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HARD ROCK  |  SINGLE

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1991 1 Stranger In This Town
1998 Undiscovered Soul
2012 1 Aftermath Of The Lowdown

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2024 I Pray
 

- Membre : Bon Jovi
 

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Richie SAMBORA - I Pray (2024)
Par GEGERS le 1er Juillet 2024          Consultée 1122 fois

D'une minuscule tête d'épingle, de quelques doigts qui parcourent un morceau de bois branché sur l'électricité, nait l'émotion. C'est bien cela que nous recherchons, tous, en écoutant de la musique. Une émotion, qui peut prendre des formes et des chemins variés selon l'humeur, le parcours de vie et l'état d'esprit de chacun. Je vous avoue préférer le Hard Rock lorsqu'il transporte avec lui une douce mélancolie, quelques "cailloux dans ses chaussures", qui l'empêchent de s'épanouir pleinement dans l'insouciance du lendemain. C'est dans cette dichotomie entre son hédonisme originel et la dureté de l'existence que le style, selon moi, se fait le plus puissant et le plus créatif. Lorsque la guitare d'Uli Jon Roth geint, ses cris résonnent jusqu'aux tréfonds de l'univers. La puissance évocatrice de DARE, dont chaque note est une couleur sur le tableau d'un paysage irlandais, la tristesse lancinante de KINGDOM COME, qui n'a jamais pu s'intégrer à la mentalité insouciante du Sunset Boulevard, et la beauté à fleur de peau de la musique de Richie SAMBORA. Car c'est bien lui qui générait de l'émotion dans la musique de BON JOVI, qui sans son bras droit est devenu une émulation pénible de la musique de Bruce SPRINGSTEEN.

Victorieux de ses démons alcooliques, le guitariste est resté plutôt discret depuis son dernier album en date, le chaudement recommandable "Aftermath Of The Lowdown" publié en 2012. Notons le single "Engine 19" publié en septembre 2013, quelques mois après son départ de BON JOVI. Et puis, sous le projet RSO, mené avec sa petite amie la guitariste Orianthi, le musicien a donné naissance à quelques EP en 2017 auxquels a succédé l'album "Radio Free America", en 2018, dont les sonorités Pop, Électro, R n'B, n'ont pas généré grand enthousiasme. Notons, pour la forme, une intervention sur le dernier album en date de Dolly PARTON, dont on ne saurait dire si elle est sympathique ou gênante. Toujours est-il que, sous son propre nom, cela fait donc neuf ans que le musicien n'avait rien proposé de neuf. Un manque réparé par la sortie de quatre nouveaux morceaux, diffusés individuellement au format single, espacés d'une semaine. Le premier d'entre eux, "I Pray", est publié le 25 avril 2024, jour de la diffusion sur la plateforme Hulu du premier épisode de Thank You, Goodnight, série documentaire consacrée à son ancien groupe. Le timing est parfait, le résultat un peu moins.

Interrogé à propos de ces nouveaux morceaux, SAMBORA déclare être "à un moment de ma vie ou je suis profondément joyeux. Une partie de ce bonheur provient du fait d'écrire de la musique en totale liberté, sans avoir à me soucier des charts ou des radios, tout en mettant le même savoir-faire et la même passion que sur "Slippery When Wet" ou "New Jersey", et en espérant apporter cette même joie chez ceux qui feront le choix d'écouter ces nouvelles chansons."

"I Pray" débute avec une ligne de clavier haletante et des sonorités synthétiques qui nous font nous demander ce qui a bien pu se passer dans la tête de Richie Sambora. Initialement conçu pour figurer sur un album de BON JOVI (le guitariste envisageait même un duo au chant avec son camarade Jon), ce titre est porté par une rythmique entraînante qui sert de cache-misère. En effet, si la voix de Richie continue d'embarquer une émotion authentique, qui frappe juste (bien aidée par des paroles universelles sur la vie et ses changements), le son de guitare est indigent, artificiel, sans âme et surtout sans vie. Quelle déconvenue, d'autant plus que la talk-box, spécialité du musicien, sonne ici de manière étouffée, fantomatique. Titre auto-produit, "I Pray" n'a rien de cette suite de "It's My Life", comme il a été présenté par son auteur. Décevant.

