J’ai découvert GREYFLESHTETHERED au détour d’une chaine YouTube qui uploade des full albums parce que tagué Electronic Black Metal, il ne m’en faut pas plus pour foncer. Je me demande toujours en lançant ce genre d’album quel mélange je vais avoir, et quand c’est un album un minimum digne d’intérêt (spoiler, celui-ci l’est), la surprise est toujours au rendez-vous.

En faisant un petit tour sur la page Bandcamp de l’album, Daria S., tête pensante du projet explique que l’album consiste en une actualisation de vieux morceaux composés vers 2006/2007 quand elle était à ses débuts, et ça se sent. Malgré tout le travail achevé pour les remettre au goût du jour, les compositions gardent certains défauts. "Primordial Decay" a ce passage Black Metal qui semble exister là sans vraiment se mélanger au reste, "Cascades Of Black" est très linéaire sans réelle progression, et si "Tale Of Ajatarr" s’en tire mieux, il n’y a pas non plus de quoi réellement sauter au plafond. Néanmoins, je note quand même que l’intro "Astral Descent" est une bien belle montée en puissance pour lancer l’album et l’outro "Ethereal Ascension" (si on omet les remixes qui sont en fin d’album) se montre très convaincante aussi avec sa Trip-Hop inquiétante qui nous sort de l’album en douceur.

En fait, je trouve que tout le Black Metal de l’album est somme toute certes correct, voire bien fait (j’aime beaucoup le riffing sur "Cascades Of Black" par exemple) par moment avec une bonne production au son assez synthétique qui colle bien à l’ambiance futuriste de l’album ; mais, il souffre de la comparaison avec l’autre penchant de ce "Primordial Decay" : l’Électro. Et alors là attention, ici, on est sur un mélange Industriel futuriste avec des beats assez lourds, des synthés futuristes qui me rappellent un peu GORGONEA PRIMA et de la bonne Drum'n'Bass mixé à du Breakcore. Tout ça donne de quoi passer un excellent moment et ça donne des trucs vraiment cool à entendre comme le final de "Primordial Decay" avec des hurlements sur des breaks furieux ou l’intro de "Tale Of Ajatarr" qui joue sur une ambiance très cinématographique ainsi que son passage central qui s’emballe totalement de manière assez jouissive. Donc ouais, il y a vraiment une maturité qui joue là-dedans et je suppose que le travail de Daria à surtout été sur cet aspect-là de la musique mais pour le coup ce n’est vraiment qu’une supposition, je n’ai pas réussi à retrouver les versions originales des morceaux pour comparer.

Je pourrais conclure cette chronique ici et maintenant, mais ne passons pas à la trappe les trois remixes situés à la fin du disque. Deux de "Cascades Of Black" et un de "Ethereal Decay". Le premier de "Cascades Of Black" par Planepacked est plutôt fun, il met les guitares saturées en retrait et enlève le chant pour mettre des lignes de synthés joueuses bien en avant et les faire rebondir sur le beat, ça donne une ambiance OST de jeu-vidéo de la fin des 90s assez chouette. Le second remix, par DJ Rozwell part lui dans un bordel bien noisy qui balance des drumbeats bordéliques un peu au hasard dans une roue libre certes amusante mais assez vite lassante. Quant à celle de "Ethereal Ascension", elle tente de la changer en cauchemar Indus/Noise lancinant qui joue beaucoup avec un piano pour offrir de belles ruptures de ton, néanmoins, je trouve que ces instants de calme inquiétant ne fonctionnent pas autant qu’ils le devraient.

Voilà, "Primordial Decay" c’est un hybride Électro/Black Metal qui tire son épingle du jeu de par sa maîtrise totale de l’Électro (même si les remixes de fin font un peu moins bien je trouve, sauf celui de PLANEPACKED qui est fun) qui aide à faire tenir la route à des compositions un peu maladroites. Si vous voulez voir un peu plus ce dont GREYFLESHTETHERED est capable, je ne peux que vous rediriger vers son très chouette album de 2021, "The Dark Being" qui est dans un délire un peu moins futuriste et plus atmosphérique mais tout aussi original.