Recherche avancée       Liste groupes



      
WAR BLACK METAL  |  STUDIO

Lexique black metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Gorgoroth, Marduk, 1349
 

 Site Officiel (966)
 Myspace (725)

ENDSTILLE - Detonation (2023)
Par STORM le 11 Décembre 2023          Consultée 577 fois

Le soldat END n’en pouvait plus de cette guerre affreuse. Tout ce temps perdu, ces longs mois éloignés des siens et de ses lopins de terre, des promenades du dimanche où couraient les enfants… Quand cela cessera-t-il ? Quand reverrait-il ses contrées chéries ? Il lui semblait penser que cette guerre ne lui appartenait plus, il l’avait quittée depuis si longtemps dans sa tête. Tel un automate il réagissait aux ordres du sergent STILLE qui haranguait son bataillon jusqu’à plus entendre, cherchant à le mobiliser pour une cause qu’END imaginait perdue. END n’y croyait plus, il avait déjà abdiqué.

Voilà que ce qui enivrait END dans la vie ne l’accompagnait plus, il se sentait comme condamné à ne plus ressentir ni revivre le bonheur du quotidien d’une vie simple. Au lieu de cela il transpirait beaucoup trop d’angoisse et d’effroi dans ces tranchées boueuses puantes qui attaquaient continuellement ses narines du poivre infect de la mort. La faucheuse rôdait même dans ce voluptueux ciel bleu profond qui égayait un peu ses pensées en cette nouvelle matinée de décembre ou de novembre peut-être. Il ne le savait plus. END se disait que toute cette beauté foutait le camp, y compris la quintessence même de la vie, de son réconfort et de son espoir. Cela faisait bien longtemps qu’il n'avait plus la force même de continuer l’écriture de son journal intime. END rêvait encore un peu mais entre dix cauchemars, et cette vie onirique, qui parfois le transportait, était le fruit d’hallucinations incontrôlables. Il soliloquait puis bégayait des choses incompréhensibles. Il parlait à la boue parfois ou prononçait des néologismes mystérieux aux brins d’herbe qu’il comptait nerveusement.

END composait avec les bruits assourdissants des sirènes d’alarme, de ceux aussi sourds et vibrants des obus qui tombaient tout près et des "DetoNation" que le capitaine STILLE quant à lui adorait. STILLE était la fierté du commandement général, un militaire modèle qui honorait le "Pro Patria Mori" et avait soif de conduire la victoire quelle qu’en soit l’issue. Lui aussi pensait parfois aux siens, aux paysages de sa vie, à ses souvenirs d’enfance, mais il les sublimait en les défendant furieusement et avec acharnement pour éviter que l’ennemi les annexent dans sa pensée et les envahissent physiquement. Des STILLE il en fallait pour que les attaques aient lieu, pour que le désespoir facile ne gagne les tranchées, les désertions, les mutineries. Son rôle était ingrat mais il l’accomplissait chaque jour et à chaque moment avec ferveur et ambition. Voilà dix ans que l’opération "Kapitulation 2013" était terminée. Elle avait été un désastre tant le manque de stratégie avait gagné les rangs. Les ordres étaient restés imprécis, sans aucun temps mort, juste mués par un harcèlement continu de balles, de bombes, de terreur sans fondements et uniquement ordonnés avec brutalité sans laisser un quelconque répit au régiment. Les incompréhensions avaient été telle que la guerre s’était perdue de manière éclair, rappelant les défaites historiques passées comme celle de l’opération "Infektion 1813".

Si cette fois STILLE ne pouvait pas compter plus qu’outre mesure sur END, certains soldats se dépassaient totalement et affichaient un zèle qui forçait le respect au sein du régiment. C’était le cas notamment de Mayhemic Destructor, l’artilleur en chef, qui affichait une maitrise complète de ses canons. Sachant varier sa mitraille, il attendait parfois la réponse de l’ennemi pour mieux le cibler encore. Et ce soldat vivace dont l’ardeur comptait pour le moral des troupes, n’avait pas son pareil pour mettre à distance l’horreur qu’il vivait, en se concentrant uniquement sur les ordres de STILLE. Plus encore que dans les batailles passés, Mayhemic Destructor avait su varier ses effets de surprise et s’affichait comme un objectif de premier rang à abattre pour l’ennemi d’en face. Appuyé par ce salopard de Zingultus, la tête brûlée du bataillon, STILLE savait qu’une victoire était possible. Zingultus n’avait pas son pareil pour montrer la voie et se faire le porte-parole acharné du régiment. Il avait d’ailleurs fomenté des chants pour marquer l’identité de la section. Avec des paroles voraces, il incantait les chants qu’il avait concoctés, "Victorious", "Tochnit Aleph", ou bien encore "Vigilante Justice", étaient rentrées dans les habitudes de la tranchée et galvanisaient l’agressivité. Son frère d’armes, Lars Wachtfels, avait composé la musique de ces hymnes guerriers qui satisfaisaient la troupe. Musicien, l’âme artistique de la cohorte avait su trouver les notes justes pour embellir le quotidien. Passant de musiques acerbes à la dynamique survoltée à d’autres plus intimistes et introspectifs, Lars avait réussi son pari.

Au final ce trio charismatique avait permis à STILLE et aux autres hommes de se projeter autre part que dans les tranchées. Tous savaient qu’il était bien temps de changer de position, de passer à la vraie action, on laisserait END gagner l’arrière mais maintenant il fallait aller de l’avant, terminer le boulot au corps à corps. Peut-être était-ce enfin le jour ?

L’opération "DetoNation" - du nom que le haut-commandement lui avait donnée pour galvaniser les escadrons -, avait mal démarré mais au fur et à mesure du temps, elle avait su se réajuster en adoptant des rythmes différents plus variés qui avaient décontenancé l’ennemi. STILLE savait que la défaite ne serait pas de son côté, il comptait sur l’artillerie, et la pugnacité de ses trompe-la-mort. Il comprenait que bientôt la colonne pourrait faire flotter haut le drapeau et que sa mission se terminerait enfin par une victoire. Cela le rendait fier, et sous ce ciel bleu, la fatigue l’avait quittée, et bien qu’il ne trouvait plus le sommeil depuis des semaines, il souhaitait juste voir la prise de pouvoir de ses troupes de son vivant.

Note réelle : 3,5/5.

A lire aussi en BLACK METAL par STORM :


DØDSFERD
Cursing Your Will To Live (2007)
La saleté, la crudité




ARCKANUM
Kostogher (1997)
Promenons-nous dans les bois !


Marquez et partagez




 
   STORM

 
  N/A



- Zingultus (chant)
- Lars Wachtfels (guitare)
- Mayhemic Destructor (batterie)
- Cruor (basse)


1. New World Lethargy
2. Jericho Howls
3. Tochnit Aleph
4. Destined To Silence
5. Vigilane Justice
6. Pro Patria Mori
7. Victorious
8. Detonation
9. Enstille (weltkrieg)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod