Le précédent effort d’EVILE avait déçu, laissant un goût amer : globalement moyen malgré quelques timides attraits (comprenez riffs et plans ponctuels), "Hell Unleashed" était une forme de pari pour les Anglais. Il fallait réussir la mue, l’évolution aussi bien côté line-up que contenu proposé. Si l’ennui et l’absence d’audace avaient coûté cher à l’ensemble, il est évident que le combo voulait défendre sur scène son dernier-né. Et le sort n’ayant de cesse de s’acharner sur EVILE, la pandémie a réduit à néant cette dernière possibilité.
Ainsi, pas question d’attendre cette fois-ci huit années pour revenir aux affaires : vingt-quatre mois se sont écoulés avant cette nouvelle sortie le 14 juillet 2023. Il faut tout d’abord noter le maintien du line-up au moment de découvrir "The Unknown".

Si vous survivez aux quatre premiers morceaux, vous aurez peut-être une idée du Thrash proposé par EVILE… enfin, c’est plutôt un Heavy Thrash qui débute...Oui, "The Unknown" est un titre chiant qui ne décolle jamais, commme "Monolith" qui porte terriblement bien son nom ou l’ennuyeux "The Mask We Wear". Ok, on peut comprendre que certains groupes calment parfois le jeu mais là, c’est tout simplement pathétique.
C’est un gros coup de gueule : vous allez de suite qualifier cet album de "Black Album d’EVILE".

C’est flagrant et édifiant : METALLICA année 1991 semble dans chaque note, chaque riff présent, encore et encore. Les sept minutes de "When Mortal Coils Shed" vous achèveront côté mimétisme des Mets. C’est bien simple, vous passerez sans doute votre temps à chercher le lien vers "Enter Sandman" et "Nothing Else Matters". Dans la seconde partie de la galette, le rythme s’intensifie quelque peu ("Sleepless Eyes" et "Out Of Sight", sont plus "intéressantes"), mais il semblerait que le groupe singe désormais davantage un MACHINE HEAD… La vitesse est donc enfin de la partie mais sans pour autant contenter. L’ennui est donc de retour sur "At Mirror’s Speech", répétitif à souhait (sic) tout autant qu’un "Beginning Of The End" qui tente avec une basse qui claque de nous faire croire que la répétitivité poussée à son paroxysme aurait du bon.

C’est bien simple, "The Unknown" nous propose 46 minutes et dix morceaux durant lesquels on espère que le semblant d’étincelle embrase l’espace. Mais rien n’y fait. Il faut bien avouer qu’au final il s’agit sans doute de l’album le plus faiblard de la discographie des Anglais : originalité aux abonnés absents, intérêt et technique quelconques… Il y a de quoi s’inquiéter assez nettement sur l’ensemble de cette prestation. Il faut par exemple attendre le dernier titre "Balance In Time" pour profiter d’un solo un peu intéressant.

Je vais vous éviter les "âmes vendues au Diable" ou autre "maturité". Non. EVILE a voulu sonner "moderne" mais s’est clairement pris les pieds dans le tapis.
Oui, la production est satisfaisante, je peux le concéder mais ce n’est pas ce que l’on vient chercher. Rarement un album ne m’aura laissé que le sentiment d’être resté dans les starting-blocks ou au port… depuis METALLICA avec ses morceaux interminables et répétitifs !

Désolé EVILE, j’ai bien tenté. Je vous ai même laissé le temps. Mais rien n’y fait.
"The Unknown" ne provoque qu’ennui chez moi écoute après écoute.
Le couperet tombe, implacable.
Naufrage.

Passez votre chemin !

Note réelle : 1,5/5.

Top : encore une fois rien de bien fameux...