Après deux albums minables avec THREE DAYS GRACE ("Life Starts Now" et "Transit Of Venus"), Adam Gontier décide de quitter le navire au moment même où celui-ci prend l’eau. Bien sûr, il n’aurait pu trouver pire moment pour abandonner ses coéquipiers. L’excuse facile de la « divergence musicale » est annoncée. Si ses anciens frères d’armes prennent sous leur aile le frère du bassiste pour faire un album de très bas niveau, Gontier décide de fonder un groupe avec des musiciens établis : Mike Mushok de STAIND, Rich Beddoe de FINGER ELEVEN et le bassiste Corey Lowery de DARK NEW DAY sont ainsi recrutés afin de fonder SAINT ASONIA. L’album éponyme étant sorti la même année que « Human », voyons si Adam a fait mieux que ses anciens confrères.

La première question à se poser est la suivante : Comment sonne SAINT ASONIA ? Est-ce un copié/collé de THREE DAYS GRACE ? Une seconde version de STAIND ? Je dirais que c’est pas mal un mélange des deux, avec un accent un peu plus prononcé pour l’ancien groupe du charismatique leader. Bien que la guitare nerveuse soit perceptible sur certains morceaux ("Better Place", "Happy Tragedy"), la voix et la structure des morceaux me font particulièrement penser au groupe canadien.

Adam Gontier étant en partie responsable du fiasco des deux derniers albums de ces compères, il étant temps à présent de voir ce qu’il était capable d’accomplir avec de nouveaux partenaires. Les deux premiers morceaux montrent un SAINT ASONIA en pilotage automatique : musicalité ordinaire, lignes de chant entendues mille fois, textes laissant présager des règlements de compte avec ses anciens amis, le début de parcours peine à convaincre. C’est avec le troisième titre que l’album va pouvoir prendre son envol pour cinq morceaux solides. J’adore les paroles hyper « catchy » du refrain, la ligne de chant du morceau suivant "Fairy Tale", l’atmosphère bien pesante de "King Of Nothing" sans oublier "Waste My Time" et sa balade aux textes nostalgiques/mélancoliques.

Malheureusement, les trois morceaux suivants peinent à maintenir le niveau, étant un mélange entre semi-réussite et air de déjà entendu. Heureusement, "Leaving Minnesota" et sa belle guitare clôt l’album de manière fort adéquate pour nous laisser sur une bien meilleure note. Une fin de parcours laissant présager un bel avenir quoi.

Si on avait eu à faire un duel à mort tels des gladiateurs de l’époque des romains entre le "Human" de THREE DAYS GRACE et le premier album de SAINT ASONIA, ce dernier aurait écrasé son adversaire avec une facilité déconcertante. Le combat n’aurait duré que quelques secondes avant que la mise à mort ne soit prononcée. Cela étant dit, on est loin de tenir entre les mains un classique intergalactique : Le premier essai de Gontier avec ses nouveaux amis livre la marchandise sans être brillant. Je dirais plutôt que c’est un bon premier pas dans la bonne direction. Reste à savoir si la suite sera du même niveau.

Morceau préféré : "Waste My Time".