Mirez ce désenchantement que cette pochette nous propose avec ce couple perdu dans l’absolu du chaos du monde et de cet affaissement stellaire. Sont-ce les prémisses d’une nouvelle survie ou les dernières secondes où, main dans la main, l’amour peut une ultime fois supporter le dernier instant ? Avec ce second album, Sergio González entame sans le savoir une descente au plus profond de son intimité qui sera majorée lorsque le décès de son père surviendra un an plus tard, avec un déluge des orties excellentes sublimant la perte et le chagrin. "Death Will Not Keep Us Apart" est donc un opus qui fleure bon le Death/ Doom Atmosphérique mais qui se dote d’ambiances moins profondes et introspectives que ne le seront les suivants.

Le récit de l’album porte sur le choix de ce couple d’amoureux d’affronter une apocalypse galopante qui les contraint au final à un dilemme : si l’un peut survivre, l’autre doit mourir. S’échappant de ce sort terrible, ils choisiront en finalité de mourir ensemble. "Death Will Not Keep Us Apart", en comparaison des autres albums qui suivront, est moins porté sur les aspects purement mélodiques. Davantage éthéré, il résonne comme un écho lointain d’une douleur familière. Plus doucereux, certains titres tels que "The Final Choice" ou "We Are Not Mourning " sont teintés de motifs moins connotés Doom/Death Metal. Les voix claires figent des éclats de lumières et semblent s’évaporer en s’épargnant une quelconque apesanteur. Si l’on est habitué aux derniers albums de RISE TO THE SKY, "Death Will Not Keep Us Apart" peut surprendre, bien que le son des guitares notamment et l’architecture des titres restent quasi à l’identique.

Mais clairement, si l’album n’est pas dénié d’émotions et de sensibilité, il ne baigne pas dans cette mélancolie sublime que les autres sorties futures telles que "Let Me Drown With You", ou "Every Day, A Funeral" contiennent jusqu’au plus profond de leurs notes. Seul je pense le premier titre, "From the Distance", annonce la signature RISE TO THE SKY qui s’affirmera sur les albums sus-cités : leads qui restent bien en tête, growl ténébreux, ambiance mélancolique d’un Doom/Death Atmosphérique. Concernant "Death Will Not Keep Us Apart", les titres se suivent sans vraiment se ressembler et surtout manquent encore de liant entre-elles. La voix claire est encore trop approximative et le mix général manque de précision. L’effet de superposition se ressent, la batterie est trop mise en avant et sa sonorité manque de naturel (normal c’est une électronique, mais tout de même). Je reste peu emballé par l’ensemble de l’album même si j’excepte l’opener, mais aussi "The Final Choice" qui possède de beaux riffs et dégage assez d’émotions.

Chroniquer une discographie entière permet, en plus d’exercer sa plume, de savourer les éléments de progression ou les baisses de régime. Concernant ce second album de RISE TO THE SKY, je reste globalement sur ma faim. Manquant de riffs savoureux (Sergio se rattrapera sacrément par la suite), il constitue une première entrée dans l’univers mélancolique de ce très inspiré Chilien. D’ailleurs j’encourage vivement les amoureux de Doom/Death de se pencher sérieusement sur sa discographie, tout n’est point parfait, il y a quelques redondances mais globalement c’est du très haut niveau émotionnel, soulignons-le.

Note réelle : 2,5/5.