"Flawed Design", second essai de SAINT ASONIA, était sorti en octobre 2019. Malgré un album riche et bien accueilli par la critique, les gars n’avaient pas eu le loisir de partir en tournée bien longtemps, la faute à cette fameuse pandémie mondiale qui a touché… tout le monde justement.

Enfermés entre quatre murs, nos hommes se tournent les pouces. Ne pouvant décidément pas sortir un nouvel album ("Flawed Design", rappelons-le, étant sorti moins de trois ans plus tôt), Adam Gontier veut tout de même travailler sur un quelconque projet. S’ensuit donc l’idée de produire un mini-album.

La difficulté ici, c’est que "Introvert" est enregistré alors que la pandémie bat son plein : impossible donc pour les quatre musicos de se voir physiquement. Les différentes idées concernant le produit sont discutées via les réunions "Zoom". Les gars enregistrent leurs partitions respectives, tour à tour. La désinfection du local est faite entre chaque séance (cette particularité va rappeler des souvenirs à certains). Même le producteur reçoit les démos par l’intermédiaire d’Internet.

Le titre de l’album est d’ailleurs directement relié à l’état d’esprit des gars à cette époque : chacun chez soi, individuellement. Le sentiment d’être enfermé, reclus sur soi-même. Adam avait mentionné qu’à cette époque, il se sentait totalement isolé, même mentalement.

Le résultat est, logiquement, représentatif de la façon que "Introvert" a été produit. La musique reste reconnaissable entre mille :la patte de Mushok, le grand bosseur de chez STAIND, étant très distinctive. Et que dire de la voix d’Adam Gontier, impossible à oublier.
Malheureusement, les chansons sont relativement difficiles à distinguer les unes des autres. Le rendu est homogène, trop homogène. Sans aller à dire qu’il est comparable à "Transit Of Venus", à l’époque où le chanteur était encore avec THREE DAYS GRACE, disons simplement que les morceaux ne resteront pas dans les mémoires.

J’imagine que la façon dont les morceaux ont été enregistrés y est pour beaucoup. L’échange d’idées a été limité au maximum, les riffs ont plus ou moins été travaillés. Et c’est un projet qui a été, il faut le dire, créé afin de "faire un truc" pendant la pandémie. Pour se changer un minimum les idées.

Malgré tout, la production est au poil, de même qualité à mon sens que celle de "Flawed Design". La recette qui a fait le succès des deux albums est bien là, mais je crois que le processus créatif a définitivement eu un impact sur le rendu final. Une preuve supplémentaire qu’il est difficile d’être pleinement à son potentiel lorsque nous sommes séparés les uns des autres. J’aurais été curieux de connaître le sort que ces sept titres auraient eu si la pandémie n’était pas passée par là.

Morceau préféré : "Above It All".