« LE ROI DU NORD ! » Est-ce que WOLFHEART se serait lancé dans l'apologie de la carrière du ressuscité Jon Snow ? Meeeeeeeuh non, je vous power balade…

Prenons ce titre autrement. Depuis ses débuts fracassants, WOLFHEART bluffe tout le monde avec son Death Mélodique puissant, finlandais jusque dans la moindre fibre de sa moelle. Serait-ce lui, le roi du nord en devenir ? Oserait-il revêtir son heaume pour guerroyer artistiquement avec les pontes nationaux tels que INSOMNIUM, KALMAH, AMORPHIS, OMNIUM GATHERUM et ENSIFERUM ? Les connaisseurs savent que ce cœur de loup a déjà entamé sa montée vers le sommet, ravissant en premier les fans du line-up cinq étoiles cité plus haut, constamment à la recherche de la réinvention de la roue.

Sauf que… le sentier s'avère épisodiquement tortueux et glacé, de quoi faire chuter le plus balèze des sherpas, des athlètes, dont la volonté naturelle est indémontable. Ce chemin peut aussi receler des tentations, des distractions, des bulles-parenthèses décontenançant le plus habile des entourloupeurs. WOLFHEART semble être une de ces victimes qui, le temps de deux albums (avec "Wolves Of Karelia"), préfère observer le paysage et les fleurs, humer les charriages du vent, au lieu de se concentrer sur son objectif de conquérant. Ça peut arriver aux meilleurs, la crampe de cerveau épargne rarement les groupes en confiance. C'est humain… Et l'humain qui entend, qui écoute, doit encaisser et pardonner la (les) crampe(s) en espérant qu'elle se résorbe d'elle-même sans trop de lézardes.

Pourquoi jouer les psys ? La convulsion paraît se prolonger sur "King Of The North", et ça m'effraie. Allons-y direct : "Skyforger", "Desolate Land" et "Headstone" sont bonnes sans plus. "Knell" est un petit molle du knee avec ce piano presque guilleret, bien que censé être mélancolique. Impossible de clouer pleinement ce reproche à la cotte des morceaux épiques tels que le duo "Ancestor" et "Cold Flame", qui mettent en vedette Jesse Leach de KILLSWITCH ENGAGE et Karl Sanders de NILE. J'aime bien ce genre de collabo de temps à autres, ça brise un brin le chauvinisme, la snobinardise (@copyright 2024), trop souvent associés à l'excellence. Et sur "King Of The North"… ça évite à WOLFHEART l'embarras d'un deux étoiles. Sans cela, on aurait pu avancer que les Finlandais sont à sec, victimes de leur rythme de création quasi infernal…

Plusieurs facteurs expliquent ce recul mal famé, dont les notes claires du guest Saku Moilanen. Elles n'apportent pas beaucoup de valeurs ajoutées à un Death Mélo à la base assez facile d'approche. Alors, sans lui causer du tort, disons que son apport est limite et ne permet pas à WOLFHEART de prétendre à la couronne du roi nordique sur ce coup. Couplez ceci à un manque d'idées renversantes, passionnantes et déchirantes, ce à quoi nous a habitué le combo, qui revendique le sous-sous-genre de « Death Mélo hivernal »… C'est vrai, quoi, qui peut me citer UN titre qui déboulonne nos certitudes sur cette faible gifle de 2022 ?

Moi qui suit les zexploits de WOLFHEART depuis le début, je ne puis qu'être déçu de ce disque, dont les qualités (prod', exécution) ne cassent pas trois pattes à un canard, encore moins les quatre. À ce stade de sa création, le quartette de Lahti aurait dû viser mieux et surtout, utiliser un plus fort calibre afin de pulvériser sa cible.

Ah là là… La côte sera rude à grimper la prochaine fois !

Podium : (or) "Eternal Slumber", (argent) "Ancestor", (bronze) "Cold Flame".

Indice de violence : 3/5.