Publié la semaine suivante, "Livin' Alone", qui date sans doute du début des années 2020 (le morceau a été interprété sur scène en 2021) est pire encore. Produit, tout comme les deux morceaux suivants, par Bob Rock, le morceau est introduit par des sonorités acoustiques, qui constituent la base de ce titre "Soft Rock" qui se traîne et ne parvient à aucun moment à proposer autre chose qu'un encéphalogramme plat, même si le (trop court) solo acoustique se fait appréciable. Le morceau voit SAMBORA proposer de nombreuses autocitations, qui peuvent rappeler le morceau "Mr Bluesman" ou les sonorités de l'album "Stranger In This Town". La voix de Richie est comme la musique, robotique, déshumanisée. Le résultat est étrange, et surtout loin, si loin du niveau de composition auquel l'artiste nous avait jusqu'alors habitués. Le même reproche ayant été prononcé à l'encontre du récent morceau "Dogs of War" de MÖTLEY CRÜE, également produit par Bob Rock nous pouvons légitimement nous poser des questions quant à l'apport du producteur américain sur ces morceaux dénués de tout intérêt.

"Songs That Wrote My Life" joue la corde la nostalgie, puisque le morceau voit Richie SAMBORA évoquer la musique qui l'a construit et accompagné durant sa jeunesse. Citant "Brown Sugar" des ROLLING STONES, "American Pie" de Don McLEAN, citant quelques vers de "Purple Haze", le musicien évoque l'importance de Jimmy Page, Bob Dylan, John Lennon et Paul McCartney, et glisse même un clin d'œil au titre "Livin On A Prayer" de son ancien groupe. Les paroles constituent le seul intérêt de ce titre à la mélodie légère mais une nouvelle fois complètement annihilée par un son étouffé et des guitares inexistantes.

"Believe (In Miracles)" arrive comme un soulagement, non pas parce que le morceau est bon, mais parce qu'il est dernier. Allez, reconnaissons que cette ballade offre une mélodie gorgée de feeling, qui permet de mettre en valeur la voix chaude et enfin vivante de Richie SAMBORA sur les couplets. Les refrains sont emphatiques, porteurs d'une intensité factice, et réduisent à néant les efforts fournis sur les couplets. Un piano et quelques instruments à cordes frottées se veulent porteur d'une profondeur supplémentaire, mais ils ne font qu'ajouter une couche de confusion sur ce morceau qui donne l'impression de ne jamais trouver son chemin, de se perdre dans des arrangements inutiles. Dommage, car la mélodie touchante du refrain aurait mérité une meilleure mise en valeur.

Que reste-t-il à l'issue de la découverte de ces quatre nouveaux titres ? Pas grand-chose si ce n'est un sentiment de gâchis, presque un deuil, tant ces morceaux, pourtant prometteurs sur le papier, sont handicapés par une véritable indigence relative à leur mise en son et à leurs arrangements. Richie SAMBORA nous propose ici une musique "en boîte", qui tente d'émuler les (nombreux) grands moments de son passé musical, mais qui sont à "Father Time" ou "Undiscovered Soul" ce que l'aspartame est au sucre. Le retour chez BON JOVI, seule Échappatoire à une carrière solo en déliquescence ? Un dernier tour de manège avant la fin de la foire semble être la seule issue pour un Richie SAMBORA qui ne s'est jamais fait aussi décevant que sur ces quatre titres à oublier.

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   GEGERS

 
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- Richie Sambora (chant, guitare)


1. I Pray
2. Livin' Alone
3. Songs That Wrote My Life
4. Believe (in Miracles)



             



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