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BRUTAL DEATH  |  STUDIO

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NILE - The Underworld Awaits Us All (2024)
Par MEFISTO le 17 Novembre 2024          Consultée 949 fois

J'ai une relation conflictuelle avec NILE depuis la création de "Those Whom The Gods Detest", un de mes albums de référence qui n'est pas prêt de bouger dans mes classements et mon p'tit cœur de pierre. Tantôt NILE me subjugue, tantôt il me déçoit ou me force à me gratter le ciboulot jusqu'à la chair. C'est pourquoi je me suis demandé si j'étais le seul. Eh ben, évidemment que non.

Je me mets donc dans tes souliers, tes oreilles, tes joggings, ami lecteur, pour anticiper, mieux, deviner ta réaction, face à ce nouveau NILE. J'essaie de peser les pour et les contre qui te feront hausser les sourcils et grimacer, qui te feront t'exclamer ou geindre. Je prends aussi en considération ton niveau de connaissance du groupe ; presque nullos (« Nile cé pas un fleuv'? »), modéré (« J'ai pas mal aimé l'album avec un gros hanneton en or dessus ») ou très collectionneur, genre tu as un buste de Karl défiguré par un masque de Tout-en-Caleçons, premier du nom.

Et là je me mets à me questionner, pire, à paranoïer : est-ce que le fait que "TUAUA" soit si complexe qui le qualifie illico pour le premier tiers de la disco des Américains ? Ou est-ce simplement moi qui ne comprend pas, ou idéalise le boulot de Karl ? Suis-je si con ? « Ah oui », dirait Bobonne. Mais non, je ne pense pas être si imbécile. NILE et moi, ça remonte…

Mon constat irréversible : NILE a réalisé le meilleur album qu'il pouvait en fonction de ses moyens, de son ancienneté sur la scène Death Brutal et de ses mouvements de personnel (nouveaux guitariste et bassiste). Il est évidemment impossible de revivre l'époque dorée avec Dallas, mais tant que Karl est aux commandes, on a un contremaître à son affaire, qui sait ce qu'il désire.

On a parfois l'impression – tu sauras me le dire, l'ami lecteur – que les morceaux s'enchaînent sans suivre un schéma sérieux, comme, encore une fois, sur "Those...". "Stelae Of Vultures" saura nous foutre des bâtons dans les roues à ce niveau… Sauf que "Those..." transpirait l'histoire et la culture arabique, autant dans le fond que la forme, alors que les deux derniers NILE et ce "The Underworld Awaits Us" sont de premier abord des démonstrations de force typiques que le combo de Brutal Death accumulait au tournant du Siècle des désillusions. La très catchy "To Strike With Secret Fang" et sa ligne de basse monstrueuse évoque cette période avec style.

Si "What Should Not Be Unearthed" et "Vile Nilotic Rites" manquaient cruellement de personnalité, "The Underworld Awaits Us All" transpirant le NILE old school se fraie un chemin aisément dans cette rangée de ronces grâce à sa gueule de molosse fuyant les dorures et les effigies funéraires hors de prix. Il se roule en boule dans la crasse poussiéreuse de temples négligés, où rôdent iules, najas et scorpions, au grand plaisir des pilleurs de sépultures blasés qui n'attendent que leur dose de gros NILE qui tache bien profond dans la fibre textile et humaine. Celui qui, sans équivoque, s'épanchera dans la vase abjecte de "Under The Curse Of The One God".

OU, attention, à celle qui apprécie une touche féminine épique chez son NILE double épaisseur ! Eh bien, peu importe votre sexe, vous serez heureux de savoir que Karl s'est adjoint les services d'un chœur de huit voix – quatre de chaque bord – pour insuffler une largeur de plus à son étoffe en lin. L'octogone brille surtout en deuxième moitié d'album, lui allouant un petit coup de couleur dans le Prog brun et cahoteux, pour ne pas dire caillouteux.

Un Death Brutal Proggy un brin, certes, qui se la joue pas trop pressé pour assoir des ambiances mollo et inquiétantes, sombres et brillantes à la fois, un gros Death qui vrombit comme une grosse cylindrée nourrie à la lamentation. Putain, "True Gods Of The Desert"… Rebelote avec la pièce-titre, plus excitée et foisonnante que la précédente, mais tellement moins stressée que la tête folle de l'« opusse » (opuçe ? oh, puce !) et la clôture plutôt cool, "Lament For The Destruction Of Time", qui agit comme fade-out à un disque complexe, opaque et foutrement balèze.

L'as-tu absorbé ainsi, toi le lecteur de tout acabit ?

As-tu mordu dans ce NILE loin des grandes célébrations déifiantes (©MefistoDico2024), ou as-tu recraché ce NILE solide et intéressant, dont la durée de vie sera longue, ne serait-ce que pour la découverte sous toutes les coutures… ? J'attends tes commentaires !

Note réelle : 3,5/5.

Podium : (or) "Under The Curse Of The One God", (argent) "To Strike With Secret Fang", (bronze) "True Gods Of The Desert" – "Stelae Of Vultures".

Indice de violence : 3,5/5.

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   MEFISTO

 
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- Dan Vadim Von (basse)
- Zach Jeter (guitare, chant)
- Karl Sanders (guitare, synthé, chant)
- George Kollias (batterie)
- Brian Kingsland (guitare, chant)


1. Stelae Of Vultures
2. Chapter For Not Being Hung Upside Down On A Stake
3. To Strike With Secret Fang
4. Naqada Ii Enter The Golden Age
5. The Pentagrammathion Of Nephren-ka
6. Overlords Of The Black Earth
7. Under The Curse Of The One God
8. Doctrine Of Last Things
9. True Gods Of The Desert
10. The Underworld Awaits Us All
11. Lament For The Destruction Of Time



             



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