Recherche avancée       Liste groupes



      
HARD ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Michael Schenker, Thin Lizzy, Ufo, Y&t, Zz Top
 

 Chaîne Youtube (90)

GLYDER - Backroads To Byzantium (2011)
Par FREDIAN le 7 Août 2023          Consultée 628 fois

La signature chez SPV/Steamhammer pour leur précédent album devait faire franchir un cap à GLYDER. Malgré les qualités de ce dernier, ce ne fut pas le cas et la lassitude face aux difficultés financières et les frustrations liées à "l'industrie" de la musique ont conduit le chanteur/bassiste Tony Cullen et le batteur Davy Ryan à quitter le groupe fin 2010. Bat, peut être boosté par la sortie de son premier album solo "A Lifetime To Kill" à l'automne 2010, réagit vite et dès janvier 2011, le groupe se "reforme" et s'étoffe en devenant un "five-piece band" avec les recrutements de Jackie Robinson au chant, Graham McClatchie à la basse et Des McEvoy à la batterie. Aussitôt assemblé, le quintette se met au travail et le quatrième longue durée du groupe est enregistré en avril pour une sortie prévue en octobre 2011.

La jolie pochette, à nouveau signée Mark Wilkinson, garde ce parfum Boogie 80s rassurant (on pense notamment à ZZ TOP). Si bien qu'avant même d'avoir lancé le disque on sait où on met les pieds (ou plutôt les oreilles). Et ce n'est pas forcément un mal. C'est un peu comme parcourir un vallon montagneux pour la énième fois. Si le paysage nous est familier, la lumière, la météo, la saison, la faune sauvage peuvent rendre chaque visite unique et certaines magiques. Concernant cet album, je n'irai pas jusqu'à demander de la magie mais qu'ils persistent dans leur relecture moderne et inspirée du Hard Rock mélodique des 70s et 80s.

Si Jackie Robinson a signé la grande majorité des textes, la musique, écrite par les deux guitaristes rescapés, nous laisse comme attendu en terrain connu, même si "Backroads To Byzantium" se veut plus accessible, plus mélodique, plus "FM" en somme que ses prédécesseurs. Sur cet album taillé pour la route (une bande-son des grands espaces américains découpés par ces interminables lignes droites), GLYDER s'éprend de liberté et nous emmène dans un road trip aux accents d'Americana ("Long Gone", "Even If I Don't Know Where I'm Gonna Go") tout en évoquant les femmes indomptables ("Something She Knows", "Two Wrongs") et en traitant plusieurs sujets brûlants, les méfaits de la presse à scandale ("Chronicled Deceit"), la résurgence des troubles dans les rues d'Irlande du Nord ("Don't Make Their Mistakes"), la situation des sans-abris dans les rues de Londres ("Down & Out") et le réchauffement global ("End Of The Line"). Le thème récurrent du temps qui passe, inexorable, particulièrement exploité sur le précédent opus, est toujours présent ("Fade To Dust") et clôt même l'album par une réflexion sur la mortalité ("Motions Of Time"), à la fois inévitable étape finale de l'existence (avant peut être une forme plus spirituelle de vie) et renouvellement naturel des générations ("but it's not the end, life starts again").

Premier changement notable donc, la voix de Jackie Robinson. Présenté comme un mix entre Paul Rodgers et Phil Mogg (auquel je rajouterai un zeste de Lou Gramm et un soupçon de Gary Barden), sa voix cristalline à la tessiture plus étendue tranche avec celle de Tony Cullen plus rauque, grave et monocorde. Elle accompagne et amplifie le caractère AOR ("Long Gone", "Even If...", "Something She Knows"), plutôt plaisant, de l'album. GLYDER nous délivre ainsi ses titres les plus entraînants sans renier ses racines Hard Rock ("Chronicled Deceit", "Fade To Dust", "End Of The Line"), Bluesy ("Down & Out") et Boogie ("Something She Knows"). La qualité d'écriture est toujours présente et si les influences restent perceptibles elles n'entravent en rien la personnalité du groupe qui, malgré son changement (radical dans le style) de chanteur et de section rythmique, reste forte et marquée autour de ses duettistes de la six-cordes. Bat me l'avait de toute façon dit par écran interposé à l'époque, GLYDER ne cherche pas à réinventer la roue du Hard Rock mélodique mais à l'utiliser telle qu'elle est pour en proposer des versions de qualité avec sincérité.

