, Melechesh
 

 Bandcamp (57)

SHOKRAN - Duat (2024)
Par REMISSA le 18 Novembre 2024          Consultée 371 fois

Le "Duat" ou douât traduit dans la langue de Molière, représente le lieu de passage de Ré durant les douze heures nocturnes, en proie à une âpre bataille quotidienne contre Apophis. Par analogie, il s’agit du passage obligatoire des âmes dans l’au-delà après le trépas, dans l'espoir d'une résurrection promise après douze épreuves, une pour chaque heure d’obscurité. En gros, c’est le négatif d’une pellicule, ou le côté obscur de la force, comme disent les boomers.

Et si, sans boutade, les Russes de SHOKRAN ne s’infligeaient-ils pas eux-mêmes un tel défi ? À défaut d’avoir douze travaux à remplir à l’instar du fils illégitime de Zeus, ce sont bel et bien douze figures emblématiques qui seront traitées en douze titres… qu’il est difficile de départager. En effet, après un tournant à presque cent-quatre-vingt degrés avec "Ethereal", le combo emmené par Dmitry Demyanenko semblait s’engager sur un Djentcore aux allures ambivalentes, quasi-symphonique par moments avec une accentuation et une réelle implication dans le chant clair… avant le renouvellement de la moitié de l’effectif, dont la réintégration de Sergei Raev au chant, qui n’a pas perdu le grain de "Supreme Truth" en opposition quasi-totale avec ce que proposait l’opus précédent, bien plus… éthéré, c’est le cas de le dire.

Rien d’étonnant donc à ce que l’on retrouve des similitudes, voire des autoplagiats sans avoir à trop jouer les pinailleurs (prenez "Tefnut" et "In Theater Of Illusions" à titre d’exemple). L’inconvénient, et cela n’appartient qu’à moi-même, c’est que SHOKRAN avait su mûrir depuis 2014 : pourquoi donc opérer ce genre de retour aux sources ? En toute honnêteté, j’ai laissé traîner l’analyse de ce "Duat", je me suis trituré l’esprit après maintes et maintes écoutes, et le constat au bout de cinq mois de lavage de cerveau est implacable : rien ne ressort. Qu’on soit clair, l’album n’est pas mauvais, loin de là, mais il est d’une homogénéité rare, et je serais bien infoutu de vanter les qualités de tel titre ou tel titre, les dénominations n’aidant en rien à réaliser une quelconque différenciation les uns des autres. Le listing à la Prévert des douze personnages ne se décline nullement par le caractère qui pourrait être attribué à chacune d’entre elles, au point que je pense que même Shazam viendrait à les confondre. Isis, accessoirement un des titres les plus faibles, ne se voit ainsi pas plus aérien ou léger que Seth (dieu du entre-autres chaos), lui-même plus light que Maât, pourtant une déesse plutôt pacifique.

En passant outre les lignes Djent plutôt routinières quoiqu’un poil trop martiales, ce qui agressera davantage l’ouïe est le traitement de défaveur offert aux passages chantés en clair, compressés et pitchés à outrance. "Set: The Shark In The Womb" en deviendrait presque ridicule s’il n’était pas sauvé par sa consistance musicale à côté. Et c’est bien là que réside toute l’ambiguïté du puzzle (du Millénium) : comme je le disais, "Duat" est loin d’être mauvais, mais il est terriblement générique dans un paysage fourmillant de clones. L’esthétique égyptienne n’est, d’une part, plus très originale en 2024, et est, d’autre part, assez pauvrement exploitée, à la limite du minimum syndical quand on nous vend ce packaging.

Comme voulant noyer un peu le poisson, SHOKRAN balance tout en même temps, histoire de fournir du contenu comme on gaverait une oie : ainsi, aux chugs sont superposées des nappes de claviers faussement orientaux, plus des doubles voire triples pistes de voix, sans cesse, jusqu’à l’abrutissement. Malgré tout et assez étonnamment l’illusion fonctionne, enfin, jusqu’à la moitié de la galette où on finit par rapidement comprendre la ritournelle. S’ensuivra une écoute passive jusqu’au bout, sans pour autant rechigner.

Bref, vous aurez compris où je voulais en venir : il s’agit là d’un petit pas en arrière pour SHOKRAN, qui je l’espère servira d’élan pour mieux se propulser afin de retomber dans un sentier qui avait été déjà battu par "Ethereal". Sans rancune, ça va, ça va. Imhotep (*).

Morceaux préférés : Pfff… On peut dire au pif ? Non ? Alors "Amon-Râ: The Battle For Tomorrow", "Osiris: Your Death Is Just The Beginning", "Khonsu: The Traveler From Thebes", des titres assez Prog finalement.

- - -

(*) Le seul non-divin du lot !

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   REMISSA

 
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- Dmitry Demyanenko (guitare)
- Serguei Raev (chant)
- Rodion Shevchenko (basse)
- Mikhail Isaev (batterie)


1. Khonsu: The Traveler From Thebes
2. Set: The Shark In The Womb
3. Thoth: The Silent Witness
4. Amon-ra: The Battle For Tomorrow
5. Maat: The Feather Against The Heart
6. Horus: The Never Changing War
7. Osiris: Your Death Is Just A Beginning
8. Isis: Caught In The Knot
9. Anubis: Can’t Escape The Hound
10. Tefnut: The Greatest Drought
11. Hathor: Drunken With Blood
12. Imhotep: The Falcon Of Gold



             



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