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SYMPHONITY - Marco Polo - The Metal Soundtrack (2022)
Par JEFF KANJI le 29 Mai 2023          Consultée 1044 fois

Être la tête d'un groupe de Power Metal ne coule pas de source quand on est tchèque. C'est exactement le constat que pourrait dresser Libor Křivák, qui avait décroché le pactole avec un contrat de trois albums chez le tout puissant Limb Music. Mais entre les drames personnels (le décès du bassiste Tomáš Čelechovský en 2012, les problèmes de voix d'Olaf Hayer) et un effectif difficile à porter vers l'avant, le statut de session-man étant pour le moins prononcé (c'était le cas de Martin Škaroupka notamment) et les disponibilités et l'investissement à géométrie variable dans un petit pays d'Europe centrale, voilà beaucoup de raisons à l'arrivée du troisième album de SYMPHONITY en quinze ans.

Les prémices de cet album ne datent pas d'hier, c'est d'ailleurs pourquoi on retrouve l'ancien batteur Radim Večeřa sur deux titres, avant que le poste ne soit occupé par Josef Cigánek, puis par Michael Brush de SIRENIA lors de leur tournée européenne de 2023. En revanche au niveau du chant, c'est une révolution, puisque si la dualité de deux chanteurs, au départ imposée par la nécessité de pallier aux problèmes vocaux d'Olaf Hayer, est conservée, c'est à un nouveau duo que nous sommes confrontés, avec les arrivées d'abord de Mayo Petranin, qui a déjà une jolie discographie derrière lui, et qui avec son expérience, sa versatilité et sa puissance vocale, propose une alternative plus que gagnante à Herbie Langhans, bien occupé, entre FIREWIND et AVANTASIA. Aussi à l'aise dans le registre puissant et clair que dans celui plus guttural, son grain apporte beaucoup d'épaisseur aux mélodies de "Marco Polo". L'autre recrue est ukrainienne, et on connaît depuis peu son ancienne formation sur Nightfall, puisqu'il s'agit de l'ex chanteur de MAJESTY OF REVIVAL. Il est d'un soutien précieux, et si le timbre d'Olaf Hayer reste inimitable, Konstantin Naumenko est assez épatant.

La dualité et la complémentarité des deux vocalistes éclatent sur "The Plague" et la pièce-fleuve "Mongols", aisément la pièce de bravoure de l'opus, même si tout le passage qui dépeint à merveille les splendeurs étrangères de l'Empire mongol traîne un poil en longueur (mais laisse la place à Tomáš Sklenář pour s'exprimer et le bougre n'est pas maladroit !).

Mais s'il y a une recrue qui apporte beaucoup, tant la dimension cinématique, voulue par l'ambition du concept de Libor, est mise en œuvre, c'est bien le claviériste suédois Johannes Frykholm, qui fort d'une oreille absolue et d'un cursus classique patenté prend tout l'espace qu'il ne peut prendre à la guitare de Libor, qui sonne une nouvelle fois incroyablement bien. Niveau riff, le colosse tchèque s'est vraiment donné du mal, et d'un point de vue guitaristique, cet album est une nouvelle fois une masterclass. Après, son jeu se veut au service des compositions et ne cherche jamais à en mettre plein la vue, quand bien même le riff SYMPHONY X-ien de "Crimson Silk" ne doit pas être si évident par exemple.

Tous les éléments qui font un bon album de Power Metal sont réunis, et avec l'appui des mythiques Finnvox studios, la production est largement à la hauteur. Cependant, le concept-album est toujours un exercice périlleux, et si les éléments qui peuvent servir ce genre de récit sont présents (piano, orchestrations, dimension dramatique quoique pas assez présente, narrations), j'effectuerai un parallèle certes audacieux, avec le "Heir Of The Rising Sun" d'AETERNAM, qui devait sortir quatre mois après ce troisième album sous le nom de SYMPHONITY. Chez le second la dimension conceptuelle me paraît plus prégnante.

Les mélodies sont également à remarquer, car si Mayo et Konstantin sont deux vocalistes doués aux personnalités bien individualisées, il leur manque trop souvent des hymnes (dont "King Of Persia" regorgeait), et si "Mongols" exploite le plus à fond la dimension conceptuelle de ce "Marco Polo", "I Found My Way Back Home" et "The Plague" sont d'excellents titres qu'on peut assez aisément détacher du contexte. L'ambiance des titres manque, au-delà de la dimension épique, et jamais on ne se sent réellement transporté en Chine (hormis sur le passage central de "Mongols" dont j'ai déjà parlé), ni même en Italie.

SYMPHONITY demeure néanmoins le candidat tchèque le plus sérieux dans le Power Metal traditionnel, quand bien même l'excellence de son prédécesseur lui fait de l'ombre. Pas l'album de l'année mais incontestablement intéressant, et permettant de découvrir une association de chanteurs particulièrement prometteuse.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Libor Křivák (guitare)
- Johannes Frykholm (claviers)
- Tomáš Sklenář (basse)
- Josef Cigánek (batterie)
- Mayo Petranin (chant)
- Konstantin Naumenko (chant)
- -
- Jana Hrochová (chant soprano sur 1,9)
- Radim Večeřa (batterie sur 2,6)
- Sergio Meis (piano sur 1,6)
- Herbie Langhans (chœurs sur 2,3,5,7)
- Ladislav Šiška (percussions sur 2)


1. Venezia
2. Crimson Silk
3. The Plague
4. Love Theme
5. Mongols
6. Dreaming Of Home
7. I Found My Way Back Home
8. Prisoner
9. Venezia Finale



             



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