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1971 Reo Speedwagon
 

- Style : Status Quo, Foreigner, Journey

REO SPEEDWAGON - Reo Speedwagon (1971)
Par DARK BEAGLE le 6 Mai 2024          Consultée 210 fois

Ce nom, vous l’avez certainement déjà vu passer, à défaut d’avoir écouté un disque de ce groupe. Souvent considéré comme une référence de l’AOR, REO SPEEDWAGON est un groupe aujourd’hui un peu oublié en France, alors qu’il continue à faire le bonheur des radios de Classic Rock américaines, plus de cinquante ans après son premier essai. Mais avant d’être le groupe qui allait aligner les succès commerciaux à partir de la fin des années 70, la formation de Champaign dans l’Illinois était du genre à montrer les dents et officiait dans un registre nettement plus Hard Rock, mené par un guitariste incendiaire, Gary Richrath.

Ce dernier n’est pas un membre d’origine du groupe, il l’a rejoint en 1970, alors que le claviériste Neal Doughty et le batteur Alan Gratzer avaient posé les fondations de l’engin dès 1967. Le nom du combo fait référence à un camion très connu aux USA des années 1910, qui a été décliné pour de nombreux corps de métiers, allant de la livraison de lait à l’ambulance, voire au véhicule d’intervention des pompiers. Et en toute logique, la musique que pratique le groupe à cette époque se veut plutôt roots. Cela lorgne vers un Boogie Rock teigneux, capable de grandes envolées guitaristiques de la part de Richrath.

Ce premier opus est un condensé d’énergie brute, vindicatif pour l’époque et parfois un peu trop perché également, comme si le groupe se cherchait encore et qu’il n’hésitait pas à bifurquer brutalement dans une direction pas forcément moins maîtrisée, mais qui ne correspond pas vraiment à ce qui est proposé. Mais nous y reviendrons. REO SPEEDWAGON, à cette époque, pouvait faire songer à un STATUS QUO en mode US. Ici, les claviers ont beaucoup plus d’importance, que ce soit un piano virevoltant typiquement Rock’N’Roll ou un orgue Hammond bien plus sentencieux qui s’insère dans les compositions les plus ambitieuses.

REO propose donc une bonne dose de Rock’N’Roll, poussé par un chanteur, Terry Luttrell, qui fait le taf sans trop en faire. Il chante bien, mais il n’apporte pas ce petit quelque chose en plus comme pouvait le faire Steven Tyler par exemple. C’est au niveau de la guitare donc que la magie opère. Et il ne faut surtout pas se laisser tromper par la côté presque pépère du riffing. Richrath savait (oui, il est décédé dans l’indifférence générale en 2015) proposer des rythmiques solides et tenaces, et il se montrait intéressant au niveau de ses soli, souvent très agressifs, quasi Heavy Metal pour certains dans leur approche.

REO SPEEDWAGON était un groupe qui ne manquait pas de mordant. "Gypsy Woman’s Passion" est une entrée en la matière assez vertigineuse, "157 Riverside Avenue" confirme les bonnes dispositions placées dans l’opener et sera d'ailleurs un classique du groupe, fréquemment joué en concert, "Anti-Establishment Man" enfonce le clou (et tranche tellement au niveau des paroles par rapport à ce pour quoi REO sera connu !) : la formation n’est pas là pour se laisser conter, non. C’est Rock, c’est direct, le clavier est là pour booster les compositions, pas pour les ramollir. Un potentiel se fait tout de suite sentir, un certain talent également qui fait que le tout tient parfaitement la route.

Cependant, on sent également la fougue de la jeunesse et ce premier effort tend à partir parfois dans tous les sens et certaines idées semblent inachevées. Quelques fade out assez laids viennent ternir quelques compositions (la très bancale ballade "Five Men Were Killed Today" qui manque d’un « truc ». C’est difficile à expliquer, mais Nick Cave fera bien mieux dans l’idée sur "Murder Ballads" ; "Prison Women" qui aurait mérité un meilleur sort après son démarrage du feu de Dieu). Le plus problématique reste à mon sens "Dead At Last", le morceau final, qui s’étend sur dix minutes et qui se veut certainement trop ambitieux.

Ici, REO part réellement en cacahuète, alignant des plans qui ne fonctionnent pas forcément tous ensemble. Il y a une véritable envie derrière ce morceau, la volonté de créer quelque chose d’épique et de plutôt Heavy, mais pour le coup, le groupe a eu les yeux plus gros que le ventre et se perd quelque peu, en proposant quelque chose de trop compliqué, trop long par rapport au reste de l’album, qui se tient tout de même mieux malgré quelques ratés. Si ce titre retranscrit une volonté de la formation de frapper un grand coup, elle a échoué dans son entreprise et d’ailleurs, on ne la reprendra plus à se risquer à de telles partitions par la suite.

Disons-le franchement, il y a eu des premiers albums bien plus saisissants que celui-ci même si ce dernier n’est pas mauvais. Il manque peut-être de cohérence, ou d’une réelle ligne directrice et ressemble plus à une revue de presse des talents en présence (basse acérée, guitare puissante et mordante, clavier présent mais pas étouffant, batteur plus que capable à son poste) qu’à un véritable travail de groupe alors que toutes les chansons ont été écrites de façon collégiale. Les musiciens ont peut-être voulu trop en mettre plein la vue, afin de se démarquer d’une concurrence qui devenait déjà assez importante, mais au final cela porte plus préjudice qu’autre chose à un disque qui pourtant ne démérite pas.

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   DARK BEAGLE

 
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- Terry Luttrell (chant)
- Gary Richrath (guitare)
- Gregg Philbin (basse, chant)
- Alan Gratzer (batterie, chant)
- Neal Doughty (claviers)


1. Gypsy Woman's Passion
2. 157 Riverside Avenue
3. Anti-establishment Man
4. Lay Me Down
5. Sophisticated Lady
6. Five Men Were Killed Today
7. Prison Women
8. Dead At Last



             



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