Et ce quatrième longue durée des Irlandais s'inscrit bien dans cette démarche à la fois humble et fière qui les a vu proposer quatre albums, finalement plus différents qu'il n'y paraît, mêlant héritage et modernité. Une musique pas foncièrement transcendante mais transpirant d'assez d'honnêteté, de travail et de talent pour faire mouche à des degrés divers. GLYDER c'est de bons riffs ("Chronicled Deceit" et son petit parfum de "Paranoid", "Even If..." et son côté LIZZY-esque, la rythmique "Hard-Country" façon EXTREME de "Don't Make Their Mistakes", les riffs bien Heavy de "Two Wrongs" et "End Of The Line"), des soli toujours forts à propos (e.g. "End Of The Line" où la rythmique et le solo s'enlacent dans une sorte de danse commune), mélodiques et apportant une vraie plus-value et qui se permettent aussi de nuancer les ambiances en accord simultané avec la musique et les paroles (mystique sur "Even If...", calme et aérien sur "Two Wrongs", lourd et bourré d'effets sur "Down & Out"). GLYDER c'est aussi des mélodies entraînantes (e.g. "Fade To Dust", "Something She Knows") et des refrains qui invitent à chanter (e.g. "Long Gone", "Don't Make Their Mistakes"). GLYDER c'est encore une petite dose de diversité (de l'opener Heavy et catchy à la ballade acoustique finale évoquant peut-être un peu trop "More Than Words" en passant par le boogie ZZ TOP-esque imparable "Something She Knows"). Enfin voilà GLYDER c'est ce vallon que l'on connaît mais qui se dévoile encore un peu sous un nouveau jour.

Au rayon des bémols, un léger manque de folie (qu'ils auraient pu se permettre sur les titres les plus "engagés" thématiquement) et une musique un peu trop calibrée pour "Classic Rock Radio" empêchent l'album de s'envoler. Le chant de Jackie, malgré une performance ici irréprochable, s'il est plus technique et complet, ne possède peut être pas autant de personnalité que celui de Tony (ou est-ce juste un effet d'habitude ?). Bref, un bon album sans autre prétention que de jouer du Rock'N'Roll, ce que GLYDER faisait particulièrement bien sur scène.

À l'heure où certains (beaucoup ?) déplorent la "sur-extrémisation" (notamment vocale) et la "sur-technicité/complexité" du Metal, on ne peut que regretter qu'un groupe aussi authentique que GLYDER ait dû mettre la clé sous la porte il y a déjà plus de dix ans...

"Low lies the Ball...yknockan sky
Where once we watched GLYDER perform and fly
Their love was on the scene they had dreams and songs to sing
It's so lonely round the Ballyknockan sky"
(*)

Note réelle: 3,5/5.

-

(*) Petit hommage sur l'air du célèbre "Fields Of Athenry" avec un clin d'œil à leur village d'origine, Ballyknockan, county Wicklow.

A lire aussi en HARD ROCK :


HANOI ROCKS
Two Steps From The Move (1984)
Hard rock




STATUS QUO
Rock 'til You Drop (1991)
Rock


Marquez et partagez




 
   FREDIAN

 
  N/A



- Jackie Robinson (chant)
- Bat Kinane (guitares, chœurs)
- Pete Fisher (guitares)
- Graham Mcclatchie (basse)
- Des Mcevoy (batterie)
- Keith Mckeon (claviers)


1. Chronicled Deceit
2. Long Gone
3. Fade To Dust
4. Even If I Don't Know Where I'm Gonna Go
5. Don't Make Their Mistakes
6. Down And Out
7. Something She Knows
8. Two Wrongs
9. End Of The Line
10. Motions Of Time



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod