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METAL PROG / DEATH MÉLO  |  STUDIO

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2004 1 Back To Times Of Splendor
2006 1 Gloria
2019 The Liberation

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2001 Three Neuron Kings

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2016 Alea
2020 Between
 

- Style : Dark Tranquillity, Green Carnation, The Ocean , Opeth, Soilwork
 

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DISILLUSION - The Liberation (2019)
Par FREDIAN le 30 Juillet 2023          Consultée 1134 fois

Le single "Alea", sorti fin 2016, confirmait le retour de DISILLUSION sur le devant de la scène. La nouvelle facette explorée avec un Metal Progressif option Atmosphérique de haute volée rassurait sur le propos musical des Allemands. Le "père" Andy n'avait pas perdu la main. Mais la réalité d'un tel groupe, à fortiori aujourd'hui dans un monde plus numérique qu'organique, c'est l'underground et les finances qui vont avec. Peu compatible avec les ambitions d'Andy Schmidt, la tête pensante du groupe. Alors, pour ne pas avorter dans l’œuf ce retour, il lança une campagne de financement participatif pour soutenir la création de l'album envisagé. Le succès fut retentissant et permit à Andy d'investir près de deux ans à temps plein dans l'écriture et l'enregistrement de cet album (l'anecdote veut qu'il s'isola plusieurs semaines dans une cabane au fin fond d'une forêt tchèque pour mieux s'immerger dans sa composition).

En termes de personnel, le départ de Jens Maluschka, le batteur historique, provoqua un effet domino qui aboutit à la formation d'un quintette. Josh Saldanha fut embauché aux fûts et Felix Tilemann prit la basse tandis que le bassiste Ben Haugg fut "promu" à la guitare. Trois guitares pour un album pas si orienté guitare au final... En effet DISILLUSION poursuit son évolution et sa volonté de renouvellement et les nombreux invités lui permettent d'exploiter à nouveau cette facette atmosphérique, ambiante, entamée sur "Alea". Ainsi si on peut penser à OPETH, Devin TOWNSEND (e.g. "Wintertide") ou encore The OCEAN (e.g. "The Mountain") il convient d'y intégrer pleinement ANATHEMA (e.g. "Wintertide", "Time To Let Go"). Mais DISILLUSION garde sa patte caractéristique signée Andy Schmidt ("Wintertide", malgré ses influences, en est un bel exemple).

Si "The Liberation" a été présenté comme une suite logique à "Back To Times Of Splendor" c'est plus dans ses thématiques qu'il faut y voir une véritable filiation. L'album explore à nouveau le thème du changement et des peurs, des freins intérieurs et de l'influence immobilisante du passé qui l'accompagnent. Il nous encourage à nous libérer de cette obscurité intérieure et accepter les risques et les incertitudes afin d'aller de l'avant et rechercher un épanouissement personnel. L'album bien nommé en devient presque une catharsis.

Andy l'a peaufiné dans les moindres détails et quand on creuse la correspondance de la musique avec les mots, les thèmes et les émotions véhiculés, on comprend aisément pourquoi il a pris presque une année supplémentaire pour le parachever. E.g. Le solo de guitare délicatement contemplatif qui accompagne l'introspection du narrateur sur la partie calme du title-track, l'intro brutale de "The Great Unknown" qui image le combat intérieur du narrateur pour assumer le changement et se lancer dans l'inconnu, le jeu clair/obscur récurrent de "A Shimmer..." qui dépeint le voyage personnel fait d'allers/retours entre nostalgie, désillusions et volonté permanente d'avancer.

Musicalement, "The Liberation" se présente donc plus comme une suite logique du single "Alea" (l'intro atmosphérique "In Waking Hours" en témoigne) agrémentée de motifs agressifs qui nous renvoient immanquablement à "BTTOS" ("Wintertide"). Mais le côté Death mélodique est finalement secondaire. Il s'agit plus d'un Metal Progressif qui s'entend comme une recherche de sophistication par le développement d'atmosphères, d'ambiances pensées pour illustrer la trame "conceptuelle" de l'album (le titre éponyme et "The Mountain" en sont l'illustration parfaite). Et si les growls sont bel et bien de retour ils sont "seulement" la caution agressive du propos (e.g. "The Great Unknown").

La quasi disparition de la composante Thrash (ces riffs acérés) qui procuraient une accroche "immédiate" à "BTTOS" rend "The Liberation" moins facile à appréhender. C'est autant un bien (le disque se dévoile au fur et à mesure des écoutes) qu'un mal (il lui manque tout de même ce côté accrocheur, ce qui peut nous laisser sur le bord de la route si on n'embarque pas complètement pour le voyage ici présenté). Mais si on y adhère, alors l'album dévoile toute sa richesse et ses nuances lui donnent de l'ampleur.

Saluons à nouveau (c'était déjà le cas sur "BTTOS") l'intégration subtile des guests (e.g. cordes sur "In Waking Hours" et "Wintertide", piano, trompette et effets sonores sur "The Mountain") et la construction intelligente de l'opus qui alterne titres fleuves et complexes ("Wintertide", "The Liberation", "The Mountain") et morceaux plus courts et directs ("The Great Unknown") ou plus posés ("A Shimmer...", "Time To Let Go" en chant clair uniquement) voyant ainsi ses presque 58 minutes passer sans trop de longueurs ("A Shimmer..." se révèle un peu répétitif et "The Mountain" aurait pu être légèrement épuré).

Serti d'une production claire et puissante (le mastering est signé Jens Bogren (OPETH, The OCEAN, DARK TRANQUILLITY, ENSLAVED etc...)) qui restitue bien les méandres du songwriting et la dualité claire obscure qui parcourt l'album (dans la veine du travail d'un PORCUPINE TREE), "The Liberation" déploie sa maturité avec soin et mesure. Mais son relatif manque d'agressivité vous laissera peut être sur la touche. Adhèrerez-vous à cette "libération" ? Là est la clé de votre appréciation.

Note réelle: 3,5/5 arrondi à la hausse pour la volonté de renouvellement.

Morceaux préférés : "Wintertide", "The Liberation"

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INDUKTI
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   FREDIAN

 
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- Andy Schmidt (chant, guitare, basse, claviers, fx sur 3)
- Sebastian Hupfer (guitare)
- Ben Haugg (guitare, basse)
- Josh Saldanha (batterie, percussions)
- Felix Tilemann (basse)
- --
- Claudia Herold (violoncelle sur 1, 2)
- Christoph Schenker (violoncelle sur 6)
- Frederic Ruckert (piano sur 1, 7)
- Birgit Horn (trompette sur 3, 7)
- Stephen Saldanha (fx sur 1, 7)
- Syed Mostofa Jahangir (tabla sur 4)
- Thari Kaan (chant additionnel sur 7)


1. In Waking Hours
2. Wintertide
3. The Great Unknown
4. A Shimmer In The Darkest Sea
5. The Liberation
6. Time To Let Go
7. The Mountain



             



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