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DEATH/BLACK SYMPHO/THRASH  |  STUDIO

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2002 Farthest From The Sun

APOTHEOSIS - Farthest From The Sun (2002)
Par MEFISTO le 9 Juillet 2024          Consultée 932 fois

Quand je suis arrivé sur NIME en 2009, j'étais pas différent des autres recrues : j'étais extasié par la grâce de joindre les rangs de cette instit', reconnaissant à tous les diables du ciel de pouvoir écrire sur le Metol, comme si j'avais décroché un emploi de rêve. Sauf qu'être chroniqueur sur NIME, c'est du bénévolat pur jus. Ce partage avec les lecteurs a tantôt été nourricier, d'autres fois malsain tellement j'étais masochiste, et la plupart du temps, magnifique.

Si je me suis impliqué, notamment à la demande de notre regretté Bast, c'était avant tout pour donner mon avis sur la musique, quoiqu'en penseraient les lecteurs, comme un monstre d'égoïsme amoureux de sa passion. Quinze ans plus tard, après avoir traversé plusieurs étapes charnières de ma vie, vu défiler des dizaines de chroniqueurs et écouté des centaines de disques, disons que ma vision a évolué. Jamais je n'aurais pu dédier ma sacro-sainte première critique, "Maranatha" de FUNERAL MIST, au lectorat nimien. Mais 1000 chros plus tard, l'histoire a inversé la tendance.

C'est pourquoi j'ai opté pour APOTHEOSIS, one-man band instrumental issu de la Boîte à Demandes, une des plus géniales inventions sur notre site chéri. Il était logique pour moi d'offrir cette chro aux lecteurs, qui parcourent mes lignes en endurant ma prose afin de découvrir les mêmes perles ès Metal que moi. Donc, Northmathr, considère-toi salué et merci pour cette suggestion fort intéressante.

***

Vous connaissez l'expression one-hit wonder ? On l'utilise surtout pour catégoriser les groupes et artistes éphémères des années 80 et 90. N'oublions toutefois pas que le Metal en est truffé de ces boomerangs qui reviennent aussi vite au bercail qu'ils s'en sont envolés… APOTHEOSIS sera aujourd'hui le digne et talentueux représentant de cette frange d'oubliés, dont on ressort rarement la pépite, les jours de pluie… Pourtant, avec ce que Sauron a gravé sur "Farthest From The Sun", on aurait pu penser que le type s'était bâti une niche…

Cavalcades Thrash, riffs Death à intensité variable rappelant BLOODBATH ou IMMOLATION (version 2002), délires Électro à la THY CATAFALQUE, bridges Atmo au synthé caméléon, conventum Fantasy mélangeant dragons, épées et Hyrule, hommages éparpillés au Black Sympho, Sauron ratisse large et s'amuse comme un fou sur ce seul et unique disque d'APOTHEOSIS – et de sa carrière, si on se fie aux sites spécialisés. Incroyable quand même comme destin, mais au moins aura-t-il offert ce petit ovni avant de tirer sa précoce révérence.

La prod', réalisée par Sauron, est très bonne dans le contexte, mais elle ne peut sauver l'œuvre de son principal vice : l'envie de tout dégommer du même souffle. Les albums de quatre plages comme celui-ci sont terriblement compliqués à écouter, exaspérant à juger. Les fans de Prog comme moi, qui ont tété au biberon des 70s pour se faire les dents, comprennent. C'est le festival du coq à l'âne, la fête du multi-morceau en un seul, du nord et du sud, bref, c'est la débauche totale, l'apologie du n'importe quoi.

Prenez la meilleure prise, "The Maimed God". Elle débute sur une excellente débâcle Death Mélo de plus de sept minutes, qui me fait penser à The ARCANE ORDER. J'aurais coupé le cordon après cet éléphant, totalement sustenté que j'étais ! Or, Sauron mute ensuite vers une sorte de danse médiévale, qui n'apporte rien à part abuser des parenthèses. La tempête repart heureusement trois minutes plus tard, avant de s'arrêter brusquement sur un pan assez réussi, sur lequel le synthé instaure une ambiance inquiétante pour des envolées de guitare Heavy plutôt cool. Sauron remonte sur sa monture par la suite pour nous en foutre plein les esgourdes pendant quelques secondes, avant de remettre pied à terre pour une finale éthérée. Ouais, c'est ça, frappez-vous la tronche !

Parmi les autres coups d'éclat du skeud, notons les sept premières minutes vives de "Raise The Dragon Banner", dont les échos Kalessiens, époque "Armada", ne sont pas à négliger. Grosse mandale dans les gencives, dont la seconde partie atmosphérique aurait pu être écourtée. Remplissage que tout cela. La première longue plage, "Victory", est assez bien articulée autour de son titre, avec un mix de Power/Heavy Sympho et de Death Mélo épique garni de samples spectraux clinquants et d'interludes romantico-fantaisistes sorties d'un mauvais film de chevaliers. C'est possiblement la pièce la plus « queue de veau » de la galette et la moins ciselée des trois menhirs. Y a pas de quoi se palucher la nuit.

Vous avez « d'ores et dégâts » saisi que mon cerveau et mon cœur sont scindés face à cette œuvre personnelle de Sauron. La folie du compositeur ne me possède pas autant qu'elle aurait pu (dû ?). N'en déplaise aux fans de ce one-hit wonder, "Farthest From The Sun" restera un exercice de style correct, sans exclamation boursoufflée, dont il est ardu de s'imprégner des desseins. Je ne pense pas y revenir de sitôt, grand mal m'en fasse ! Cependant, il faut avouer que le Maltais est sacrément doué et a su montrer, un brin naïvement, l'étendue de ses influences et sa grandiloquence.

C'est pourquoi je serai clément avec lui et lui accorderai un petit 3,5/5.

Je ne prétends pas que cette millième bafouille soit l"Apotheosis" de ma passion pour la critique métallique, comme ce fut le cas musicalement pour Sauron. Elle ne sera évidemment pas ma dernière, il serait con de se laisser ainsi sur un chiffre rond aussi bourré de zéros, n'est-ce pas ? À bientôt pour la suite… chers lecteurs que j'adore !

Podium : (or) "The Maimed God", (argent) "Raise The Dragon Banner", (bronze) "Victory".

Indice de violence : 3/5, dans les parties plus rudes…

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- Sauron (guitare, basse, batterie, synthé)


1. Victory
2. The Maimed God
3. Raise The Dragon Banner
4. Kingdom



             



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